Les écoles québécoises se préparent au retour des élèves

L'école Saint-Romain, située à Longueuil, a déjà commencé à aménager ses locaux en prévision de la réouverture. Le nombre de pupitres dans les classes a été considérablement réduit.
Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Robillard
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les directions des écoles primaires ont commencé à se préparer à accueillir les élèves suite au feu vert donné par le gouvernement Legault. Plusieurs mesures sont mises en place pour tenter d'empêcher la propagation de la COVID-19 dans les établissements scolaires. Radio-Canada a pu constater les efforts déployés dans une école de la Montérégie.
On n’aura pas les mêmes garderies. On n’aura pas les mêmes écoles. On n’aura pas la même industrie manufacturière qu’avant la crise. […] Ça va être une nouvelle société et cette société-là doit se préparer adéquatement
, déclarait le Dr Horacio Arruda, directeur national de santé publique, lors d'une conférence de presse.
La directrice générale de la Commission scolaire Marie-Victorin (CSMV), Marie-Dominique Taillon, l'admet : les défis sont grands pour les écoles à l'heure de la pandémie de coronavirus.
C'est une réorganisation complète. La COVID-19 nous force tous à recréer un monde qui est complètement différent. Et ce monde-là, ce n'est pas juste pour deux ou trois semaines. Ce qu’on est en train de faire actuellement, c'est un investissement. L'an prochain, nous aurons à vivre des séquences probables de confinement, déconfinement, confinement, déconfinement
, explique-t-elle.
Depuis le 16 mars, la commission scolaire se prépare en vue d’une réouverture et elle a eu le temps de réfléchir à la façon d’accueillir à nouveau les élèves de façon sécuritaire.

La directrice générale de la Commission scolaire Marie-Victorin, Marie-Dominique Taillon
Photo : Radio-Canada
Marie-Dominique Taillon affirme que la mise en œuvre des services de garde d'urgence a permis aux écoles de développer un protocole contenant une série de mesures sanitaires.
La directrice générale indique que du matériel sanitaire a été acheté, dont du désinfectant à mains, tout comme des panneaux de plexiglas qui seront installés par exemple au secrétariat, c'est-à-dire à un endroit où un service à la clientèle est donné.
De plus, la CSMV s'engage à fournir gratuitement à l’ensemble de son personnel des masques et des gants de protection, comme mentionné dans une lettre que recevront ses employés.
Pour ce qui est de la visière, elle sera fournie au personnel exerçant une fonction rendant difficile le respect de la distanciation sociale, notamment dans certaines classes spécialisées, et ce, dans le respect des orientations de la santé publique et de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST)
, ajoute la lettre.
L'exemple de l'école Saint-Romain
À l'école primaire Saint-Romain de Longueuil, on se prépare activement pour le retour des élèves prévu le 11 mai, tel qu'annoncé par le gouvernement Legault en début de semaine. Près de 600 élèves fréquentent cette école. On s'attend à ce que la moitié d'entre eux revienne en classe.
La direction de l’école veut qu'il y ait le moins de déplacements et de contacts possible entre les élèves. Pour y parvenir, elle a entre autres mis au point un plan de circulation dans l’établissement.

Le reportage de Jean-Philippe Robillard
Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Robillard
Marie-Dominique Taillon assure que les classes sont adaptées à la nouvelle réalité et que les pupitres sont disposés à au moins deux mètres de distance.
Au cours de sa visite de l'école Saint-Romain, Radio-Canada a pu constater qu’il y a effectivement moins de bureaux dans les classes que d’ordinaire. Une distanciation a aussi été prévue avec le pupitre de l'enseignant, à l'avant de la classe.
La directrice de l’école Saint-Romain, Marie-France Labelle, fait remarquer que chaque élève aura un pupitre attitré.
Des stations de désinfection ont été aménagées à l'entrée de chacune des classes et à toutes les entrées de l'école. Ainsi, les élèves devront se désinfecter les mains avant d’entrer en classe.
Des affiches ont été fixées à la vue pour indiquer la marche à suivre et des marques ont été posées sur le sol pour établir les zones d’attente.
Des changements majeurs
Plus rien ne sera comme avant. Il n'y aura même plus de cloche. Les élèves vont devoir rester dans la même salle de classe toute la journée.
Dès leur arrivée, jusqu'à la fin de la journée. Le dîner, ils vont rester en classe. Les élèves vont rester ensemble dans le local. Les adultes vont se promener, par contre
, souligne Marie-France Labelle, directrice de l'école Saint-Romain.
Sur le plan pédagogique, une revue des matières incontournables sera faite. Les enseignants vont travailler sur ce qui est essentiel à revoir pour le passage à la prochaine année
, soutient Mme Labelle.

La directrice de l’école Saint-Romain, Marie-France Labelle
Photo : Radio-Canada
Le gymnase et la bibliothèque de l'école resteront fermés, tout comme le local de musique et celui d'arts plastiques. Ils pourraient par contre devenir des salles de classe s'il y a plus d'élèves que prévu.
Toutefois, la direction souhaite garder les récréations, parce qu’à la mi-mai, les enfants veulent aller jouer dehors, explique-t-on. Marie-France Labelle dit chercher un moyen de réserver une période où les élèves pourraient aller à l'extérieur.
Pour au moins offrir les récréations comme d'habitude, mais pas tout le monde ensemble. Ça va être des rotations
, précise-t-elle.
Alors que les élèves seront confinés dans leur classe, les concierges, eux, vont se promener partout dans l'école.
Le directeur général adjoint et responsable des mesures d'urgence de la CSMV, Marc-André Petit, affirme que l'entretien ménager est pris au sérieux.
Nos concierges vont devoir nettoyer systématiquement chaque jour, passer continuellement dans l'école pour nettoyer les poignées de porte, le bas des murs, enfin certains endroits où les enfants vont pouvoir toucher, où ils auront accès
, dit-il.
Avec les informations de Jean-Philippe Robillard