COVID-19 : les policiers de la PPO moins sévères que leurs confrères de la SQ

Des agents de police surveillent les allées et venues des passants dans un parc de Toronto. (archives)
Photo : CBC / Michael Charles Cole
La Police provinciale de l’Ontario (PPO) a remis une soixantaine de constats d’infraction depuis les décrets d’urgence liés au confinement. La Sûreté du Québec (SQ) a pour sa part mis à l’amende plus de 1100 personnes, soit 19 fois plus qu’en Ontario.
Les autorités policières ontariennes préconisent une approche axée sur la sensibilisation, explique la gestionnaire provinciale des relations publiques à la PPO
, Carolle Dionne.Si à travers nos contacts et nos suivis, nous sommes capables d’obtenir les mêmes résultats, sans déposer des accusations ou des amendes, ça fonctionne pour nous.
Au Québec, les forces de l’ordre ont mis à exécution la demande du premier ministre Legault au début avril qui réclamait aux policiers d’être « moins tolérants ».
Dénonciations et constats d’infraction
Les Québécois sont aussi beaucoup plus nombreux à dénoncer leurs voisins que les Ontariens. Les différences entre des municipalités de taille similaire sont éloquentes.
La Ville du Grand Sudbury, dans le Nord-Est de l’Ontario, compte quelque 161 000 habitants.
Les services policiers locaux ont reçu moins de 400 plaintes liées aux restrictions de distanciation physique depuis leur entrée en vigueur le 28 mars.
Une seule entreprise, dont les services sont jugés non essentiels, a reçu une amende pour ne pas avoir fermé ses portes.
La Ville de Sherbrooke, en Estrie, au Québec, compte aussi 161 000 résidents. La police municipale reçoit jusqu’à 100 plaintes par jour.
Les autorités ont donné 130 constats d’infractions entre le 10 et le 24 avril.
La police de Gatineau a délivré une soixantaine de contraventions liées à la COVID-19, alors que les policiers des villes ontariennes de Timmins et de Sault-Sainte-Marie n’en ont donné aucune.
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Peur et sentiment d’injustice
La pandémie actuelle suscite la peur et l’angoisse chez bien des gens, souligne la professeure en psychologie de l’Université Laurentienne, Line Tremblay. Ce sont les situations où l’on n’a pas de contrôle qui causent le plus de stress chez les individus
, précise-t-elle.
Mme Tremblay explique que bien des gens qui choisissent d’en dénoncer d’autres cherchent ainsi à regagner une certaine forme de contrôle sur leur propre situation, où ils se sentent menacés.
Donc, l’autorité a pour nous une certaine sécurité. Il y a des gens dont c’est le rôle d’aller dire aux autres de se comporter correctement. Alors moi, individuellement, en dénonçant, peut-être que je me sens un peu moins anxieux face à ma propre sécurité.
Les délateurs ont cependant la critique facile.
La vaste majorité des plaintes déposées auprès de chacune des forces policières que nous avons contactées se sont avérées non fondées.