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« Les CHSLD sont l’angle mort du réseau »

Selon le gériatre David Lussier, les patients des CHSLD ne sont pas comptabilisés dans les hospitalisations.

Institut universitaire de gériatrie de Montréal.

Les patients des CHSLD « ne sont pas comptabilisés » dans les hospitalisations, selon David Lussier de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

En entrevue mercredi à Tout un matin, le Dr David Lussier, de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, explique que « le nombre d’hospitalisations est présenté un peu comme un indice de sévérité […], mais les patients des CHSLD ne sont pas comptabilisés » dans la colonne des hospitalisations. « On ne les voit pas », dit-il.

« On se rassure que ça va bien, qu’il n’y a pas beaucoup d’hospitalisations, mais pendant ce temps-là, il y a des dizaines ou des centaines de personnes dans les CHSLD qui sont très malades, qui sont en train de mourir. »

— Une citation de  Dr David Lussier, Institut universitaire de gériatrie de Montréal

Les CHSLD mis à contribution

Dans un texte publié dans le quotidien La Presse, le Dr Lussier affirme que les CHSLD sont l’angle mort du réseau.

On a mis tous les efforts pour préparer les hôpitaux, pour préparer les soins intensifs. On a demandé aux CHSLD de faire le plus d’admissions possibles pour pouvoir libérer des lits dans les centres hospitaliers, mais les choses ne vont pas bien dans les résidences, selon Dr Lussier, pour qui le personnel n’a pas été préparé, n’a pas été formé suffisamment avant que cela [la pandémie] ne commence.

Quant à la possibilité de transférer des résidents des CHSLD vers les hôpitaux, là où le personnel peut les recevoir, le Dr Lussier ne croit pas que ce soit une bonne idée.

De tout temps, dit-il, les patients qui ne souhaitaient pas des intubations, des réanimations cardiaques, ont été gardés dans les CHSLD quand ils étaient en fin de vie.

Le patient connaît les infirmières, les préposés aux bénéficiaires qui s’occupent de lui depuis des années, l'institution connaît également le résident et ses proches, précise le docteur. Le transférer dans un hôpital, ce serait traumatisant pour lui, ajoute David Lussier.

Les aînés en perte d'autonomie en CHSLD apprécient les concerts donnés par les musiciens de la Société pour les arts en milieux de santé (SAMS)

On a préparé les centres hospitaliers, mais pas les CHSLD et autres résidences pour personnes âgées, estime David Lussier de l’Institut de gériatrie de Montréal.

Photo : courtoisie SAMS

Le « renfort » annoncé par Québec est le bienvenu

Le Dr Lussier voit d’un bon œil la décision du gouvernement Legault de déployer plus de personnel soignant dans les habitations pour personnes âgées dans la province.

« Oui, ça me rassure, c’est très bien et ça aurait dû être fait il y a une semaine ou deux. »

— Une citation de  David Lussier, Institut universitaire de gériatrie de Montréal

Mais, à Montréal, il est probablement trop tard pour prévenir, selon le Dr Lussier. On est comme dans une maison en feu. Les efforts doivent maintenant être faits, selon ses souhaits, dans des régions où la COVID-19 n'est pas encore présente.

Mercredi soir, le Dr Lussier a dit accueillir favorablement les renforts promis par Québec. C’est très encourageant, a-t-il commenté en entrevue à 24/60.

Le Dr Quoc Dinh Nguyen, interniste-gériatre au CHUM et professeur adjoint de clinique à l’Université de Montréal, se réjouit lui aussi de la décision du gouvernement Legault, mais soutient qu’il ne faut pas se concentrer juste sur les CHSLD. Il faut s’occuper des résidences pour personnes âgées, qui n’ont pas les mêmes moyens que les CHSLD, souligne-t-il.

Ce ne sera pas suffisant si on ne change pas notre façon de nous occuper des personnes âgées, insiste l'interniste-gériatre. Il faut, selon lui, aller plus loin en limitant l’intervention du personnel soignant à l’unité et réduire le contact du patient avec un grand nombre de personnes. Il faut, selon le médecin, que chaque résident ait le moins de soignants possible, pas moins de soins, mais moins de soignants pour limiter les risques de contamination.

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