Foyers de soins : des solutions pour rompre l’isolement durant le confinement

Jeanne Charest et sa mère, Jacqueline Levesque,peuvent se voir et se parler devant une fenêtre du Foyer de soins de Campbellton.
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
Des foyers de soins proposent aux familles de leurs résidents des moyens de se voir sans contact direct, par exemple devant une fenêtre. Ce geste simple fait plaisir aux familles touchées.
Jeanne Charest peut finalement voir sa mère, Jacqueline Levesque, et lui parler en se rendant devant une fenêtre du Foyer de soins de Campbellton. La dame qui aura bientôt 90 ans y a été récemment admise.
Le transfert a été très difficile pour moi parce que je ne pouvais pas être là pour elle. C'est un soulagement pour moi de la voir, qu'elle est correcte. On peut se parler. C'est sûr qu'on ne peut pas se toucher. Il n’y a pas de contact direct, mais ça m'a soulagé de voir que ma mère est bien
, affirme Jeanne Charest.
Visiblement, la visite régulière de sa fille est un baume pour la solitude de Mme Levesque.
Pour elle, juste d'avoir des nouvelles de ses enfants, de ses petits-enfants, de ses arrières-petits-fils... On montre des photos. Pour elle, c'est une grosse priorité. Ça la rassure aussi qu'elle a des nouvelles de tout le monde tous les jours
, indique Mme Charest.
La directrice des soins infirmiers de l’établissement, Lise Coulombe, croit que l’initiative apportera une dose de joie aux résidents.
Il y a des résidents qui ont moins conscience de ce qui se passe. Pour ceux qui ont plus conscience, c'est vraiment difficile pour eux autres d'être séparés de leur famille. Certaines de ces personnes-là avaient l’habitude de voir leur famille de façon régulière
, explique Mme Coulombe.
Avec cette implantation-là, les résidents sont souriants. Ils voient leur famille de l'autre côté de la vitrine. Ils font des farces. Ça met de la bonne humeur et c'est agréable pour tout le monde, même pour le personnel
, ajoute Lise Coulombe.
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Jeanne Charest est une infirmière et elle comprend parfaitement les mesures imposées pour protéger les plus vulnérables de la COVID-19.
C'est difficile. Je ne peux pas être avec ma mère. Je ne peux pas l'embrasser. Je ne peux pas la toucher. Mais je sais que c'est pour son bien et le mien également qu'on fait ça
, souligne-t-elle.
Leur conversion étant terminée, Jeanne Charest et Jacqueline Levesque se font une bise d’un geste de la main, chacune de son côté de la fenêtre.
Avec les renseignements de Serge Bouchard