La crise de la COVID-19, le « moment Tchernobyl » de Pékin
La Chine se serait nui à elle-même en tentant cet hiver de dissimuler l'ampleur de la menace du SRAS-CoV-2.

C'est dans un marché de Wuhan, en Chine, que la pandémie de COVID-19 aurait pris son envol.
Photo : Getty Images / HECTOR RETAMAL
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une centaine d'experts jettent un pavé dans la marre en accusant le gouvernement chinois d'avoir mis en danger ses propres citoyens – et la planète tout entière – en minimisant les dangers réels du nouveau coronavirus.
Dans une lettre ouverte rédigée en anglais et en chinois, ces observateurs internationaux affirment que le régime de Xi Jinping a connu son moment Tchernobyl
en tentant cet hiver de dissimuler l'ampleur de la menace du SRAS-CoV-2.
Les racines de la pandémie ont pris leur source dans la dissimulation initiale et la mauvaise gestion de la propagation de la COVID-19 par les autorités du Parti communiste chinois (PCC) à Wuhan
, écrivent-ils.
Sous l'influence
et la pression
de Pékin, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a d'abord minimisé la pandémie
, notamment en ignorant les avertissements des responsables de la santé publique de Taipei, poursuivent les experts, qui rappellent que le pays voisin, Taïwan, ne fait pas partie de l'ONU.
« Le "moment Tchernobyl" de Pékin est une blessure auto-infligée. Le PCC a fait taire les médecins chinois qui voulaient avertir les autres professionnels de la santé au début de l'épidémie. »
Les signataires exhortent enfin les gouvernements à s'engager dans une évaluation critique de l'impact des politiques du PCC sur la vie des citoyens chinois et des citoyens du monde entier
, ajoutant que les voix des dissidents chinois devraient être écoutées avec beaucoup plus d'attention que celles du régime de Xi Jinping.
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La lettre ouverte est signée par 116 experts de la politique, du droit et de l'histoire moderne de la Chine. Elle a été relayée mardi par trois groupes de réflexion, soit : le MacDonald-Laurier Institute (Nouvelle fenêtre), basé à Ottawa; la Henry Jackson Society de Londres; et l'European Values Center for Security Policy (Nouvelle fenêtre), sis à Prague.
Le texte se veut en quelque sorte une réponse à une autre lettre ouverte (Nouvelle fenêtre) publiée plus tôt ce mois-ci par un groupe d'universitaires chinois accusant les voix les plus critiques de vouloir politiser
la pandémie – un narratif fréquemment répété par Pékin et par la direction de l'OMS , déplorent les experts internationaux qui se sont prononcés mardi.
Ceux-ci accusent également le PCC
d'avoir lancé une campagne de répression contre les journalistes locaux qui ont critiqué la gestion de crise du gouvernement et de censurer la recherche scientifique sur les origines de la pandémie.Parmi les auteurs de la lettre publiée mardi se trouvent de nombreux députés européens, mais aussi des élus de l'Australie et des pays baltes.
Le Canadien Irwin Cotler figure aussi parmi les signataires. Cet ancien ministre libéral devenu militant des droits de la personne a également coécrit un texte d'opinion dans le quotidien The Times of Israel, dimanche dernier, intitulé « La Chine de Xi Jinping a fait cela » (« Xi Jinping's China did this », en anglais).