COVID-19 : traduire les informations en langue des signes, un service essentiel

L'interprète Karen Nurkowski, qui traduit les informations de la province quotidiennement lors de ses points de presse sur la COVID-19, estime que son travail est essentiel pour les personnes sourdes et malentendantes en Saskatchewan.
Photo : Heidi Atter
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’interprète Karen Nurkowski, qui a été embauchée par la province pour traduire en langue des signes les points de presse quotidiens du gouvernement et du médecin hygiéniste en chef de la Saskatchewan depuis quelques semaines, se donne comme mission d’offrir aux personnes sourdes et malentendantes le même service que le reste des Saskatchewanais.
Les personnes sourdes et malentendantes ont besoin des mises à jour [sur la COVID-19]. Elles doivent savoir ce qui se passe autour d’eux, c’est important
, croit la Réginoise.
Nous devons respecter le fait que ces personnes ont le droit d’avoir accès sans obstacle aux mêmes informations [que les autres Saskatchewanais]
, poursuit-elle.
Chaque jour, Karen Nurkowski se fait un devoir de suivre les différents points de presse à travers le pays afin de s’assurer que le message qu’elle véhicule aux Saskatchewanais est le même que celui transmis par les interprètes des autres provinces.
Selon elle, il est essentiel que les informations soient traduites en langue des signes, mais Karen Nurkowski avoue qu’elle a été surprise de constater que la majorité des personnes sourdes et malentendantes dans la province est devant la télévision chaque jour pour connaître les derniers développements sur la maladie.
Je pensais que je pourrais inciter quelques personnes à suivre les mises à jour régulières, mais la chose la plus surprenante est que tout le monde regarde dans la communauté
, indique-t-elle.
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De la frustration au soulagement
La présence d’une interprète aux points de presse quotidiens de la province rassure la communauté sourde et malentendante, souligne par le biais d’une interprète Patricia Spicer, une personne sourde qui travaille au sein de l’Association des sourds et des malentendants de la Saskatchewan.
Toutefois, elle déplore que la province n’ait pas fait appel aux services de Karen Nurkowski dès ses premières conférences de presse sur la COVID-19, ce qui va selon elle à l’encontre de la Loi sur l’accessibilité du Canada qui reconnaît la langue des signes américaine comme langue et stipule que les personnes sourdes et malentendantes devraient avoir accès à ce service.
Elle mentionne que des membres de la communauté ont envoyé des courriels à la province afin de leur demander d’embaucher quelqu’un pour traduire les informations.

Patricia Spicer a été surprise lorsqu'elle a aperçu une interprète en langue des signes auprès des politiciens et du médecin hygiéniste en chef de la Saskatchewan lors des points de presse sur la COVID-19.
Photo : Heidi Atter
Depuis que Karen Nurkowski est en poste, Patricia Spicer se sent plus incluse dans les mises à jour quotidiennes.
Pour moi, ce fut un énorme soulagement de pouvoir obtenir les informations dans ma propre langue. Je sentais que j’avais les informations importantes et toutes mes frustrations et déceptions ont disparu. Je savais que je devais rester à la maison et que je devais me laver les mains régulièrement. Sans interprète, je serais encore inquiète
, note-t-elle.
Avec les informations de Heidi Atter