Les étudiants du campus des Îles-de-la-Madeleine en grève symbolique
Ils militent pour l'annulation des cours à distance prévus à partir du 14 avril

Le pavillon madelinot du campus étudiant du Cégep abrite sept salles de classe, un nouveau laboratoire de sciences et de nombreux bureaux dédiés aux services aux étudiants.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Réseau Internet déficient, manque de matériel, iniquité... l'association qui représente la centaine d'étudiants de niveau collégial aux Îles-de-la-Madeleine interpellera le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, pour le sensibiliser à la réalité particulière des étudiants madelinots.
La reprise des cours prévue le 14 avril provoque bien des inquiétudes au sein de la communauté étudiante.
C'est le cas de Félix Painchaud, finissant en Arts, Lettres et communication. Le jeune homme croit que ses collègues ne pourront pas avoir accès à une formation en ligne aussi efficace que celle d'autres étudiants, en raison de la lenteur du réseau Internet des Îles.
Par exemple, la plateforme Zoom, qui serait sans doute utilisée dans le cas où on reprenne les cours, recommande une connexion de 1.5 Mb par seconde. Chez moi, j'ai une assez bonne connexion pour les Îles et j'atteins juste 0.8 Mb par seconde.
L'association étudiante mentionne que le vote de grève tenu vendredi est d'abord symbolique.
Votée par la majorité, la grève pourrait cependant être reconduite lors de la prochaine assemblée prévue le 10 avril , à moins que les mesures prises par la direction du Cégep de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine soient réalistes et offrent une éducation équitable pour tous les étudiant-es
.
Il n'est donc pas exclu que les étudiants demeurent en grève au moment où les cours reprendront, confirme la présidente de l'association, Emma Arseneau.
Certains étudiants ont laissé tous leurs manuels dans leur casier et ne peuvent pas les récupérer. D'autres les ont conservés à la maison. Des étudiants n'ont pas accès à Internet ou à leur ordinateur, certains ont des enfants, bref, l'équité est impossible à atteindre, croit Emma Arseneau.
On se dit qu'en suspendant la session et en attribuant la mention "équivalence", on juge que tout le monde sera sur le même pied d'égalité. C'est d'être solidaire avec la minorité qui ne pourra pas finir la session.
Lettre envoyée au ministre
Le ministre de l'Éducation Jean-François Roberge recevra d'ailleurs une missive résumant les arguments des étudiants madelinots cette semaine.
L'enjeu d'Internet haute-vitesse se retrouve au coeur de cette lettre. Emma Arseneau se désole au passage que cette situation n'ait pas été réglée avant la crise.