Des travailleurs étrangers arrivent dans la région
Edgar (à gauche) travaille à la ferme Gagnon depuis 12 ans et Nestor (à droite), depuis 3 ans.
Photo : Radio-Canada / Josée Ducharme
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À l’aube de la haute saison pour les agriculteurs, les travailleurs étrangers temporaires commencent à arriver au compte-gouttes dans la région. L’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Mauricie affirme qu’environ cinq fermes ont pu accueillir quelques travailleurs en provenance, principalement, du Mexique et du Guatemala.
La ferme Gagnon compte habituellement sur une quarantaine de travailleurs étrangers pour planter et récolter les fraises, mais pour l’instant, seuls cinq sont arrivés, dont Edgar qui en est à sa 12e année avec l’entreprise.
Ça a été vraiment un beau moment de les voir débarquer. On était vraiment fiers et heureux de les accueillir et eux aussi, de venir travailler et de gagner les sous pour leur famille
, affirme la gérante du kiosque de la ferme Gagnon, Francine Héroux.
Les travailleurs arrivés samedi sont actuellement en quarantaine pour deux semaines. Chaque jour, ils prennent leur température et sont questionnés par la gérante Jasmine Sauvé, pour s’assurer qu’ils sont en bonne santé.
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De son côté, la ferme du Domaine, à Shawinigan, compte sur la présence de 78 travailleurs étrangers. Trois viennent tout juste d'arriver de la Jamaïque et quatre Mexicains sont attendus cette semaine. Pour le reste, tout est incertain.
« Gouverner, c’est prévoir et là, on est dans l’impossibilité de prévoir. »
Cette entreprise, qui fournit les grandes chaînes d'alimentation en poireaux et asperges, craint de devoir récolter beaucoup moins de légumes qu'à l'habitude.
On va essayer de planter le maximum de poireaux qui sont déjà en train de pousser dans nos serres, pour ne pas les perdre, mais pour la récolte des asperges, on est très inquiets de savoir combien de superficies on va pouvoir récolter en réalité
, affirme la gestionnaire de la ferme du Domaine, Anne Verny.
Des Québécois pour remplacer les travailleurs étrangers
Même si le gouvernement a mis en place des incitatifs pour motiver les Québécois à aller travailler dans les fermes, des producteurs agricoles de la Mauricie et du Centre-du-Québec espèrent pouvoir compter sur les travailleurs étrangers qui sont déjà formés et habitués aux durs travaux dans les champs.
Pour nous, ce qui est agréable, c’est que [les travailleurs étrangers temporaires] connaissent le travail, la cadence, le rythme, la qualité, comment on veut que le travail soit fait aux champs, de là l'importante qu’ils soient là pour mener le travail à terme comme il faut
, explique la copropriétaire de la ferme Gagnon, Francine Héroux.
De nombreux agriculteurs craignent que ces Québécois retournent à un emploi plus payant si le déconfinement le permet. Ils craignent aussi qu’ils ne soient pas aussi efficaces que les travailleurs étrangers temporaires et qu’ils n’acceptent pas de travailler d’aussi longues heures de travail.
Rappelons que pour qu’une entreprise ait le droit d'embaucher des travailleurs étrangers, il faut que le poste ait été affiché et qu’aucune candidature n’ait été reçue.
Au moins 35 entreprises agricoles de la Mauricie comptent sur environ 300 travailleurs étrangers temporaires, selon l’UPA Mauricie.
Au Centre-du-Québec, 174 entreprises accueillent chaque année près d'un millier de travailleurs étrangers.