Décès au CHSLD Herron : les propriétaires gatinois de nouveau dans l'embarras

Le siège social du groupe Katasa, situé sur la rue Jean-Proulx, à Gatineau.
Photo : Radio-Canada / Yasmine Mehdi
Le groupe Katasa, propriétaire du CHSLD Herron à Dorval où au moins 5 résidents sont décédés de la COVID-19, détient aussi trois résidences pour aînés de Gatineau. L’entreprise familiale, basée à Gatineau, a déjà attiré l'attention des autorités par le passé.
À Gatineau, le groupe détient trois résidences, soit le Village Riviera, la Résidence de l'Île et Le District d'Aylmer.
À l’été 2019, deux coroners avaient sonné l'alarme après trois décès à la Résidence de l’île, à Gatineau. Ils avaient alors dénoncé un manque de personnel et un problème en ce qui concerne la qualification des employés.
Le groupe Katasa, qui possède sept résidences au Québec, a été fondé par son propriétaire, Sam Chowieri. Il partage maintenant les rênes de la compagnie avec ses trois filles.
Après avoir annulé une entrevue, puis promis une déclaration écrite, la compagnie a finalement fait savoir, en début de soirée samedi, qu’elle n’était pas prête à commenter la nouvelle.
Une grosse négligence
Samedi, le gouvernement du Québec a annoncé que depuis le 13 mars, 31 des 150 résidents du CHSLD Herron ont perdu la vie, dont au moins cinq de la COVID-19. Une situation qui lui était inconnue, avant vendredi soir 20 h.
Chaque matin, on a la liste complète de chaque CHSLD, avec nombre de cas. Mais ici, les informations ont été cachées. [...] Je peux vous assurer un suivi
, a assuré le premier ministre François Legault, lors de sa mise à jour quotidienne.
Le premier ministre Legault a annoncé qu’une enquête sera lancée par le ministère de la Santé et a ajouté que toutes les résidences appartenant au Groupe Katasa seront visitées et surveillées de près.
« Il y a eu une grosse négligence à la résidence Herron et l'enquête va démontrer ce qu'il s'est passé. Ça n'a pas de bon sens qu'on arrive dans un centre et que la majorité du personnel soit partie »
« Inacceptable »
C’est scandaleux, c’est inacceptable qu’un opérateur privé au Québec agisse de la sorte, surtout qu'il a trois résidences en Outaouais
, a dénoncé le directeur général de la Table de concertation des aînés et retraités de l'Outaouais, Marc Desjardins.
« On ne peut pas jouer avec la santé et la sécurité des aînés et finalement jouer à la roulette russe avec eux. »
Compte tenu de ce que l'on sait depuis le mois de janvier-février, c’est assez ahurissant de savoir qu’on a commencé à réagir seulement la semaine passée
, a commenté pour sa part Paul Brunet, président du Conseil pour la protection des malades.
Le Centre intégré de la santé et des services sociaux (CISSS) de l’Outaouais a affirmé dans un courriel adressé à Radio-Canada qu’il a effectué ce samedi des visites dans les trois résidences du groupe Katasa.
Rien de majeur n'a été soulevé lors des visites. Nous avons une bonne collaboration des exploitants
, a affirmé par écrit la porte-parole Marie-Pier Després.
Elle ajoute que des visites sont faites régulièrement dans les autres résidences pour aînés de l'Outaouais dans le cadre de la pandémie de la COVID-19.
Avec les informations de Yasmine Mehdi