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Des milliers de masques de plongée pour aider les hôpitaux

En France et en Italie, des masques de plongée de la marque de sport Décathlon ont été transformés pour aider le personnel de santé. Une idée similaire est en train de voir le jour au Canada.

Une infirmière utilise un masque de plongée Décathlon.

Décathlon Canada a décidé de donner ses 7000 masques de plongée au corps médical.

Photo : Reuters / Yves Herman

Ces dernières années, on les voyait partout dans le monde, sur toutes les plages. Depuis son lancement en 2014, le masque Easybreath de Décathlon est devenu incontournable pour les amateurs de plongée libre (snorkeling) et de plongée, avec des millions d’exemplaires vendus.

Désormais, cet accessoire imaginé pour les plaisirs sous-marins, qui a la particularité de recouvrir tout le visage, pourrait permettre de sauver des vies. Comment? En servant de masque de protection pour le personnel soignant ou de masque d'aide respiratoire pour les personnes infectées par la COVID-19.

Cette idée a déjà été reprise par plusieurs hôpitaux en France et en Italie, particulièrement touchés par le manque d'équipements médicaux. D'autres établissements de santé et chercheurs dans le monde, dont au Canada, étudient également la possibilité de transformer ce masque de plongée.

L'objectif est de diminuer le recours à l’intubation chez les patients en détresse respiratoire, a par exemple indiqué sur les réseaux sociaux le Groupe hospitalier universitaire AP-HP Henri-Mondor, un établissement français.

À la fin de mars, l'enseigne française, qui est présente dans 69 pays, a donc décidé de stopper la commercialisation de ce masque auprès du grand public. Près de 30 000 masques ont été offerts en France, alors qu'au Canada, où Décathlon est implantée depuis 2018, environ 7000 de ces produits seront mis à disposition des hôpitaux.

Une idée qui sera « regardée » par Québec

Le gouvernement du Québec compte « regarder » cette idée, tout comme plusieurs autres propositions. Nous ne pouvons pas nous avancer pour l’instant, souligne cependant Marie-Louise Harvey, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux. Présentement, le Québec a besoin de très grandes quantités de masques. L’offre de Décathlon est très généreuse, mais il faut regarder plus grand que 7000 unités, ajoute-t-elle.

Une patiente utilise le masque de plongée de Décathlon pour respirer.

Ces masques transformés sont déjà utilisés par plusieurs hôpitaux en France et en Italie.

Photo : Reuters / Benoit Tessier

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Une représentation du coronavirus.

Des masques de plongée dans les hôpitaux italiens et français

Cette idée de reconvertir ce masque facial est née en Italie, par l'intermédiaire de l'entreprise Isinnova, qui explique, sur son site Internet, avoir œuvré avec un ex-médecin en chef d'un hôpital italien pour régler une éventuelle pénurie d'équipements médicaux.

Le produit a été démonté et étudié afin de déterminer les modifications à apporter. Un nouveau composant a alors été conçu pour permettre la connexion au ventilateur, détaille l'entreprise.

Concrètement, le tuba est remplacé par un adaptateur conçu par le biais d’imprimantes 3D, qui permet une connexion aux respirateurs. Les tests ont été concluants, affirme Jaylone Lee, responsable du marketing de Décathlon Canada.

Décathlon a donné accès à tous les plans et a demandé aux chercheurs de mettre toutes les recherches dans le domaine public. L’idée n’est surtout pas de commercialiser un nouveau produit. Il faut partager l’information, ajoute-t-elle.

C’est une situation inédite, ce masque n’a pas été conçu pour ça. C’est un effort de temps de guerre.

Une citation de Jaylone Lee, responsable du marketing de Décathlon Canada

En France, en Angleterre ou en Italie, le modèle Easybreath est désormais utilisé depuis quelques jours par divers hôpitaux, dans la lutte contre la propagation de la COVID-19.

On l'utilise pour tous les actes à risque, comme l'intubation d'un patient, a par exemple spécifié Laurent Faivre, un infirmier et coordonnateur de soins techniques de l'Hôpital Nord Franche-Comté, dans l'est de la France, à la chaîne de télévision TF1.

Les demandes affluent du monde entier, mentionne-t-on du côté de Décathlon.

On est en discussion avec des hôpitaux de Montréal, de l’Ontario et de Vancouver. Des cliniciens et chercheurs font des tests en ce moment. Ils ont déjà toute la documentation en main pour reproduire ce qui a été fait en France et en Italie et pour tenter d’améliorer ce masque, précise Jaylone Lee.

Utilisé aussi par le grand public

Sur les réseaux sociaux, on voit que ce masque Easybreath est également utilisé par le grand public pour se protéger tout simplement le visage, dans la rue ou dans différents lieux publics. C’est comme avec un masque fait en tissu, des gens l’utilisent sans ajout pour une protection physique, indique Jaylone Lee, de Décathlon Canada.

Un masque de Décathlon transformé.

La firme Zimmer Biomet a créé un adaptateur, avec des imprimantes 3D, qui remplace le tuba original.

Photo : courtoisie / Pierre Couture

L'Hôpital du Sacré-Cœur intéressé

En Amérique du Nord, la firme Zimmer Biomet s’est penchée sur ces masques de plongée. Ce géant américain de matériel médical a utilisé ses machines d’impression 3D industrielles, situées dans l'État de l'Indiana, pour reproduire le modèle italien et fabriquer ainsi un embout en plastique.

On a enlevé le tuba pour créer une connexion qui permet de relier les tuyaux au masque. On l’a adapté aux normes et à la taille des tuyaux d’ici, détaille Pierre Couture, directeur robotique de Zimmer Biomet.

En quelques jours, on s'est mobilisés, avec des avocats aussi pour bien respecter les standards et la partie légale, pour modifier ces masques. Nous avons fait 500 adaptateurs pour l’Hôpital du Sacré-Cœur, à Montréal, reprend-il, en évoquant une livraison dans les prochains jours.

On a débroussaillé le chemin ici, ce serait bien maintenant de pouvoir regarder avec d'autres hôpitaux canadiens et américains.

Une citation de Pierre Couture, directeur robotique de Zimmer Biomet

L’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal a confirmé à Radio-Canada son intention d’utiliser ce matériel, mais ce projet serait encore « très embryonnaire », selon l’établissement, qui prévoit dévoiler ultérieurement « les détails plus concrets ».

Le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine a lui aussi fait connaître son intérêt pour ces masques.

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