Vendre sa propriété en temps de pandémie et de distanciation physique est tout un défi

Le marché immobilier est déstabilisé par la pandémie de la COVID-19.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les ventes immobilières, pratiquement mises à l’arrêt pendant un mois, ont pu reprendre cette semaine au Québec, au plus grand soulagement des vendeurs. Mais vendre sa propriété en temps de pandémie et de distanciation physique est tout un défi.
On n'avait plus le droit de faire [des] visites de propriétés, sauf [des] visites virtuelles
, lance Guy Huneault, courtier immobilier en Outaouais. À l’instar d’autres services jugés essentiels dans la Belle Province, l’Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) a pu assouplir ses règles, lundi.
Seules les visites pour les ventes prioritaires sont permises. On peut faire visiter des maisons qui doivent être prises de possession avant le 31 juillet
, précise M. Huneault.
Visite en personne pour vente prioritaire :
- Les occupants doivent rester à l'extérieur pendant la visite
- Un seul visiteur à la fois est admis (avec le courtier)
- Les surfaces doivent être désinfectées avant et après la visite (poignées de porte, sonnettes, interrupteurs, etc.)
- Interdiction de tenir des visites libres
Source : OACIQ
Les acheteurs et les courtiers immobiliers doivent désormais faire preuve de grande prudence lors des visites. C'est certain que les gens [vendeurs] doivent quitter leur maison et on leur demande d’ouvrir leurs lumières et entre ouvrir les garde-robes
, explique M. Huneault.
« On s'en va là avec du désinfectant et en partant, on s'assure de désinfecter. »
Les acheteurs qui visitent des résidences doivent signer un formulaire qui les informe sur la COVID-19. Les courtiers ne peuvent cependant plus ajouter à leur inventaire de nouvelles propriétés à vendre, sauf si toute la transaction peut se faire à distance.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, le marché tourne au ralenti. Des statistiques publiées par l'Association canadienne de l'immeuble (ACI) démontrent que les ventes ont diminué de 14 % au pays entre février et mars 2020. Au Québec, on avait 19 000 ventes l'an passé pour avril, mai et juin
, rappelle M. Huneault. C’est 3000 pour cette année.
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Retour au travail pour les inspecteurs en bâtiment
Après cinq semaines d’absence, l'inspecteur en bâtiment de Gatineau Steve Charbonneau s'apprête à retourner au travail. Pandémie oblige, il ne lésine pas sur les équipements de protection : gants, masques, lunettes et sarrau, tout y est.
C’est une nouvelle façon de faire, on va s'habituer
, s’exclame M. Charbonneau. L’Association des inspecteurs en bâtiment du Québec exige que ses membres suivent une formation pour savoir comment se protéger.
« Il faut se protéger nous-mêmes, les gens autour aussi et les habitations. Il ne faut pas contaminer les propriétés qu'on visite. »
Après chaque visite, M. Charbonneau prend soin de bien désinfecter son équipement. C'est un processus qui ralentit son travail, mais qui est plus que nécessaire, admet-il.
Un marché au ralenti à Ottawa
Du côté ontarien de la rivière des Outaouais, le marché ne se porte guère mieux. Certains courtiers immobiliers disent observer une baisse d’environ 50 % des transactions immobilières.
Il y a moins d’acheteurs à Ottawa qu’avant la pandémie
, raconte Joanne Lefebvre, courtière dans la capitale fédérale. Le marché était chaud de vendeurs avant la pandémie. Il y a tout de même cette situation, mais à moins grande échelle.
Les visites en personnes, elles, n'ont jamais été interrompues. Les clients prennent toutefois les mesures nécessaires et sont priés de ne rien toucher.