L’Université Laurentienne prévoit un déficit de 15 M$
L'Université Laurentienne prend des mesures immédiates pour limiter ses dépenses.
Photo : Radio-Canada / Frédéric Pepin
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’Université Laurentienne revoit à la hausse, à cause de la pandémie de la COVID-19, ses déficits budgétaires anticipés pour l’année financière en cours et celle qui commence vendredi. Les manques à gagner passeraient ainsi à 6 M$ et à 15 M$ respectivement.
L’institution sudburoise s’attend à ce que la crise sanitaire et les mesures de prévention qui s’y rattachent entraînent des répercussions financières majeures. La vice-rectrice à l’administration, Lorella Hayes, qualifie la situation de crise supplémentaire urgente
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L’Université Laurentienne prévoyait déjà clôturer l’année financière s’achevant jeudi avec un déficit de 1 M$. Le manque à gagner risque maintenant d’être six fois plus élevé.
Les projections pour 2020-2021 ne sont guère mieux. La direction s’attend maintenant à ajouter 6 M$ à ses pertes, pour un total de 15 M$, en raison notamment d’une éventuelle diminution de ses étudiants étrangers.
« On avait un plan de recrutement à l’international sur lequel on comptait et sur lequel on ne peut plus compter maintenant. Ce qui fait en sorte que c’est véritablement un de nos grands défis. »
M. Demers précise que l’université compte beaucoup sur les revenus tirés des droits de scolarité des étudiants étrangers. Inquiète de ne pas pouvoir les accueillir cette année, la direction cherche des moyens de leur offrir un enseignement à distance.
Même avant la pandémie, la situation financière s’annonçait précaire. L’Université misait sur des augmentations annuelles des droits de scolarité pour garnir ses coffres. Le gouvernement ontarien a plutôt imposé un gel des droits de scolarité pour l'année scolaire 2020-2021.
Les dépenses de l'université continuent par ailleurs d’augmenter, note M. Demers.
« En même temps, on a un corps professoral pour lequel on continue de suivre notre entente collective dans laquelle il y a des augmentations salariales qui continuent. C’est aussi vrai pour tous les autres employés. »
M. Demers laisse entendre que la direction cherchera à trouver des solutions avec les syndiqués.
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Le recteur et vice-chancelier, Robert Haché, a indiqué par voie de communiqué que l’Université Laurentienne se doit d'accélérer son plan de viabilité.
« Si nous n’agissons pas, la combinaison de la baisse potentielle des inscriptions, de nos défis financiers préexistants et des nouvelles retombées de la COVID-19 pourrait nous faire basculer au point de menacer la viabilité financière de l’Université. »
Pour y arriver, la direction suspend les embauches, reporte ou annule le remplacement de postes vacants et évalue la nécessité de renouveler chacun des contrats venus à échéance. Les dépenses de fonctionnement non essentielles, comme les déplacements professionnels, sont aussi suspendues jusqu’à nouvel ordre.
Réactions de la communauté universitaire
L'Association des professeures et professeurs de l'Université Laurentienne (APPUL) déplore que l'administration ait annoncé des mesures sans les prévenir.
, affirme le président de l'APPUL, Fabrice Colin.
Nous avons fait une requête pour obtenir ces informations, qui soient basées sur des données vérifiables et non sur des hypothèses ou sur des conjectures concernant différents facteurs, par exemple le nombre d'inscriptions dans les cours d'automne
De son côté, le président de l'Association générale des étudiants, Eric Chappell, est inquiet pour les subventions aux groupes étudiants.
Les mesures prises par l'Université sont nécessaires, dit-il, mais n'augurent pas bien pour le futur.
Le nouveau président de l'Association des étudiants francophones, Simon Paquette, se veut plus rassurant que son confrère.
« L'Association va pas fermer ! On va faire du mieux qu'on peut, on va supporter nos étudiants. »
Avec les informations de Sophie Houle-Drapeau et de Jean-Loup Doudard