Sans travailleurs étrangers, les agriculteurs pourraient manquer d'employés spécialisés

Des producteurs maraîchers à l'oeuvre.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Centre d'emploi agricole de Sherbrooke est inondé de nouvelles candidatures depuis l'annonce du gouvernement d'offrir 100 $ chaque semaine aux travailleurs québécois qui iront dans les champs.
Le vice-président de l'UPA Estrie, Michel Brien, est étonné des résultats rapides qui ont été constatés. Il rentrait deux CV toutes les cinq minutes, vendredi après-midi. J'ai trouvé ça impressionnant
, souligne-t-il.
Cet intérêt des travailleurs québécois pourrait toutefois être insuffisant pour répondre au besoin en main-d'oeuvre qualifiée.
Si on n'a pas au moins ces six travailleurs étrangers, il faut penser très certainement à 50 pour cent de pertes.
Yvon Lessard et sa conjointe Sylvie cultivent des fraises. Ils espèrent pouvoir accueillir des travailleurs étrangers, sans quoi ils redoutent une saison des plus difficile.
Ce sont des travailleurs spécialisés dans nos cultures. Ils savent quoi faire
, explique Yvon Lessard.
Yvon Lessard est conscient qu'il n'accueillera pas 17 travailleurs guatémaltèques et mexicains comme l'an dernier, mais il en espère au moins six.
Si on les reçoit, on va remercier le ciel...parce que c'est une bénédiction
, souligne Yvon Lessard.
Les six travailleurs étrangers qu'il espère accueillir pourraient ainsi agir comme mentor auprès de la main-d'oeuvre locale qui a moins d'expérience dans la culture des fraises.
Crainte d'une iniquité
Le président de l'UPA Estrie, François Bourassa affirme que l'aide promise est bienvenue, bien que la mise en application de ce nouveau programme demeure encore incomplet.
Donner 100 dollars pour 25 heures, ça fait quatre dollars de l'heure. Il faut donner la même chose aux travailleurs étrangers temporaires, fait-il valoir. J'entends déjà les producteurs de fraises et de framboises qui vont trouver que c'est beaucoup.
Les producteurs agricoles pourraient toutefois recevoir un coup de pouce supplémentaire la semaine prochaine. La ministre fédérale de l'Agriculture, Marie-Claude Bibeau devrait annoncer un programme pour faciliter l'embauche d'étudiants qui iront travailler dans les champs.
D'après le reportage de Jean Arel