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Coronavirus : des étudiants sans ressources financières et inquiets pour leurs diplômes

Façade de l'édifice d'accueil de l'Université de Windsor.

Les étudiants de l'Université de Windsor sont inquiets pour leur avenir proche

Photo :  CBC / Jonathan Pinto

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La crise du coronavirus crée beaucoup d'incertitudes chez les étudiants, concernant l’obtention de leur année et les difficultés financières.

Sans emploi pendant l'été, il sera difficile pour bon nombre d'entre eux de couvrir les frais d'inscription de l'année à venir. Ils doivent aussi, pour beaucoup, payer un loyer actuellement. 

Autant de dépenses à assumer alors que, dans le même temps, plusieurs soulignent qu’aucune aide conséquente n'a été annoncée par le gouvernement fédéral. 

Des difficultés financières en perspective

Megan Cote étudie à l'Université de Windsor, dans le Sud-Ouest de l’Ontario. Elle ne s'en cache pas, la situation actuelle l'effraie beaucoup. 

En temps normal, elle occupe deux emplois pendant l'année, et un durant la saison estivale.

Aujourd’hui en revanche, elle ne travaille plus. L'emploi qu'elle devait occuper à temps plein cet été la rémunère toujours, à hauteur de 600 dollars par mois, ce qui la rend d’office inéligible à la Prestation canadienne d'urgence (PCU), disponible à partir du 6 avril. Elle perd donc, en l’espace de quelques jours, 1 400 dollars par mois.

« Je paye mes études 10 000 dollars l'année, c'est toutes mes économies. Alors forcément je n'ai pas d'argent de côté. C’est effrayant pour moi, je n’ai rien (...). »

— Une citation de  Megan Cote, étudiante à l'Université de Windsor

Une situation d’autant plus frustrante pour cette jeune femme qui, précise-t-elle, travaille depuis l’âge de 15 ans, et n’a jamais dépendu d’une aide de ses parents pour payer ses inscriptions universitaires.

Pas de certitude pour l’obtention des diplômes

Adam Drouillard, son conjoint, vit avec elle. Lui aussi est étudiant à l’Université de Windsor. Il doit terminer son cursus en éducation cette année, mais il s’inquiète pour l’obtention de son diplôme.

Son programme prévoit un stage qui aurait dû débuter dans les jours qui viennent, mais en l’absence de cette expérience, il ne sait toujours pas s’il pourra valider son année d’étude.

Par ailleurs, il avait trouvé un emploi de suppléant pour l’année prochaine, dans un établissement en Nouvelle-Écosse. Mais dans les circonstances actuelles, son projet pourrait être sérieusement compromis.

Lui aussi se retrouve sans emploi cet été et en l’absence de cette perspective de travail, il voit ses économies fondre. Je paye [nos dépenses] avec mes savings, mais nous pouvons continuer pour un ou deux mois, précise-t-il.

Exclus de la Prestation canadienne d'urgence

De fait, le couple ne peut pas compter sur une aide financière du fédéral. En effet, la PCU n'inclut pas les étudiants qui prévoyaient travailler pendant l'été parmi les bénéficiaires. 

Cette condition exclut d’entrée de jeu beaucoup d’entre eux, selon Sébastien Lalonde, président du caucus francophone et bilingue de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants de l’Ontario. L'organisation sollicite donc le fédéral pour une aide d'urgence pour cette frange de la population.

La majorité des étudiants ne vont pas être capables d'absorber leur logement, indique-t-il. C'est pour ça qu'on demande que le gouvernement mette une pause sur tous les loyers.

La fédération demande aussi que les étudiants puissent finir rapidement leurs cours, avec une moyenne calculée à partir des notes qu’ils ont obtenues pendant l’année, ou en passant des examens en ligne. Mais Sébastien Lalonde rappelle que de nombreux étudiants n’ont pas un accès au matériel informatique nécessaire. 

Les aides des instances officielles

Le gouvernement fédéral annonce un moratoire de six mois sur le remboursement des prêts d’études. (...) Aucuns frais d’intérêt ne seront imposés aux emprunteurs de prêts d’études. Aucun paiement ne sera requis et les intérêts ne seront pas accumulés pendant cette période, précise le gouvernement. 

Du côté provincial, le ministère des Collèges et des Universités de l’Ontario annonce mettre des outils d'apprentissage numérique à la disposition des établissements postsecondaires pour effectuer les évaluations de fin d’année. 

Par ailleurs, le ministère reporte également de six mois les paiements pour les prêts du Régime d’aide financière aux étudiantes et étudiants de l’Ontario.

L’Université de York, à Toronto, a proposé quant à elle des bourses pour venir en aide aux étudiants dans le besoin. Mais l'Université de Windsor, par exemple, n'a pas encore pris cette initiative.

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