•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

COVID-19 : faut-il faire appel aux Forces armées canadiennes pour aider les CHSLD?

Des membres des Forces armées canadiennes font leurs préparatifs à Gatineau.

Les membres des Forces armées canadiennes doivent-ils intervenir pour apporter de l'aide dans les CHSLD touchés par la crise de la COVID-19?

Photo : Radio-Canada / Christian Milette

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Depuis le 10 avril, un décret du gouvernement du Québec permet de mobiliser les personnes travaillant dans le milieu de l'éducation afin qu’elles viennent soutenir le réseau de la santé dans son combat contre la COVID-19. Mais devrait-on plutôt faire appel aux Forces armées canadiennes ?

Selon Dave Blackburn, ancien militaire et directeur du Département de travail social à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), il serait en effet plus opportun de faire appel aux militaires dont le travail est précisément d’agir en situation d’urgence.

Ce sont des hommes et des femmes qui sont entraînés pour opérer dans des situations stressantes, où il y a du changement de façon constante. Certains militaires sont spécialisés dans le domaine de la santé, mais l’ensemble des militaires ont une formation pour les premiers soins de base, ils ont une formation éthique, en relations interpersonnelles, a indiqué Dave Blackburn en entrevue jeudi matin à l’émission Les Matins d’ici.

Il faut dire que lui connaît les deux côtés de la médaille, ayant œuvré dans le monde militaire et le monde de l’enseignement.

Les gens du milieu de l’éducation ont leur propre situation. Notre réseau, au primaire, secondaire ou collégial va redémarrer éventuellement. Dans bien des cas, on continue, on est en pleine préparation pour le semestre d’été qui va commencer dans deux semaines, a expliqué M. Blackburn.

En plein dans leur mission

Selon lui, les Forces armées canadiennes seraient les mieux placées pour aider les CHSLD débordés en pleine crise de la COVID-19.

« La mission numéro 1 des Forces armées canadiennes est de protéger le Canada, oui dans un contexte de guerre, mais aussi dans toute situation de catastrophe naturelle ou toute autre situation d’urgence. On est là-dedans, on n’a jamais vu une telle situation dans le monde. »

— Une citation de  Dave Blackburn, ancien militaire et directeur du département de travail social à l’UQO

Il ajoute : les militaires font ce qu’on leur demande, ils sont très disciplinés et opérationnels. Un militaire, si son commandant lui demande de faire une tâche, il n’y a pas de meilleure ou de moins bonne tâche. La mission actuellement c’est de sauver les vies de personnes âgées qui sont dans les résidences de personnes âgées, des gens malades et vulnérables.

Alors que mercredi, en conférence de presse, François Legault en appelait au « sens du devoir » des médecins spécialistes et qu’il les appelait à l’aide dans les CHSLD, M. Blackburn estime que les militaires réagiraient eux au quart de tour.

Je ne pense pas que le premier ministre du Québec ait à demander ou à supplier en conférence de presse les militaires de faire une partie du travail pour aider, a-t-il lancé.

Dave Blackburn pose face à la caméra.

Dave Blackburn, ancien militaire et professeur à l'UQO, estime que les Forces armées canadiennes pourraient intervenir très rapidement dans les CHSLD du Québec qui luttent contre la COVID-19.

Photo : Radio-Canada / UQO

Des réticences historiques

Dave Blackburn redoute plutôt que le gouvernement du Québec attende trop longtemps avant de demander le renfort des Forces armées canadiennes.

« On l’a vu en 2017 avec les inondations à Gatineau, les deux rivières débordaient déjà avant de faire appel aux Forces armées canadiennes. Au Québec on a malheureusement une crainte, on dirait, d’aller de l’avant et de faire appel aux hommes et femmes qui portent l’uniforme pour venir nous donner un coup de main. »

— Une citation de  Dave Blackburn, ancien militaire et directeur du département de travail social à l’UQO
Des militaires ramassent des sacs de sable devant une maison.

Des militaires ramassent des sacs de sable le long de la rue Watt, à Gatineau, en 2017.

Photo : Radio-Canada / Florence Ngué-No

À la question de savoir pourquoi, M. Blackburn cite la crise d’octobre 1970 [8000 soldats de l'armée canadienne avaient été déployés à Montréal après la proclamation par le gouvernement fédéral de Pierre Elliott Trudeau de la Loi sur les mesures de guerre]. Il y aurait selon lui une certaine réticence à déployer les militaires face aux citoyens.

Reste que si le gouvernement provincial faisait appel à eux, M. Blackburn estime que les militaires pourraient être déployés en quelques jours, voire en quelques heures.

Je pense que c’est le temps maintenant, il ne faut pas qu’on dise dans quelques semaines : “on aurait dû appeler les Forces armées canadiennes”. Ça va finir vers ça éventuellement si on n’est pas capables de reprendre le contrôle dans cette bataille-là, a-t-il conclu.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...