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Pêche au crabe : « On n'est pas prêt », répète Serge Cormier

Trois bateaux sont amarrés au quai de Caraquet.

La ministre des Pêches, Bernadette Jordan, ne repousse pas la date du début de la pêche pour l'instant.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Le cas d'un travailleur d'une usine de transformation de fruits de mer de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, en Gaspésie, qui a contracté le coronavirus, a causé toute une commotion de l'autre côté de la baie des Chaleurs, au Nouveau-Brunswick.

Le député fédéral d'Acadie-Bathurst, Serge Cormier, donne ce cas en exemple pour redemander à sa collègue des Pêches et des Océans, la ministre Bernadette Jordan, de repousser la saison jusqu'à la fin du mois.

Ça démontre qu’on n’est pas prêts à commencer la pêche, affirme-t-il. On n’est pas prêts, parce que les usines ne sont pas prêtes.

En Gaspésie, la transmission du virus ne se serait pas produite sur le lieu de travail, selon la direction de l'usine E. Gagnon et Fils. Mais, la personne atteinte aurait travaillé pendant quelques jours dans l'usine avant d'être déclarée positive. L'entreprise ignore si cette personne a contaminé des collègues. L'usine a cessé toutes ses activités cette semaine.

Serge Cormier, député fédéral d'Acadie Bathurst, en entrevue dans les studios de Radio-Canada.

Serge Cormier, député fédéral d'Acadie Bathurst, en entrevue dans les studios de Radio-Canada.

Photo : Radio-Canada

La COVID-19 en Atlantique

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Une représentation du coronavirus.

Le député libéral Serge Cormier souligne que cet incident prouve qu'il faut encore laisser quelques semaines à l'industrie pour qu'elle puisse trouver des mesures de protection adéquates pour les travailleurs.

J’exhorte la ministre, s’il vous plaît, à faire en sorte que la saison de pêche soit retardée.

Une citation de Serge Cormier, député d'Acadie-Bathurst

Selon lui, l'industrie pourra réévaluer, fin avril, s'il est sécuritaire de lancer la saison de pêche au crabe.

Mercredi dernier, le député local a demandé à la ministre d’intervenir rapidement dans le dossier. Le même jour, le ministre Dominic LeBlanc espérait lui aussi une réponse rapide. Bernadette Jordan aura, j'espère, des précisions dans les prochains jours, très bientôt, a dit alors le ministre.

Lundi, cinq jours après les demandes de ses collègues libéraux, le bureau de la ministre des Pêches a répété qu'il n'y avait pas de changements de date pour le début de la pêche dans la zone 12, mais que les discussions se poursuivent.

Manifestation en auto annulée

Signe de l'inquiétude qui règne, des travailleurs d'usines de transformation de la Péninsule acadienne avaient l'intention de se rendre à Bathurst, près du bureau du député Serge Cormier, pour exprimer leur désarroi.

Le président du comité Aide et soutien aux travailleuses et travailleurs des secteurs saisonniers (A.S.T.S.), Alain Cormier, précise que les travailleurs se seraient déplacés à une seule personne par voiture et qu'ils n'en seraient pas sortis. Ils ont dû se raviser, convaincus par la police que ce n'était pas une bonne idée.

Il faut faire attention, parce qu'il y a beaucoup de restrictions, explique Alain Cormier. Je pense que ç'a été sage de notre part de vérifier auprès des autorités. Il y a un risque de recevoir des amendes ou d'être mis en arrestation, non pas pour la manifestation, mais à cause des règles pour contrer la pandémie.

Alain Cormier, travailleur saisonnier.

Alain Cormier, travailleur saisonnier.

Photo : Radio-Canada

Alain Cormier note que les travailleurs sont de plus en plus anxieux au sujet d'un début de la saison de pêche au crabe.

Les gens ont besoin d'une réponse claire et nette.

Une citation de Alain Cormier, président du comité A.S.T.S.

Ce qui préoccupe particulièrement, si la saison commence et des gens ne veulent pas se présenter au travail à cause de problèmes de santé, vont-ils être admissibles à de l'aide supplémentaire?

La porte des employés, et un stationnement vide.

L'usine met sur pause ses activités pendant une semaine après qu'un cas de COVID-19 ait été déclaré.

Photo : Radio-Canada / Vincent Lafond

Un cas alarmant

La direction de l’Usine E. Gagnon et Fils souligne que les procédures de sécurités ont été respectées. Néanmoins, cesser les activités de l’usine si tôt dans la saison, même pour une durée temporaire, inquiète le vice-président Bill Sheehan.

J’avouerais qu’on était préparés à l’éventualité d’avoir un cas chez nous. Mais pas aussi rapidement que ça, avec une petite production et peu de gens comme ça.

Une citation de Bill Sheehan, vice-président de l'Usine E. Gagnon

Les employés avaient à leur disposition des masques de protection, des gants, du désinfectant et quand le poste de travail le permettait, des panneaux de plexiglas entre les travailleurs. L’usine limite les entrées et les déplacements et dit avoir pu imposer une distance de deux mètres entre les personnes. Elle dit aussi attendre une livraison de visières protectrices.

Avec les mesures mises en place, on va savoir si ça a passé le test, résume le vice-président. Mais la situation l’inquiète. Ce n’est pas toutes les usines qui sont en exploitation, et on fait déjà face à un cas. Donc, ça va être quoi dans un mois?

Il explique que l’usine transformait le crabe de la zone 17. Une quarantaine d’employés, dit-il, travaillent en même temps dans l’usine. Mais, quand la saison va commencer dans la zone 12, en temps normal, il y en a plus de deux cents à la fois. Je doute qu’on se rende sans embûche au 30 juin avec 100 % du quota.

Bill Sheehan parle avec un journaliste, hors champ.

Bill Sheehan est inquiet pour la saison de pêche de cette année.

Photo : Radio-Canada / Vincent Lafond

Bill Sheenan souligne que le cas dans son usine montre bien qu’il est difficile d'identifier un malade. La personne infectée chez nous n’avait pas de symptômes. On a eu un appel de la Santé publique pour nous aviser qu’on avait une personne qui avait été en contact avec quelqu’un déclaré positif.

On a décidé de fermer pour ne pas prendre de chance que les gens qui n’ont pas de symptômes couvrent le virus et partent une éclosion dans l’usine. Parce que 650 employés, si ça part ici dans le village, je peux dire qu’il va manquer de lits à Chandler.

Il y a 62 cas de COVID-19 seulement en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Pour l'ensemble du Nouveau-Brunswick, la Santé publique en a identifié 103 en date du lundi 6 avril.

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