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Fermeture des frontières et secteur agricole : le Canada privé de l’expertise étrangère

Silhouette d'un homme marchant dans un champ de légumes, un panier à la main.

L’interdiction des travailleurs étrangers temporaires aura des effets sur la production alimentaire, avertissent des agriculteurs.

Photo : Reuters / Dylan Martinez

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

En raison de la COVID-19, les travailleurs étrangers ont davantage de difficulté à entrer au Canada pour prêter main-forte aux entrepreneurs partout au pays. Une situation qui a des effets considérables sur le secteur agricole où plus de 54 000 d'entre eux ont oeuvré l’année dernière.

La Saskatchewan sera l'une des provinces à en subir les conséquences, croient des intervenants de son milieu agricole puisque l’apport de ces travailleurs est essentiel au secteur de l’agriculture dans cette province.

L’an passé, 103 entreprises du secteur agricole saskatchewanais ont engagé un total de 447 travailleurs étrangers.

Wayne Gienow, propriétaire de Lincoln Gardens, est l'un de ces hommes d'affaires qui a compté sur cette aide étrangère.

« C’est très difficile, sinon impossible de produire dans le milieu sans ses travailleurs étrangers. Ce sont des professionnels dans leur domaine. Sans eux, je ne crois pas que je pourrais subvenir à ma production. »

— Une citation de  Wayne Gienow, propriétaire, Lincoln Gardens

Il pourrait devoir trouver d’autres moyens d'y arriver, car, pour le moment, des problèmes de visa retardent l’arrivée de ses employés, et donc sa production. Il a embauché huit employés mexicains et il espère pouvoir compter sur trois d’entre eux pour le 15 mai.

Face à la crise, les entreprises se retrouvent devant un dilemme : réduire leur production ou engager des travailleurs locaux à grands frais, précise Todd Lewis, président de l’Association des producteurs agricoles de la Saskatchewan (APAS).

Il explique que les entreprises doivent pouvoir récolter ce qu'elles sèment. Avec moins de travailleurs elles doivent réduire leur production. Si elle choisissent de conserver leur niveau de production, elles n’auront d’autre choix que d’engager des employés moins expérimentés, mais dans ce cas-là, il faut en embaucher plus ce qui coûte plus cher.

« Selon moi, cela va prendre deux travailleurs canadiens non formés pour palier à la perte d’un travailleur étranger spécialisé dans son domaine. Ces travailleurs viennent depuis longtemps. Pour certains, depuis des décennies. Ils sont très efficaces. »

— Une citation de  Todd Lewis, président, APAS

Wayne Gienow, de Lincoln Gardens, ajoute que ses employés mexicains devront se placer en quarantaine lorsqu’ils arriveront au pays. Mais il doivent être nourris, logés et payés pendant cette période.Une situation pour laquelle il pourrait recevoir jusqu’à 1500 $ du gouvernement fédéral par employé étranger.

La situation fera tout de même exploser les coûts de production, dit-il, au point où il devra augmenter sa production pour pallier aux pertes.

Todd Lewis croit qu’une partie de la solution pourrait-être d’embaucher des employés du secteur des ressources naturelles qui ont perdu leur emploi en raison du ralentissement économique. Le président de l’APAS estime que « cette force ouvrière » possède une expertise connexe au domaine agricole.

Avec les informations d’Étienne Ravary-Ouellet

Notre dossier COVID-19 : ce qu'il faut savoir

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