Centres de traitement aux dépendances : la COVID-19 n’épargne personne

La Maison Renaissance de Hearst et la Maison Arc-en-Ciel à Opasatika offrent des services en ligne pendant la COVID-19.
Photo : iStock
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des centres d’aide aux dépendances du Nord de l’Ontario ont encore plus de défis à relever ces jours-ci, alors qu’ils ont dû fermer leurs portes. La Maison Renaissance de Hearst et la Maison Arc-en-ciel d’Opasatika n’échappent pas au coronavirus.
La Maison Renaissance accueillait jusqu’ici des francophones de 16 ans et plus provenant d’un peu partout en Ontario pendant une période de 28 jours.
Ces personnes pouvaient circuler dans la communauté pour leur épicerie par exemple.
Mais la COVID-19 a changé les choses, selon la directrice générale Jessica Baril.

La Maison Renaissance accueille des patients de l’hôpital Notre-Dame de Hearst pendant la pandémie.
Photo : Facebook
Puisqu’on accueille des gens majoritairement de l’extérieur de la ville, l’un de nos grands défis était les déplacements, le transport public
, explique-t-elle.
Mme Baril souligne aussi les difficultés d’approvisionnement en nourriture, alors que plusieurs fournisseurs ont cessé leurs activités pendant la crise.
Le personnel a aussi exprimé ses craintes.
On avait donc un manque de personnel et des craintes au niveau de la contamination. Notre personnel continuait leur vie et allait à l’épicerie, faisait leur course. Ensuite, ils reviennent travailler à la Maison Renaissance et sont en contact avec les bénéficiaires
, ajoute Mme Baril.
Aide à distance et mandat temporaire
Tout comme de nombreux organismes, la Maison Renaissance offre désormais d’ici la fin de la crise, de l’aide à distance.
C’est très différent ces jours-ci. Comme nous faisions partie du plan d’urgence de l’hôpital Notre-Dame de Hearst, nous accueillons désormais des patients de cet établissement pour libérer des lits
, explique Mme Baril.

Du personnel de l’hôpital Notre-Dame de Hearst a été réaffecté à la Maison Renaissance pendant la pandémie.
Photo : Radio-Canada / Francis Bouchard
Des infirmières, des préposées aux soins personnels et des employés de la Maison Renaissance fournissent les services à ces patients.
Quant aux clients souffrant de dépendances, ils peuvent obtenir de l’aide par téléphone.
À lire et à réécouter :
Opasatika
La Maison Arc-en-ciel qui accueille les jeunes hommes âgés de 12 à 24 ans vit aussi des défis avec la COVID-19.
Les deux résidents qu’elle accueillait sont retournés chez eux, l’un n’ayant pas pu terminer son séjour là-bas.
Depuis ce temps, nous travaillons en ligne pour rencontrer nos bénéficiaires à distance
, dit Endy Kodila, le directeur général intérimaire de la Maison Arc-en-ciel.

Opasatika est l’une des petites communautés francophones de la route 11, dans le Nord de l’Ontario.
Photo : Radio-Canada / Jean-Loup Doudard
Dans sa forme originale, le programme pour lutter contre les dépendances offre 90 jours d’hébergement aux bénéficiaires.
Selon M. Kodila, la COVID-19 permet aussi de tester comment pourraient être offerts certains programmes en ligne, même après la crise.
Le confinement a un impact pour ces bénéficiaires, selon lui, car ils se trouvent limités dans leurs activités pour se changer les idées notamment.
Quand ils sont ensemble, on les encourage à faire des activités, à s’écouter, à s’échanger des idées et à changer d’environnement
, dit M. Kodila.
Il concède que des risques de rechute sont possibles quand une personne avec une dépendance est en confinement, d’où l’importance de continuer à l’appuyer en ligne.
Nous voulons les accompagner dans leur cheminement
, conclut M. Kodila.
Avec les infornations de Frédéric Projean