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Le gouvernement paiera les Québécois pour aller travailler dans les champs

Québec délie les cordons de sa bourse pour sauver la saison des agriculteurs incapables de faire venir de la main-d'œuvre étrangère en raison de la crise de la COVID-19.

Un homme ramasse des légumes dans un champ.

Les agriculteurs ont un grand besoin de main-d'œuvre alors que la saison débute.

Photo : Radio-Canada

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Un incitatif financier de 100 dollars par semaine doit permettre d'assurer une main-d'œuvre locale aux producteurs agricoles, à défaut de pouvoir la faire venir du Mexique ou du Guatemala.

Cet incitatif devrait pouvoir mobiliser les gens qui reçoivent déjà la Prestation canadienne d'urgence de 2000 $ par mois. Les employés au chômage des restaurants et les étudiants sont particulièrement visés.

Le ministre de l'Agriculture, André Lamontagne, et son collègue du Travail et de l'Emploi, Jean Boulet, ont annoncé un programme de soutien financier de 45 millions de dollars pour encourager les Québécois au chômage à aller travailler dans les champs.

Le programme couvre une période de 34 semaines, soit du 15 avril au 31 octobre 2020.

La plus grande partie des fonds, 42,6 millions, servira à payer une prime monétaire de 100 $ aux travailleurs pour chaque semaine travaillée de 25 heures. Les 400 000 $ restants serviront à former les nouveaux travailleurs (200 000 $) et à déployer des ressources dans les 12 centres d’emploi agricoles pour jumeler les nouveaux travailleurs aux entreprises intéressées (200 000 $).

Le programme a été conçu avec l’étroite collaboration de l’Union des producteurs agricoles (UPA) et du comité sectoriel de la main-d’œuvre pour la production, Agricarrières, ont souligné les ministres de l’Agriculture et du Travail.

Des paniers de fruits et de légumes sur l'étal d'un marché public.

« Je compte sur la mobilisation habituelle des Québécois pour répondre présents. Vous avez un rôle important à jouer pour soutenir l'achat local et l'autonomie alimentaire », affirme le ministre du Travail et de l'Emploi, Jean Boulet.

Photo : Radio-Canada / Yasmine Mehdi

Le temps presse pour les agriculteurs du Québec, puisque les plantations ont débuté par endroits. En temps normal, ils accueillent 11 000 travailleurs étrangers temporaires, mais ces derniers ne seront pas tous au rendez-vous cette année en raison de la pandémie.

La situation la plus criante est dans la production de fruits et légumes, un secteur qui a besoin de bras pour planter, arroser, récolter, emballer...

« Pour récolter, bien il faut préparer les champs, il faut semer et puis c'est un travail qui doit être réalisé à partir de maintenant. »

— Une citation de  André Lamontagne, ministre de l’Agriculture

Toute personne qui veut travailler dans les champs ce printemps et cet été doit s’inscrire à un centre d’emploi agricole en passant par le site emploiagricole.com (Nouvelle fenêtre) ou, pour les gens de la région de Montréal, le site Agrijob.info (Nouvelle fenêtre). C’est le centre d’emploi agricole de votre région qui va jumeler votre dossier de candidature à une exploitation agricole.

Parmi les nouveaux travailleurs agricoles temporaires, certains pourraient aussi bénéficier du programme incitatif pour la rétention des salariés à faible revenu dans les services essentiels (PIRTE), annoncé il y a une quinzaine de jours par Québec, puisque la production maraîchère et horticole fait partie des services et activités prioritaires. Seuls les travailleurs qui reçoivent au maximum 550 $ comme revenu brut par semaine, et qui ont un revenu de travail annuel d’au moins 5000 $, mais de 28 600 $ et moins sont admissibles.

« Les personnes qui ont du cœur au ventre seront les bienvenues dans les fermes! »

Dans un communiqué, le pdg de l’UPA, Marcel Groleau, soutient que ce partenariat arrive à point. La pandémie de COVID-19 soulève des enjeux importants d’accès à la main-d’œuvre pour le secteur agricole, qui vit déjà une pénurie de travailleurs. Grâce aux Centres d’emploi agricole (CEA) dans chaque région, il nous sera possible d’assurer les services aux travailleurs québécois intéressés ainsi qu’aux entreprises qui en expriment le besoin, indique M. Groleau.

L’UPA souligne également que le Québec est la première province au pays à mettre en œuvre une telle initiative. L’UPA avait demandé que les travailleurs appelés en renfort puissent être payés sans perdre leur assurance-emploi.

Pour répondre aux besoins importants du secteur agricole, les personnes qui ont du cœur au ventre et qui veulent appuyer les agriculteurs du Québec seront les bienvenues dans les fermes!, mentionne pour sa part la directrice générale d’AGRIcarrières, Geneviève Lemonde.

Québec s’attend à ce que 8000 travailleurs étrangers temporaires viennent planter, préparer les champs et ramasser les récoltes cette année, comparativement à 11 000 en temps normal.

L’objectif de la province est de recruter 8500 travailleurs locaux afin de combler l’absence d’environ 3000 travailleurs étrangers, puisque les recrues québécoises ne travailleront que 25 h par semaine.

Un des risques, c'est qu'avec la réouverture de l'économie, ces nouveaux travailleurs mobilisés retournent à leur emploi précédent, que les étudiants retournent sur les bancs de l’école – au mois d’août pour les cégépiens – et laissent en plan les agriculteurs pour la fin de leur saison.

Interrogé à l’émission Le 15-18 au sujet de la rétention de ces nouvelles recrues, le ministre Lamontagne s’est montré optimiste.

Les gens qui vont aller aider dans les champs [vont pouvoir] se rendre compte de la réalité de notre production agricole. Il y a bien des gens qui peuvent avoir un coup de foudre aussi, dépendamment de l’accueil des producteurs, ça peut finir que c’est des histoires qui peuvent se prolonger, a déclaré le ministre.

En poste depuis un an et demi, André Lamontagne avoue être rempli d'amour pour les entrepreneurs agricoles, les productrices et les producteurs qu’il a appris à connaître.

Le gouvernement fédéral a déjà annoncé 50 millions de dollars aux producteurs agricoles et aux transformateurs alimentaires afin qu’ils puissent accueillir de façon sécuritaire les travailleurs étrangers temporaires qui vont venir grossir les rangs de leurs employés au cours des prochaines semaines.

Dès leur arrivée au Canada, ces travailleurs devront être en isolement durant 14 jours, période pour laquelle ils seront payés.

En France, 200 000 personnes ont répondu à un appel du gouvernement pour travailler dans les champs.

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