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Rien ne garantit encore que les personnes guéries sont immunisées, avertit l'OMS

Des travailleuses de la santé offrent un livre et une rose à une patiente guérie de la COVID-19 qui quitte un hôtel avec ses bagages.

Les précisions de Marie-Claude Morin

Photo : afp via getty images / JOSEP LAGO

Radio-Canada

Aucune preuve scientifique n’indique que les personnes qui ont vaincu la COVID-19 et qui ont des anticorps sont immunisées contre une deuxième infection, indique une note scientifique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La menace d’une deuxième vague plane toujours, selon l’agence onusienne, d’où l’importance de ne pas relâcher les efforts.

La déclaration de l’OMS survient au moment où l’on dépasse le cap des 200 000 morts liées au nouveau coronavirus et où les mesures de confinement sont relâchées progressivement dans plusieurs pays. La plupart d’entre eux soutiennent tout de même que la prudence reste de mise et refusent de tout précipiter.

La mise en garde de l’OMS est un rappel aux gouvernements quant à l’importance d’agir avec prudence, parce qu’on ne comprend pas tous les mécanismes de l’immunité avec la COVID-19, a expliqué le Dr Donald Vinh sur les ondes d'ICI RDI.

L’OMS essaie de nous rappeler qu’il faut être prudent et qu’on a encore besoin de la science pour guider les politiques.

Une citation de Dr Donald Vinh, microbiologiste-infectiologue au Centre universitaire de santé McGill

Pays en déconfinement

En Espagne, cette semaine, les enfants pourront retourner prendre l’air pour la première fois depuis la mi-mars. Leurs sorties seront tout de même limitées à une heure par jour et à un rayon d’un kilomètre. L’Allemagne permettra aussi la reprise de certaines activités.

En France, le déconfinement doit débuter le 11 mai, mais le gouvernement ne dévoilera son plan que mardi.

Chez nos voisins du Sud, quatre États ont déjà lancé leur plan de déconfinement la semaine dernière, certains étant plus « ambitieux » que d’autres.

COVID-19 : tout sur la pandémie

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Une représentation du coronavirus.

Le microbiologiste-infectiologue et chercheur au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) compare notre système immunitaire à une armée qui est composée de plusieurs divisions, lesquelles ont chacune leurs propres soldats et leurs armes.

Pour le moment, souligne le Dr Vinh, on se concentre sur une seule arme du système immunitaire : les anticorps. Comme on a encore beaucoup à apprendre de ce nouveau coronavirus, on ne sait pas encore si les anticorps sont nécessaires pour protéger contre des infections subséquentes.

Portrait de Donald Vinh.

Le Dr Donald Vinh, du Centre universitaire de santé McGill, travaille présentement auprès de patients atteints de la COVID-19 à l’Hôpital de Lachine.

Photo : Radio-Canada / Thomas Christopherson

Certaines infections peuvent nous faire développer des anticorps après avoir surmonté l’infection, mais ceux-ci ne nous protègent pas nécessairement contre des infections subséquentes, comme c’est le cas de la tuberculose. On peut détecter des anticorps contre la tuberculose, mais ce n’est pas principalement la voie nécessaire pour protéger contre de futures infections.

Avec la COVID-19, il y a encore des données à aller chercher, du travail à faire en laboratoire, mais actuellement les scientifiques croient que le nouveau coronavirus aura un comportement semblable aux autres virus de la même famille.

On va développer une infection, on va surmonter et dépasser l’infection, on va développer une immunité mémoire, c’est-à-dire avoir les armes nécessaires pour se protéger contre les infections subséquentes et une de ces armes va être des anticorps, explique le Dr Vinh.

Documents attestant de l’immunité : prudence

Comme l’immunité des personnes guéries n’est pas garantie, l'OMS met en garde les États contre la délivrance de « certificats d'immunité », comme l’a annoncé le Chili la semaine dernière.

Le but recherché avec ces « passeports de santé » est de permettre à leurs porteurs de réintégrer immédiatement le marché du travail puisqu’elles sont présumées « immunisées ».

Or, précise l’OMS, si la plupart des études ont démontré que ceux qui se sont remis de l'infection ont des anticorps contre le virus, certains ont de faibles taux d'anticorps neutralisants dans leur sang, ce qui permet de croire que l'immunité cellulaire peut également être cruciale pour le rétablissement.

En outre, souligne le Dr Vinh, pour mesurer des anticorps, il faut s’assurer d’avoir des trousses valides et des résultats qu’on peut interpréter, et il faut en plus connaître les seuils de protection avec des anticorps. Quand on est en dessous du seuil, on ne serait peut-être pas protégés.

Finalement, ajoute le spécialiste, on doit bien comprendre le processus sinon on risque de renvoyer au travail quelqu’un qui ne le devrait pas – et qui se croit protégé – ou bien placer en quarantaine quelqu’un qui n’en a pas besoin.

Je dois vous dire qu’on ne peut pas laisser tomber notre garde. Les personnes qui sont affectées par la COVID sont sévèrement affectées et on voit parfois une détérioration rapide, a souligné le Dr Donald Vinh, qui travaille auprès de patients atteints de la COVID-19 à l’Hôpital de Lachine.

Pendant qu’on attend le développement d’un vaccin, des antiviraux, j’aimerais souligner qu’il faut continuer à être prudents en gardant les mesures d’hygiène qui sont recommandées depuis le début.

Avec les informations de Reuters

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