Une saison des feux de forêt compliquée par la COVID-19 en Colombie-Britannique
Les autorités ont tiré des leçons du récent feu de forêt qui a ravagé Squamish. Ils ont été obligés de s'adapter aux mesures nécessaires pour combattre les infections au SRAS-Cov-2 afin d’assurer la sécurité des pompiers.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms
À l’approche de la saison des feux de forêt en Colombie-Britannique, la pandémie de la COVID-19 représente un défi supplémentaire pour les équipes de pompiers. Le service des incendies BC Wildfire doit revoir la logistique de ses activités afin de respecter les mesures mises en place pour empêcher les infections au SRAS-CoV-2.
La COVID-19 est certainement un défi pour tous les intervenants et gestionnaires d'urgence de la province
, reconnaît la porte-parole de BC Wildfire, Jody Lucius.
Nous revoyons notre organisation pour nous assurer de pouvoir fournir des services à la population tout en protégeant notre personnel.
Des changements ont été apportés dans les camps établis pour accueillir les pompiers en cas d’incendie majeur ainsi que dans les camps de formation de pompiers, qui, en temps normal, se tiennent à proximité les uns des autres, parfois dans de grands groupes
, note Mme Lucius.
Les pompiers ne partagent plus de tente à plusieurs des stations pour le lavage des mains ont été installées, et le nombre de douches a été augmenté, selon BC Wildfire.
Les déplacements constituent également un défi : les camions et les hélicoptères étant des espaces confinés, le risque d'exposition au SRAS-CoV-e y est plus grand.
Nous examinons la configuration des camions et le nombre de personnes qui y voyagent, et nous fournissons du matériel pour que les véhicules puissent être désinfectés entre les utilisations
, assure Mme Lucius.
Éviter les feux d’origine humaine
La question des évacuations dans un contexte de distanciation sociale soulève également des préoccupations. La responsabilité en incombe aux gouvernements locaux, chargés de fournir des services de soutien d'urgence tels que les abris.
Pour éviter les casse-tête, Mme Lucius demande à la population britanno-colombienne de faire sa part, plus que jamais, pour éviter de provoquer des incendies.
Nous demandons aux gens d’être extrêmement vigilants et d’éviter de créer des feux d'origine humaine afin que nous puissions être disponibles pour combattre les feux naturels.
Le 16 avril, un feu non maîtrisé a ravagé plus de 200 hectares à Squamish, au nord de Vancouver, signalant l’arrivée d’une menace saisonnière presque occultée par la pandémie. L'incendie était « probablement lié à l'activité humaine », selon l'agente de Coastal Fire Donna MacPherson.
Le feu de Squamish est un bon exemple de ce à quoi nous pourrions devoir faire face tout au long de cette saison.
Une saison « plus longue » à prévoir
Chaque année, le Système canadien d’informations sur les feux de végétation publie une modélisation des risques de feux de forêt pour la saison à venir.
Bien qu’il soit difficile de prédire avec certitude l’intensité de la saison, l’écologiste Robert Gray s’attend à ce qui pourrait être une saison fortement active et potentiellement plus longue qu'au cours des dernières années.
Tout semble indiquer qu’on pourrait assister une activité inhabituelle
, ou, à tout le moins, pire que l'an dernier, et qui irait de la mi-mai, jusqu’au mois d’octobre
, avance-t-il.
La Colombie-Britannique a connu des saisons d'incendies records en 2017 puis en 2018. L'été 2019 s'est pour sa part déroulé sans incendies majeurs.
Avec les informations de Kim Vermette