Serveuse, cinéaste, publicitaire... Ils sont prêts à travailler dans les champs
Des Québécois répondent à l'appel du gouvernement qui cherche 8500 personnes pour prêter main-forte aux agriculteurs en manque de main-d'oeuvre étrangère.

Les agriculteurs ont besoin de milliers de Québécois pour leur prêter main-forte cette saison.
Photo : Getty Images / eclipse_images
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La COVID-19 leur a fait perdre leur emploi, mais ils ne baissent pas les bras et se retroussent les manches. La rudesse du travail dans une ferme ne leur fait pas peur et ils sont motivés par l'envie de soutenir la production alimentaire locale.
Jérôme Verry, conseiller en publicité
Le Montréalais de 29 ans est arrivé dimanche dans une ferme des Cantons-de-l'Est où il plantera des fraises dès cette semaine. Jérôme Verry n'a pas attendu l'appel du gouvernement pour proposer son aide à des agriculteurs.
Au lieu de toucher le chômage et ne rien faire sur mon canapé, je vais aider ceux qui en ont besoin
, dit le conseiller en publicité, dont l'agence a cessé temporairement ses activités.
Jérôme a été transparent avec son nouvel employeur, si l'activité de son agence reprend, il laissera le champ pour retourner à son emploi, à Montréal.
Jessica Fortin, serveuse et étudiante
L'étudiante en enseignement à l'Université de Sherbrooke a déjà déposé sa candidature au centre d’emploi agricole de sa région. Son travail de serveuse en parallèle de ses études est compromis pour encore un moment et elle ne voulait pas se tourner les pouces.
J'aime mieux faire quelque chose de mes journées que de juste recevoir l'argent de la Prestation canadienne d'urgence
, dit Jessica Fortin.
Le travail physique ne l'effraie pas, elle l'a déjà expérimenté : Avant de commencer l'université, j'avais été dans l'Ouest canadien travailler dans les vignobles.
Yves Bergeron, brasseur de bière
Ça va remplacer avantageusement le gym
, ironise l'ancien militaire dans la cinquantaine. Yves Bergeron est surtout motivé par ses valeurs.
C'est un beau levier pour repartir l'économie d'investir massivement en agriculture
, dit celui qui oeuvre en temps normal comme brasseur de bière et consultant pour des brasseries.
Ça me fait plaisir d'y aller même sans la bonification de 100 $ par semaine [l'incitatif du gouvernement]. Si ça peut aider et qu'il y a en plus de l'argent à faire, c'est parfait.
Catherine Hogue, tournages de cinéma
Les productions américaines de cinéma avec qui elle travaille habituellement ne sont pas près de revenir tourner au Québec. La recherchiste et assistante-directrice de lieux de tournage se cherche donc un nouveau défi, en attendant.
Catherine Hogue n'a pas peur du travail physique, car elle est habituée aux longues journées dehors avec parfois des charges à transporter..
Ce qui l'anime, c'est l'envie de soutenir les gens d'ici et l'agriculture d'ici
.
Il va falloir que la population soit plus consciente de sa consommation, il va falloir que les gens achètent plus local.
Milad Dagher, diplômé étranger à la recherche d'un permis de travail
Le récent diplômé en ingénierie aimerait travailler, mais il n'a pas le droit. Il lui faut un permis de travail temporaire. La seule façon pour moi de travailler ici est qu'un employeur m'engage comme travailleur étranger.
Milad Dagher a donc sa force de travail à offrir à un agriculteur en échange du précieux visa : un scénario gagnant-gagnant
. Il aurait alors le même statut que comme n'importe quel travailleur du Mexique ou du Guatemala qui passe la saison au Québec.
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