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COVID-19 : voici comment différents pays se servent d’applications de traçage

Justin Trudeau a confirmé que son gouvernement jongle avec l'idée d'avoir recours à des moyens technologiques pour tracer les cas de COVID-19.

Une femme regarde son téléphone. Elle porte un masque facial pour se protéger du coronavirus.

Partout dans le monde, des pays commencent à avoir recours à des applications de suivi numérique qui avertissent les gens ayant croisé le chemin d’une personne contaminée.

Photo : Reuters

Partout dans le monde, des pays commencent à avoir recours à des applications de suivi numérique qui avertissent les gens ayant croisé le chemin d’une personne contaminée. Même si cette méthode pourrait contribuer à limiter la contagion et à limiter les dégâts lors d’un déconfinement, elle soulève des préoccupations majeures quant au respect de la vie privée et aux droits fondamentaux.

On ne sait toujours pas si une telle application verra le jour au Canada. Mercredi, le premier ministre Justin Trudeau a confirmé que son gouvernement jonglait avec l'idée d'avoir recours à des moyens technologiques pour tracer les cas de COVID-19, tout en affirmant que les données personnelles des gens devraient être protégées si le Canada choisissait cette voie. Ottawa discute d’ailleurs avec une douzaine d'entreprises de cette possibilité, a appris Radio-Canada.

Gros plan de Justin Trudeau devant sa résidence.

« On va faire attention. Il y a une possibilité que l'on permette [l'utilisation de l'application] par des choix volontaires, mais ça reste à décider et ça fera partie des discussions», a dit Justin Trudeau en conférence de presse mercredi.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Il existe deux principaux moyens pour tracer les contacts des gens à l’aide d’une application : se servir des données de géolocalisation ou se servir la technologie Bluetooth. Si la première méthode est plus précise, elle est moins respectueuse de la vie privée que la seconde, qui n’a pas besoin de connaître l’emplacement géographique des gens pour fonctionner.

Les gouvernements prônent généralement une approche volontaire, qui respecte le consentement des individus, mais qui peut également être inefficace si les taux d’adoption de la technologie sont trop bas. L’Australie estime par exemple qu’il faudrait que 40 % des citoyens et citoyennes téléchargent son application pour qu’elle profite réellement à la santé publique.

COVID-19 : tout sur la pandémie

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Une représentation du coronavirus.

Selon un récent sondage, 45 % des Canadiens et des Canadiennes seraient d’accord pour donner accès à leurs données de localisation à cette fin.

Un homme porte un masque sanitaire et consulte son téléphone mobile dans le métro de New York.

Selon un récent sondage, 45 % des Canadiens et des Canadiennes seraient d’accord pour donner accès à leurs données de localisation au profit de la santé publique.

Photo : Reuters / Lucas Jackson

L’Alberta a choisi, la semaine dernière, sa manière de procéder. Elle offrira bientôt une application de traçage qui fonctionne avec Bluetooth, et ses citoyens et citoyennes auront le choix de la télécharger ou non.

Expliquer dans un langage clair quels types d'informations personnelles peuvent être collectées, comment ces informations seront utilisées et dans quelles circonstances elles seront divulguées aidera les personnes à choisir d'utiliser ou non cette application, a tenu à souligner Jill Clayton, commissaire à l'information et à la protection de la vie privée de l’Alberta.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick envisage de son côté le lancement d’une application (Nouvelle fenêtre), mais n’a pas encore fourni beaucoup de détails. On sait pour le moment qu’elle fonctionnera probablement avec une base de données décentralisée, qui stocke les données d’une personne sur son propre téléphone, alors qu’un système centralisé verrait tout cela compilé en un seul endroit.

Les données confidentielles doivent être contrôlées par l’individu et être dépersonnalisées pour que les applications offertes par les gouvernements fédéral ou provinciaux respectent les principes de vie privée, d’après le commissaire à la vie privée Daniel Thérien.

Au Québec, le gouvernement analyse les différentes options à sa disposition et n’écarte pas l’idée de la géolocalisation à grande échelle, selon les informations rapportées par Le Journal de Montréal (Nouvelle fenêtre) en début de semaine.

M. Legault arrivant à la conférence de presse.

Le gouvernement analyse les différentes options à sa disposition en ce qui concerne une application de traçage de la COVID-19.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Le premier ministre François Legault affirme que les données personnelles des Québécois et Québécoises seront protégées si son gouvernement a recours à cette méthode de recherche de contacts.

Voici comment d’autres pays se servent d’applications de traçage pour pister la COVID-19.

Singapour

En mars, ce pays était le premier à offrir une application qui fonctionne de manière presque identique à celles dont discutent présentement des gouvernements canadiens.

Deux téléphones portables tenus par deux personnes et sur lesquels on voit l'application de traçage.

À Singapour, une application mobile qui utilise la technologie Bluetooth informe les gens quand ils ont eu des contacts étroits avec des personnes chez qui la COVID-19 a été détectée.

Photo : AFP / Getty Images / CATHERINE LAI

Baptisée TraceTogether, l’application se sert de la technologie Bluetooth pour tracer les contacts des personnes infectées par la COVID-19 et avertit les gens qu’elles ont croisés. Elle ne se sert pas des données de géolocalisation, et toutes les données sont stockées localement sur le téléphone des utilisateurs et utilisatrices.

L’application a seulement été téléchargée par environ 20 % de la population depuis son lancement en mars. Ses nombreux problèmes techniques ont contribué à son faible taux d’adoption : il faut par exemple que la version iPhone soit ouverte en tout temps pour qu’elle fonctionne.

Australie

Le pays a lancé cette semaine son application fortement inspirée de celle qu’offre le gouvernement de Singapour, COVIDSafe. Elle a été téléchargée par 3 millions de personnes, ce qui représente environ 12 % de la population australienne, en trois jours.

Une personne télécharge l'application COVIDSafe sur l'App Store.

COVIDSafe a été téléchargée par 3 millions de personnes, ce qui représente environ 12 % de la population australienne, en trois jours.

Photo : Getty Images / Quinn Rooney

Certaines des critiques de la version iPhone de l’application dans l’App Store australien sont négatives. Des personnes rapportent qu’elles sont incapables de faire des appels pendant qu’elle fonctionne.

Chine

Le premier pays à être frappé par la pandémie a aussi été le premier à déployer d’importants moyens technologiques pour freiner la propagation du virus. Son application de suivi, qui fonctionne avec des codes QR, est nécessaire pour toute personne qui veut se déplacer en public.

Les citoyens et citoyennes doivent remplir un questionnaire sur leur état de santé en téléchargeant l’application, qui calcule ensuite leur risque quant à l’épidémie. Le code QR de l’application change de couleur selon l’état de santé de la personne (rouge, jaune ou vert), et celle-ci indique à la personne si elle peut circuler librement ou non.

Toute personne doit scanner son code QR à l’entrée de tout lieu public, que ce soit un autobus ou un commerce, pour avoir l'autorisation d’entrer ou non. L’application est facultative, mais les déplacements des gens qui ne la téléchargent pas sont extrêmement limités. Plus de 90 % de la population l’avait installée en date du 24 février.

Un homme chinois scanne un code QR sur son téléphone en sortant son bras de sa voiture. Il porte un masque chirurgical.

Toute personne doit scanner son code QR à l’entrée de tout lieu public, comme le fait cet homme.

Photo : afp via getty images / STR

L’application sert également à avertir les gens s’ils ont croisé une personne porteuse du virus. Selon une analyse du New York Times (Nouvelle fenêtre), elle partage beaucoup d’informations en temps réel avec les autorités locales, dont les données de géolocalisation de la personne qui s’en sert.

Corée du Sud

La Corée du Sud était l’un des premiers pays après la Chine à faire de la recherche de contacts à l’aide de la technologie. Il ne demande toutefois pas aux gens de télécharger une application à cet effet.

Sa stratégie est plutôt de retracer les mouvements des personnes à l’aide de données de géolocalisation des fournisseurs de téléphonie mobile, de caméras de surveillance et de relevés de crédit. L’État a donc la capacité de suivre les gens à la trace dès qu’ils sont propriétaires d’un téléphone cellulaire.

Si certaines personnes infectées en Corée du Sud ont tenté de déjouer le système en laissant leur téléphone à la maison, le gouvernement les a forcées à porter des bracelets qui les géolocalisent.

Taïwan

Son approche est semblable à celle de la Corée du Sud, dans la mesure où les autorités se servent des données de géolocalisation des personnes censées être en quarantaine.

Si le téléphone d’une personne infectée est éteint pour plus de 15 minutes, la police reçoit une alerte. Les gens sont aussi appelés deux fois par jour afin que les autorités puissent vérifier qu’ils sont bel et bien à proximité de leur appareil.

Israël

Les autorités israéliennes ont décidé en mars de se servir des données de géolocalisation des téléphones cellulaires pour pister les mouvements des personnes porteuses du virus. Elles se sont vues contraintes d'arrêter il y a quelques jours quand la Cour suprême a décrété que ce type de surveillance était illégale sans loi spéciale.

L’État offre donc depuis la fin mars une application de traçage qui se sert des données de géolocalisation que les gens ont le choix d’installer ou non. Environ 1,5 million d’Israéliens et d'Israéliennes, soit environ 15 % de la population, l’avaient téléchargée en date du 1er avril, selon Reuters (Nouvelle fenêtre).

Avec les informations de ABC Australia, The Conversation, Reuters et BBC News

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