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Le mirage des tests d’anticorps

Les tests sérologiques sont utiles, mais la prudence est de mise.

Une personne présente un outil blanc

Un test sérologique de la COVID-19 présenté par un travailleur de la santé à Jena, en Allemagne.

Photo : Associated Press

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

[ANALYSE] En temps normal, les tests sérologiques permettent de détecter la présence d’anticorps capables de protéger contre la maladie. Mais avec la COVID-19, bien malin qui peut vraiment savoir à quoi s’en tenir.

C’est le constat fait par un comité d’experts des Académies des sciences, d’ingénierie et de médecine aux États-Unis (Nouvelle fenêtre) qui soulignait, le 8 avril, le manque d’informations quant à l’efficacité des anticorps et à leur persistance dans le temps.

Les études sur le SRAS-CoV et le MERS-CoV, deux virus cousins du SRAS-CoV-2, fournissent des indices : les anticorps détectés sont présents pour des durées variant de 18 mois à 3 ans.

Mais la simple présence d’anticorps n’est pas un gage d’immunité. Encore faut-il qu’ils puissent neutraliser le virus, ce qui doit être confirmé par des tests en laboratoire.

Malgré ces limites, les tests sérologiques peuvent néanmoins rendre de fiers services, entre autres pour évaluer l’efficacité d’un vaccin.

Ils sont également fort utiles lorsque vient le temps de choisir les donneurs dans le cadre d'études pour mesurer l’efficacité du plasma des personnes guéries pour soigner les malades atteints de la COVID-19.

De plus, les épidémiologistes ont recours aux tests d’anticorps pour réaliser des études de séroprévalence, un outil fort utile pour suivre la progression d’une épidémie. Car la présence d’anticorps dans le sang permet d’estimer la proportion de la population qui a été exposée à la maladie. Une variable clef pour le déconfinement.

Mais encore faut-il que les tests soient fiables. La Grande-Bretagne l’a appris  (Nouvelle fenêtre)à ses dépens en investissant près de 28 millions de dollars pour acheter 2 millions de tests chinois défectueux.

Dans l’urgence, la prudence est de mise. Surtout qu’aux États-Unis, la FDA a assoupli à la mi-mars le processus d’homologation pour faire face à la pandémie, ouvrant ainsi la porte aux promoteurs en tous genres.

Depuis le début du mois d’avril, la FDA a autorisé, après une revue sommaire, l’utilisation d’urgence de 4 tests (Nouvelle fenêtre) pour détecter la présence d’anticorps de la COVID-19. Et c’est sans compter les quelques 130 tests sérologiques non autorisés qui, en vertu de la procédure d’urgence, ont pu rapidement inonder le marché sans aucune révision par la FDA.

À tel point que, le 18 avril dernier, la FDA a remis les pendules à l’heure (Nouvelle fenêtre) : ces tests non autorisés n’ont aucunement reçu l’aval de la FDA et ils ne devraient pas être utilisés à la maison. Les National Institutes of Health ont même été appelés en renfort pour superviser l’évaluation de leur performance.

Au Canada, en date du 17 avril (Nouvelle fenêtre), 33 demandes d’homologation de tests sérologiques ont été faites à Santé Canada, dont 22 en provenance de la Chine.

Aucun test sérologique n’est pour le moment autorisé au pays, bien que la compagnie BTNX, de Markham, en Ontario (Nouvelle fenêtre), puisse déjà vendre ses tests d’anticorps aux États-Unis, sans autorisation formelle de la FDA.

Chantal Srivastava est journaliste à l'émission Les années lumière.

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