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La région produit annuellement 12 000 tonnes de déchets de plus qu’il y a 7 ans

Des déchets dans un site d'enfouissement.

L'Abitibi-Témiscamingue continue de produire plus de déchets. (archives)

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Malgré le fait que plusieurs personnes tentent de diminuer leur consommation, la quantité de déchets produits en Abitibi-Témiscamingue est encore en augmentation.

Radio-Canada a compilé les données provenant du ministère de l’Environnement et des MRC de la région afin de connaître l’état de la situation en Abitibi-Témiscamingue.

Le premier constat est qu’au total dans la région, la quantité de déchets est en hausse, seule une légère baisse a été constatée entre 2015 et 2017.

Le mouvement zéro déchet semble prendre de l’ampleur dans la région, mais n’a pas d'impact significatif pour le moment. La bonne nouvelle est que la quantité de déchets dans le secteur résidentiel n’est pas à la hausse dans les cinq MRC de la région, mais elle ne baisse pas non plus. Les chiffres sont stables depuis sept ans.

Le zéro déchet doit avoir un impact, mais je pense qu’il touche beaucoup plus la récupération que le déchet en soi. Moins de situations d’emballage, plus de matières réutilisables, croit la coordonnatrice à la gestion des matières résiduelles à la Ville de Rouyn-Noranda, Marie-Josée Bart.

Je ne suis pas vraiment surprise, parce qu’on voit que les gens consomment quand même beaucoup et on ne réduit pas à la source nos consommations, puis en plus il y a tout l’aspect des emballages, on peut faire des choix de prendre des produits moins emballés, mais en général les gens continuent d'acheter des produits suremballés, affirme la présidente du Conseil régional de l'environnement de l'Abitibi-Témiscamingue, Jacinthe Châteauvert.

La hausse est beaucoup plus marquée chez les entreprises

La hausse des déchets provient majoritairement des institutions, commerces et industries. Dans la MRC de la Vallée-de-l’Or, on parle d’une hausse de 70 % depuis 2010.

Si tu pars une mine, c’est certain que les industries qui gravitent autour vont prendre de l'expansion, c’est clair qu’à ce moment-là on a une hausse des déchets en conséquence. Pour la construction, ça a aussi un impact direct, c’est un très bon indicateur, quand il y a plusieurs chantiers, ça génère des déchets à cause des matériaux, explique le directeur du service de l’environnement à la MRC de la Vallée-de-l’Or, Marco Veilleux.

La quantité de déchets provenant des institutions, commerces et industries a augmenté de façon encore plus importante à Rouyn-Noranda, une hausse de 225 % depuis 2010.

On a beaucoup augmenté au niveau de construction de maisons, des multilogements à Rouyn-Noranda, ça peut avoir joué un rôle c’est certain. C’est une augmentation importante que je peux mal m’expliquer présentement, admet la coordonnatrice à la gestion des matières résiduelles à la Ville de Rouyn-Noranda, Marie-Josée Bart.

Qui produit le plus de déchets?

La MRC du Témiscamingue est celle qui produit le moins de déchets par habitant dans la région pour le secteur résidentiel, soit un total de 225 kilos de déchets par année par habitant.

Le compost n’y serait pas étranger, puisqu’en 2018, elle était la seule MRC à avoir implanté le compost pendant toute l’année. Amos et Rouyn-Noranda ont suivi par la suite.

On a déjà détourné 350 tonnes de l’enfouissement en même pas trois mois, alors on aura vraiment une bonne différence l’an prochain, affirme Marie-Josée Bart, qui croit que la moyenne par habitant devrait baisser de façon importante en 2020 à Rouyn-Noranda.

La consommation par habitant dans la MRC de la Vallée-de-l’Or est vraiment beaucoup plus élevée que dans les autres MRC, atteignant 339 kilogrammes par habitant.

La MRC nous a fait savoir par courriel que les données pourraient être contaminées, puisque certains déchets envoyés à l’écocentre par de petites entreprises sont aussi comptabilisés dans le secteur résidentiel. Une situation qui n’explique toutefois pas toute la différence.

Le directeur du service de l’environnement à la MRC de la Vallée-de-l’Or, Marco Veilleux, assure que des efforts sont déployés pour améliorer la situation.

On essaie de diminuer le plus possible le nombre de matières qu’on envoie dans l’environnement, on est optimiste que ça va baisser avec la collecte des matières organiques, explique-t-il.

La quantité de matières récupérées demeure stable

La quantité de matières récupérées est assez stable dans les MRC de la région depuis sept ans, mais ça ne voudrait pas dire que les gens récupèrent moins, selon Marco Veilleux.

Comme partout ailleurs dans la province, on n’est pas les seuls à faire des efforts pour diminuer les déchets, les entreprises font des efforts pour réduire le volume de matières qu’elles produisent, une bouteille d’aujourd’hui par exemple comparée à une bouteille d’eau d’il y a 10 ans, elle était beaucoup plus épaisse, nous on calcule au poids, alors on a l’air de ne pas augmenter, mais il augmente en fait, explique Marco Veilleux.

Comment s’y prendre pour diminuer la quantité de déchets?

Toutes les MRC disent travailler en fonction de diminuer le nombre de déchets, mais les résultats se font toujours attendre.

On a une très grande ouverture de la part des entrepreneurs de l’Abitibi-Ouest qui ont été invités par la Ville de La Sarre à discuter et échanger sur cet enjeu, qu’il y a beaucoup d’enfouissement qui provient des industries et des commerces et comment faire pour améliorer la situation, explique pour sa part le directeur général de la MRC d’Abitibi-Ouest, Normand Lagrange.

M. Lagrange explique d’ailleurs que les commerces et industries ont tout intérêt à diminuer leur production de déchets.

Le coût de l'enfouissement, ce sont les commerçants qui l’absorbent au bout du compte, alors il y a vraiment une collaboration, tout le monde travaille ensemble, explique-t-il.

La présidente du Conseil régional de l'environnement de l'Abitibi-Témiscamingue, Jacinthe Châteauvert, est convaincue que les gens de la région vont être capables d’inverser la tendance et de réduire leur consommation.

On est obligé de réaliser qu’il y a un problème , mais le zéro déchet, ça ne fait pas 10 ans qu’on en parle. Moi j’y crois, de plus en plus les citoyens sont sensibilisés. Avec ce qu’on vit présentement, on en parle de repartir une économie plus verte quand ça va repartir, alors c’est maintenant qu’il faut que ça se passe.

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