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Les écoles primaires du Québec rouvriront graduellement à compter du 11 mai

Le premier ministre François Legault estime que le risque est limité et que la vie doit continuer.

La porte grillagée d'une cour d'école fermée.

Il faudra attendre encore au moins trois semaines avant de voir rouvrir les cours d'école du Grand Montréal.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Les élèves les plus jeunes vont revenir en classe avant leurs aînés afin d'éviter le plus possible une deuxième vague de COVID-19 au Québec.

Le plan de déconfinement du gouvernement Legault présenté lundi prévoit que les écoles primaires et les garderies rouvriront leurs portes le 11 mai dans les régions du Québec. Les établissements de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) devront pour leur part attendre au 19 mai pour faire de même.

Aucune famille ne sera forcée de renvoyer ses enfants dans les salles de classe pour terminer l'année scolaire en cours, a répété le premier ministre lors de sa conférence de presse quotidienne.

De plus, les écoles secondaires, les cégeps et les universités ne rouvriront pas avant la fin du mois d’août, car c’est plus facile pour [ces] élèves de suivre des cours à distance, a-t-il expliqué.

François Legault en conférence de presse.

Il est temps de rouvrir les écoles primaires, selon le premier ministre.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

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Une représentation du coronavirus.

Le premier ministre a évoqué plusieurs raisons sociales pour justifier la réouverture des écoles primaires, dont les risques limités pour les enfants et le fait que la situation soit maîtrisée dans les hôpitaux. En outre, M. Legault a affirmé avoir reçu l'autorisation de la santé publique.

Ce n'est pas une décision qui est "sur la gueule"; c'est la science. On écoute la science et elle nous dit : c'est possible de retourner ces enfants [en classe] si la situation reste sous contrôle d'ici le 11 et 19 mai.

Une citation de François Legault, premier ministre du Québec

En l'absence de consensus scientifique sur le sujet, le concept d'« immunité collective » n'a pas été pris en considération en ce qui a trait à la réouverture des écoles, a assuré le premier ministre. Ce sera un bénéfice secondaire si jamais ça peut être le cas, a-t-il expliqué.

Le Dr Arruda en conférence de presse.

Le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, a donné son aval à la réouverture progressive des écoles et des services de garde.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Présent à ses côtés, le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, a toutefois prévenu qu'il n'hésiterait pas à revenir en arrière si la population devait associer le processus de déconfinement à une forme de laisser-aller.

Ce ne sera pas encore le temps de faire des partys ou des repas de famille avec des personnes âgées, a-t-il tenu à préciser. Le Dr Arruda n'exclut pas devoir recourir à un reconfinement intensif, si la population ne suit pas les consignes à la lettre et si on observe une nouvelle flambée de nouveaux cas d'infection.

D'ailleurs, les rassemblements de plus de deux personnes, en dehors des milieux de travail jugés prioritaires par le gouvernement du Québec, demeurent interdits jusqu'à nouvel ordre, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

Les barrages routiers dressés par la police pour protéger les régions éloignées sont également maintenus, a confirmé lundi le ministère de la Sécurité publique.

Dans une seconde conférence de presse, en milieu d'après-midi, le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, a prié les parents de contacter l'école de leurs enfants une semaine avant la reprise des cours.

À l'extérieur de la CMM, là où les classes vont ouvrir en premier [le 11 mai], il faut que les gens se fassent une tête, a-t-il lancé. Parce qu'au plus tard le 4 mai, je veux que les parents avisent l'école [en disant] : "Eh bien, moi, je vais l'envoyer la semaine suivante". Ou pas.

Interrogé sur les mesures de distanciation physique qui devront être appliquées dans les établissements scolaires, le ministre a confirmé que les classes seront limitées à un maximum de 15 élèves et a laissé entendre que cette directive devrait être suffisante pour éviter la transmission.

Tout au plus a-t-il évoqué la possibilité de faire des zones dans les cours d'école et de déplacer les périodes de récréation pour faire en sorte que les élèves ne sortent pas tous en même temps.

Plus tôt, le premier ministre Legault avait pour sa part formulé l'idée de transférer temporairement des groupes du primaire dans des écoles secondaires inoccupées, au besoin – une éventualité qui n'a pas été abordée par son ministre de l'Éducation.

Gros plan du ministre Jean-François Roberge, de côté, répondant à une question. À l'arrière-plan, le ministre Mathieu Lacombe.

Le ministre de l'Éducation, Jean-Francois Roberge (gauche), planifie un retour en classe qu'il qualifie de « prudent ».

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Cela dit, les élèves qui resteront à la maison ne seront pas en congé pour autant.

Après avoir qualifié la période de confinement de vacances il y a quelques semaines, M. Roberge a changé de ton, lundi, rappelant que, chez les 6 à 16 ans au Québec, la fréquentation scolaire est obligatoire.

Ainsi, l'adolescent de niveau secondaire qui est à la maison doit poursuivre une scolarisation, a-t-il déclaré en prenant bien soin de mettre l'accent sur le mot « doit ». Les parents doivent accompagner leurs adolescents.

Interrogé sur la possibilité que les élèves soient soumis à des évaluations, M. Roberge a évoqué le droit pour l'enseignant de demander des traces et de tenir compte des travaux qui sont remis par l'élève pour porter un jugement et moduler la note.

Ce n'est pas vrai de dire que l'année est finie au secondaire et que ça ne compte plus. Les enseignants ne sont pas en congé et les élèves non plus.

Une citation de Jean-François Roberge, ministre de l'Éducation du Québec

Le ministre a précisé que la même règle s'appliquait au primaire et demandé aux parents de s'acquitter de l'obligation de fréquentation scolaire de leurs enfants.

Il a toutefois précisé que les enfants présentant des symptômes associés à la COVID-19 seront priés de rester chez eux et de respecter une quarantaine de 14 jours.

Quant aux membres du personnel enseignant, le ministère de l'Éducation ne recommandera pas le port du masque ou d'autres pièces d'équipement de protection individuelle – ce qui n'a pas manqué de faire bondir les syndicats.

Des fenêtres en plexiglas seront néanmoins aménagées dans les autobus pour protéger les chauffeurs, qui sont généralement plus âgés.

De plus, le personnel des écoles pourra bénéficier à son tour des services de garde d'urgence dès le 4 mai pour se préparer à la réouverture des écoles, a annoncé le ministre Roberge.

Entrevue avec le ministre québécois de l'Éducation

Le Québec reste la province la plus touchée

Présenté lundi, le plus récent bilan de la santé publique du Québec fait état de 1599 décès liés à la COVID-19 et de 24 982 cas confirmés.

Le Québec demeure donc la province la plus touchée du Canada.

Si la situation reste précaire dans les établissements pour personnes âgées, où résidaient 75 des 84 nouveaux décès annoncés lundi, les renforts s'organisent.

Le premier ministre a indiqué lundi que 11 000 personnes avaient donné leur nom, le week-end dernier, pour travailler à temps plein dans ces résidences, citant en exemple les sportifs Joannie Rochette et Laurent Duvernay-Tardif.

De plus, 400 des 1000 militaires demandés la semaine dernière devraient arriver mercredi, a fait savoir François Legault.

Ils aideront les travailleurs de la santé à reprendre la maîtrise de la situation dans les nombreuses habitations pour personnes âgées où la COVID-19 a fait son nid. Lundi, le Québec a pour la première fois dépassé la barre des 500 milieux de vie touchés par la maladie : à ce jour, 504 établissements ont recensé au moins un cas d'infection par le nouveau coronavirus.

Au Québec, les personnes âgées de 70 ans et plus comptent pour 90,7 % des décès, alors qu'elles ne représentent que 32,3 % des malades et 13,2 % de la population en général.

Le bilan présenté lundi fait également état de 1541 hospitalisations, dont 210 aux soins intensifs, et de 5517 personnes rétablies.

Le cap des 200 000 tests effectués a également été franchi lundi. À ces 200 172 personnes examinées s'ajoutent 2830 Québécois qui attendent toujours leurs résultats.

Tripler le nombre de tests

À ce sujet, le gouvernement Legault entend associer la réouverture des écoles, des garderies et des entreprises à un dépistage massif de la maladie.

Dans les prochaines semaines, la santé publique aimerait accélérer la cadence en réalisant 15 000 tests par jour, soit trois fois plus qu'actuellement. Le Dr Arruda a même évoqué lundi la possibilité de procéder quotidiennement à 20 000, voire 30 000 tests à moyen terme.

Par ailleurs, l'INSPQ a mis en ligne dimanche la projection des impacts que pourrait avoir un assouplissement des mesures de distanciation sur la propagation de la COVID-19, les hospitalisations et les décès. Les prévisions des experts montrent que Québec devra faire preuve de prudence avant de procéder.

Interrogé sur le sujet lundi matin, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a estimé qu’il ne serait « pas prudent » de baser des décisions sur le déconfinement à venir en s'appuyant sur le principe de l'immunité collective.

Le gouvernement de Doug Ford a également présenté lundi son plan de déconfinement en trois phases, qui prévoit que les écoles de l'Ontario resteront fermées au moins jusqu'au 31 mai.

Avec les informations de La Presse canadienne

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