Hommage aux 22 victimes de la tuerie de Portapique
« La douleur va et vient par vagues. J'ai l'impression d'être en dehors de mon propre corps. Cela ne peut pas être réel. »

Les 22 victimes de la tuerie de Portapique.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une travailleuse dans un foyer de soins à la retraite, un couple de voisins, une enseignante, une policière : le nombre de victimes tuées dans une cavale meurtrière de Portapique jusqu'à Enfield en Nouvelle-Écosse s'élève maintenant à 22; la Gendarmerie royale du Canada (GRC) continue d'enquêter sur les 16 scènes de crime.
Pour les derniers développements : Tuerie en Nouvelle-Écosse : 23 victimes, dont un adolescent
La GRC n'a identifié aucune victime, à part son agente Heidi Stevenson. Radio-Canada et CBC s'efforcent d’identifier les victimes grâce à l'information fournie par les familles.
Jusqu'à maintenant, 22 victimes ont été identifiées par des proches qui leur rendent hommage après que la vie leur a été si injustement enlevée.
Joy et Peter Bond, résidents de Portapique
Plusieurs membres de la famille de Joy et Peter Bond ont publié sur les réseaux sociaux des hommages les identifiant comme des victimes de la tuerie. Le couple a élevé deux garçons qui sont aujourd’hui des adultes.

Peter Bond, 74 ans, et Joy Bond, 70 ans, ont été retrouvés morts dans leur résidence de Portapique en Nouvelle-Écosse le 20 avril 2020.
Photo : Facebook
Deanna Gionet, notamment, affirme dans une publication Facebook qu’elle est une cousine de Peter Bond. Elle indique que le couple vivait à Portapique, où la tuerie a commencé, dimanche soir.
Je ne pourrai jamais comprendre des gestes inhumains et sans coeur comme ceux-ci. C’est si tragique pour tant de gens
, souligne Mme Gionet.
Elizabeth Joanne Thomas et John Joseph Zahl, des voisins (victimes présumées)
Elizabeth Joanne Thomas et John Joseph Zahl se sont installés à Portapique en 2017 pour leur retraite, indique leur fils, Justin Zahl. Son père, un sexagénaire, était un ancien membre de la marine américaine, et sa mère, une quinquagénaire, était originaire de Winnipeg, explique-t-il. Le couple a adopté Justin Zahl et son frère. John Joseph Zahl a aussi deux enfants issus d’un mariage précédent, précise Justin Zahl.

Elizabeth Joanne Thomas et John Joseph Zahl se sont installés à Portapique en 2017. Selon leur fils Justin, il faudra encore trois semaines pour que l'identité des corps dans la maison ne soit connue.
Photo : Gracieuseté
Les policiers, affirme Justin Zhal, l’ont informé que la maison de ses parents à Portapique a brûlé. Les policiers n’ont pas encore confirmé que ses parents étaient dans les décombres, mais ils lui ont dit de s’attendre au pire.
L’église presbytérienne de Truro indique que Mme Thomas et M. Zahl sont des membres de la congrégation, qu’ils sont manquants et présumés morts.
Gina Goulet, une denturologiste à la retraite
Gina Goulet, une femme de 54 ans de Shubenacadie, a combattu le cancer à deux reprises avant que sa vie ne lui soit ravie, dimanche, a déclaré sa fille Amelia Butler. Mme Goulet a travaillé comme denturologiste pendant 27 ans, mais sa fille n'a pas pu dire si elle connaissait le tueur, qui travaillait dans le même domaine.

Gina Goulet, victime de la tuerie de Portapique.
Photo : La Presse canadienne / Annette Fisher
Dawn Madsen, une travailleuse de foyer de soins à la retraite et son conjoint, Frank Gulenchyn
Dawn Madsen a longuement vécu dans la région de Durham, en Ontario, selon un communiqué publié par cette municipalité.

Dawn Madsen a travaillé pendant une vingtaine d'années dans les cuisines du foyer de soins Hillsdale Terraces à Oshawa avant de prendre sa retraite en 2019.
Photo : Gracieuseté
Originaire de la Nouvelle-Écosse, elle venait de prendre sa retraite pour aller vivre avec son conjoint, Frank Gulenchyn.

Dawn Madsen et Frank Gulenchyn venaient de se réunir depuis à peine quelques mois après avoir vécu une relation à distance.
Photo : Radio-Canada
Le couple avait vécu sa relation à distance durant un certain temps, d'après Spatzie Dublin, ancienne employeuse de Mme Gulenchyn.

Dawn Madsen en compagnie de ses collègues à sa fête de retraite, en 2019.
Photo : Radio-Canada
Mme Dublin dit qu'il s'agit d'une situation difficile pour le personnel du centre et les résidents, qui ont reconnu Dawn Madsen dans les nouvelles.
La Municipalité régionale de Durham dit offrir ses condoléances à toutes les personnes touchées par cette tragédie. Les drapeaux des immeubles gouvernementaux d'Oshawa étaient en berne en hommage aux victimes.
Aucune information n’a été rendue publique au sujet de son mari, M. Gulenchyn.
Joey Webber
Un jeune père, Joey Webber, fait lui aussi partie des victimes, a confirmé lundi soir le conseiller municipal d'Halifax Steve Streach. Il a dit qu'il le voyait souvent accompagner ses enfants à l'école sur le chemin de la mairie.
Il était très poli, il avait toujours le sourire. C'était un père formidable et il manquera beaucoup à la communauté
, a écrit M. Streach. Il est parti faire des courses à Shubenacadie et n'est jamais rentré à la maison, a-t-il déploré.
Lisa McCully, enseignante
Le Syndicat des enseignants de la Nouvelle-Écosse (NSTU) a annoncé que Lisa McCully, enseignante à l'école primaire de Debert, est du nombre des victimes.

Lisa McCully est l'une des victimes de la tuerie de Portapique, en Nouvelle-Écosse.
Photo : Facebook
Mme McCully se passionnait pour l’enseignement et elle était une source d’amour pour les gens qui la connaissaient, souligne le Syndicat sur Facebook. Lisa McCully avait travaillé fort ces dernières semaines, mettant au point des leçons en ligne pour ses élèves pendant les fermetures des classes à cause de la pandémie. Elle était également mère et faisait beaucoup de bénévolat.

Le jeune Russell Slack était un élève de Mme McCully, qui a perdu la vie dans la tuerie de Portapique.
Photo : Radio-Canada / Olivier Lefebvre
Mme McCully était une ancienne résidente de Quispamsis, au Nouveau-Brunswick, selon le maire de la ville. Les drapeaux des mairies de Quispamsis et de Rothesay sont en berne.
Heather O'Brien, infirmière auxiliaire
Heather O’Brien était une épouse, une mère et une grand-mère. Elle s'est dévouée aux soins d’autrui en tant qu’infirmière de VON (Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada) pendant près de 17 ans, selon la présidente-directrice générale de l’organisme, Jo-Anne Poirier, qui lui a rendu hommage.

Darcy Dobson souhaite maintenant que sa mère ne soit pas définie par cette tragédie, mais qu'elle le soit par la façon dont ses yeux brillaient lorsqu'elle parlait à ses petits-enfants, par son amour de Noël et par sa passion pour son métier d'infirmière.
Photo : Facebook / Darcy Dobson
La douleur va et vient par vagues. J'ai l'impression d'être en dehors de mon propre corps. Cela ne peut pas être réel
, a écrit Darcy Dobson, la fille de Mme O'Brien. À 9 h 59, elle a envoyé son dernier texto à notre groupe de discussion familial. À 10 h 15, elle était partie. Elle a roulé en voiture dans la même rue de la même ville qu'elle traverse chaque jour
, a-t-elle aussi écrit.
Elle était gentille. Elle était belle. Elle ne méritait rien de tout cela. Pour chaque personne souffrant de cette tragédie insensée, n'hésitez pas à tendre la main, car nous sommes tous connectés à jamais dans cet horrible gâchis.
Kristen Beaton, assistante aux soins continus
Kristen Beaton a été tuée dimanche durant la tragédie. Sa mort a aussi été confirmée par la présidente-directrice générale de l'organisme VON, Jo-Anne Poirier. Elle était une jeune épouse et une mère de famille.

Kristen Beaton était une mère et une épouse qui travaillait dans le domaine des soins de santé.
Photo : Facebook
Mme Poirier a offert ses condoléances à ses proches et à sa famille. Tous nos fournisseurs de soins de santé sont des héros de première ligne
, écrit Jo-Anne Poirier, PDG de l'agence d'infirmières à domicile. Hier, deux de ces incroyables héroïnes, Heather O'Brien et Kristen Beaton, ont été arrachées à leurs familles, et à VON. Nous pleurons leur disparition. Nous pleurons pour leurs familles.
Alanna Jenkins et Sean McLeod, un couple d'agents correctionnels
Alanna Jenkins était agente correctionnelle à l’Établissement Nova pour femmes, à Truro, et Sean McLeod occupait les mêmes fonctions à l’Établissement de Springhill.

Sean McLeod et Allana Jenkins, victimes de la tuerie de Portapique
Photo : Facebook
Ils vivaient ensemble à West Wentworth. Le couple a été trouvé sans vie à son domicile après le signalement d’un incendie et de coups de feu.
Une voisine, Lisa Owens, dit qu’elle a appelé le 911 pour signaler un bruit d'explosion et des coups de feu. Selon elle, les services d’urgence lui ont demandé de vérifier s’il fallait dépêcher une ambulance. Mme Owens dit qu’elle a dû se rendre chez ses voisins et qu’elle a constaté qu’ils n’avaient aucun signe vital.
Greg et Jamie Blair, résidents de Portapique
Kelly Blair a perdu son frère cadet bien-aimé Greg, 45 ans, et sa belle-sœur Jamie, 40 ans. Le couple a été abattu à son domicile de Portapique.

Jamie Blair, à gauche, et Greg Blair, sur une photo de famille, figurent parmi les victimes de la tuerie en Nouvelle-Écosse le week-end dernier.
Photo : La Presse canadienne / Kelly Blair
Greg et Jamie Blair dirigeaient une petite entreprise d'appareils au gaz naturel et au propane. Une tante, Judy MacBurnie, a indiqué que les Blair avaient deux jeunes enfants, qui sont maintenant pris en charge par leurs grands-parents, et que Greg Blair avait également deux fils plus âgés, issus d'une précédente union.

Zoey a survécu au massacre après que ses propriétaires, Jamie et Greg Blair, ont été assassinés. Elle a été soignée par la vétérinaire Jennifer Mackay pour des blessures par balle.
Photo : Radio-Canada
Pour Kelly Blair, son frère et meilleur ami
a été abattu sans raison. Pourquoi? Simplement pourquoi?
se demandait-elle lors d'un bref entretien téléphonique, lundi. Honnêtement, je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé. Ils ont tous les deux été abattus. C'est tout ce que nous savons, nous ne savons pas pourquoi. Nous ne savons pas...
Tom Bagley, un passant
Tom Bagley était un résident du chemin Hunter, à West Wentworth, et il ne faisait que passer au moment où il a été abattu, dimanche matin, selon une voisine, Lisa Owens. La fille de M. Bagley, Charlene Bagley, affirme dans une publication Facebook qu’il est mort en tentant d’aider les autres. Il voulait toujours aider les autres, dit-elle, bouleversée.

Tom Bagley figure parmi les victimes de la tuerie qui a eu lieu en Nouvelle-Écosse le week-end dernier.
Photo : Facebook
Aaron Tuck, Jolene Oliver et leur fille de 17 ans, des voisins
Jolene Oliver, qui aurait eu 40 ans cette année, était originaire de Calgary, selon sa sœur, Tammy Oliver-McCurdie. Elle a rencontré son mari Aaron Tuck, 45 ans, mécanicien, alors qu'elle travaillait comme serveuse en Alberta.
Le couple et leur fille de 17 ans, Emily Tuck, ont emménagé en Nouvelle-Écosse il y a deux ans pour se rapprocher de la mère d'Aaron Tuck, qui était malade. Ils vivaient à Portapique.

Emily Tuck, à gauche, Jolene Oliver et Aaron Tuck, de Portapique, figurent parmi les victimes de la tuerie qui a eu lieu en Nouvelle-Écosse le week-end dernier.
Photo : La Presse canadienne / Tammy Oliver-McCurdie
Tammy Oliver-McCurdie a affirmé que sa nièce était une musicienne qui jouait du violon. Elle essayait de choisir entre la musique et la soudure pour ses études postsecondaires. Dès son plus jeune âge, la jeune fille était dans le garage avec son père, l'aidant à réparer les voitures, selon Mme Oliver-McCurdie. Elle savait tout ce qu'il y avait sous le capot
, selon Mme Oliver-McCurdie, qui vit à Red Deer, en Alberta.
Elle n'a même pas pu vivre sa vie. Elle avait tant de potentiel... tant d'amour, tant d'intelligence, tant de soins, tant d'humilité.
Mme Oliver-McCurdie a dit que la famille était très importante pour sa sœur. Elle a dit qu'elle était tombée amoureuse de la vie à Portapique. En entrevue téléphonique depuis l'Alberta, Mme Oliver-McCurdie se consolait tant bien que mal en se disant que la petite famille était morte ensemble, comme elle avait toujours vécu, malgré les embûches.
Heidi Stevenson, policière
La seule victime identifiée par la Gendarmerie royale du Canada est l’agente Heidi Stevenson. Elle a été tuée dimanche matin pendant la chasse à l’homme. Mariée et mère de deux enfants, elle comptait 23 ans d’expérience au sein de la GRC.

L'agente Heidi Stevenson comptait 23 années de service.
Photo : Gendarmerie royale du Canada en Nouvelle-Écosse
Heidi a répondu à l’appel du devoir et a perdu la vie en protégeant la collectivité qu’elle servait. Plus tôt cet après-midi, j’ai rencontré les membres de la famille d’Heidi, et il n’y a aucun mot pour décrire la douleur qu’ils ressentent
, a affirmé dimanche le commissaire adjoint Lee Bergerman, commandant divisionnaire de la GRC en Nouvelle-Écosse, dans une publication Facebook.
Deux enfants ont perdu leur mère, et un mari a perdu sa femme. Des parents ont perdu leur fille, et de nombreuses autres personnes ont perdu une amie et collègue incroyable.
Amelia Sproule, 12 ans, une amie de la fille de Mme Stevenson, rend souvent visite à la famille à Cole Harbour. La policière était une personne remarquable, selon elle.
Elle était très gentille et très accueillante et elle était parfois comme une deuxième mère pour moi
, affirme Amelia Sproule. Mme Stevenson aidait toujours les autres, ajoute-t-elle.
Corrie Ellison, un résident de Truro
Corrie Ellison, 42 ans, de Truro, a été décrit lundi comme un ami attentionné et aimable qui se mettait en quatre pour aider les autres. Richard Ellison, qui vit à Portapique, a confirmé que son fils Corrie était chez lui en fin de semaine, mais il a refusé de commenter davantage sa mort.
Lillian Campbell
Lillian Campbell vivait dans la région de Wentworth. Sa partenaire de marche de longue date et voisine, Heather Matthews, a confirmé qu'elle a été tuée lors d'une promenade dans la vallée de Wentworth le dimanche matin.
Chris Leather, chef des opérations criminelles de la GRC en Nouvelle-Écosse, a noté que les meurtres semblaient être, au moins en partie, de nature très aléatoire
. Certaines des victimes étaient connues du tueur alors que d'autres ne l'étaient pas.
La chasse à l’homme a commencé samedi soir dans la petite collectivité de Portapique et elle s’est terminée dimanche avant-midi à une quarantaine de kilomètres au nord d’Halifax.
Avec des renseignements de CBC