Les collèges et universités de la Nouvelle-Écosse lancent un appel à l’aide

Le campus de l'Université Sainte-Anne à Pointe-de-l'Église, en Nouvelle-Écosse.
Photo : Université Sainte-Anne
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les conséquences économiques de la pandémie de la COVID-19 sont sans précédent. Les établissements d'enseignement postsecondaires de la province ne sont pas épargnés. Des associations et des syndicats représentant des professeurs, des étudiants et des employés d'universités et de collèges de la Nouvelle-Écosse se sont alliés pour réclamer aux gouvernements leur part de l’aide financière offerte.
Alors que les établissements d’enseignement supérieur préparent leur budget pour l’année 2020-2021, les employés et étudiants de ces institutions ont de nombreuses inquiétudes. Les pertes financières subies par les établissements vont-elles mener à des compressions, des mises à pied, ou à une augmentation des frais de scolarité?
Un groupe d’association et de syndicats représentants des professeurs, étudiants et employés d'universités et de collèges de la province demandent des engagements des différents ordres de gouvernement pour que cela ne survienne pas.
D’importantes pertes financières
L’incertitude dans laquelle vivent beaucoup de travailleurs se fait aussi ressentir parmi les employés de ces institutions d’enseignements.
Les établissements risquent de voir une importante baisse des inscriptions d’étudiants internationaux pour l’année prochaine, croit Kamel Khiari, vice-président de l'Association des professeurs, professeures et bibliothécaires de l’Université Sainte-Anne.
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Cette baisse serait attribuable à l'incertitude qui plane toujours sur la possibilité de voyager cet automne ou même d'obtenir les documents nécessaires pour leur inscription.
Selon M. Khiari, aussi professeur de droit et d'économie, les établissements dépendent de ces inscriptions et leur absence posera problème. On estime qu’avec cette pandémie, à la rentrée prochaine, la rentrée de septembre, il y aurait un déficit à ce niveau de près de 40 %. Donc vous imaginez les conséquences que cela peut avoir sur le fonctionnement des universités
, explique-t-il.
Cette affirmation est soutenue par le recteur de l’Université Sainte-Anne, Allister Surette.
Certainement, c’est la plus difficile année que j’ai vu pour préparer un budget [...] Ça va certainement être un budget déficitaire à l’Université Sainte-Anne et ailleurs de ce que je peux comprendre de mes collègues des autres établissements postsecondaires
.
Demande d’engagement des gouvernements
Dans leur lettre envoyée aux gouvernements fédéral et provincial ainsi qu’à l’administration des établissements de la province, les 17 signataires demandent en majorité trois choses :
- réduire les frais de scolarité pour l’année 2020-2021;
- s’engager à ne procéder à aucune mise à pied dans le secteur de l'enseignement supérieur;
- et ne pas effectuer de compressions dans les programmes et services.
À leur avis, les universités méritent les mêmes considérations que les entreprises économiques.
« L’économie canadienne est en partie basée sur le savoir. Et le savoir, ce sont les universités. »
« Laisser les administrations gérer et diriger leurs universités »
Interrogé sur les demandes de la coalition cette semaine, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, ne semblait pas prêt à annoncer une aide financière aux collèges et universités. Je suis extrêmement fier de nos universités et collèges qui nous ont beaucoup aidés au courant des six dernières année à transformer notre économie
, a-t-il affirmé. Mais je vais laisser les administrations gérer et diriger leurs universités.
Selon Allister Surette, les institutions sont autonomes jusqu'à un certain point
et dépendent beaucoup des gouvernements.
« Cette situation-ci, qui est du jamais vu, a un effet majeur sur nos budgets. On a besoin de fonds d’urgence ou quelque chose pour nous aider à aller de l’avant »
Sans aide financière, le recteur affirme que des décisions difficiles pourraient être prises, et des compressions budgétaires ou des mises à pied seront sur la table.
Le ministère du Travail et de l'Enseignement supérieur de la Nouvelle-Écosse a quant à lui fourni une déclaration écrite affirmant que le secteur de l’enseignement postsecondaire était essentiel pour soutenir la croissance économique de la province
, et que c'était la raison pour laquelle le budget des universités de la province avait été augmenté de 16 % depuis 2014-2015.
Le porte-parole du ministère a affirmé que bien que les universités soient des établissements indépendants régis par un conseil d'administration, la province continue de travailler en étroite collaboration avec les établissements au profit de la Nouvelle-Écosse
.
Nous avons également demandé au gouvernement fédéral de nous indiquer si les établissements d’enseignement postsecondaires faisaient partie des entités auxquelles il compte venir en aide. Au moment d’écrire ces lignes, nous étions encore sans réponse.