COVID-19 : les organismes risquent de perdre des milliards en dons

Chaque année, des milliers de Canadiens participent à l'une des 400 marches-bénéfice du Relais pour la vie. La Société canadienne du cancer envisage d'annuler tous ces événements cette année.
Photo : Carole Filiatrault
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des organismes caritatifs du Canada perdront 9,5 milliards de dollars en revenus en raison de la pandémie de la COVID-19, selon Imagine Canada.
Le regroupement d’aide aux organismes de bienfaisance demande à Ottawa un fonds d’urgence de 8 milliards de dollars. Dans l’attente d’une réponse, les œuvres caritatives tentent d’adapter leurs activités de financement en cette période de distanciation sociale.
Les organismes de bienfaisance du secteur de la santé sont particulièrement préoccupés parce qu’ils estiment que leur clientèle a besoin de leur soutien plus que jamais durant la crise.
« C’est probablement le plus gros défi auquel nous ayons fait face en 80 ans d’histoire. »
La Société canadienne du cancer pourrait perdre jusqu’à 80 M$ en dons du public dans la prochaine année, selon Mme Seale. Elle précise que, normalement en avril, quelque 30 000 bénévoles à travers le pays amassent des fonds pour son organisme en vendant des jonquilles.
Dans le contexte de la pandémie, l’œuvre caritative vend plutôt des jonquilles « virtuelles ».
Près de 400 marches communautaires étaient aussi prévues dans le cadre du traditionnel Relais pour la vie, mais l’équipe de Mme Seale doit maintenant trouver des solutions de remplacement.
Même son de cloche pour la Société canadienne de la sclérose latérale amyotrophique. SLA Canada a déjà décidé d’annuler toutes ses marches-bénéfices jusqu’à la fin de septembre.
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L’organisme jongle avec l’idée d’organiser un seul événement virtuel le 21 juin. Mais la présidente-directrice générale, Tammy Moore, craint qu’il soit très difficile de susciter un aussi grand engagement du public que lors des marches en plein air.
« Comment créer un élan jusqu’à l’événement pour que les gens s’y sentent engagés? Et le 21 juin, à quoi est-ce que ça pourrait ressembler? »
Mme Moore cherche encore les réponses.
Des dons plus modestes
Imagine Canada craint également que les Canadiens peinent à être aussi généreux que d’habitude ce printemps en raison de leur situation financière devenue précaire.
« Ce qui nous inquiète beaucoup aussi ce sont les mois de novembre et décembre, où les Canadiens et Canadiennes sont en général très généreux. Mais probablement à cause de la crise, ils risquent d’avoir des changements d’habitudes de dons une fois rendus à la fin de l’année. »
Pandémie ou non, les besoins pour les gens affligés par la maladie et leur famille demeurent bien réels, rappelle Tammy Moore, qui est aussi présidente de la Coalition canadienne des organismes de bienfaisance en santé.
« C’est difficile à croire, mais des gens dépendent d’œuvres de charité pour obtenir un lit d’hôpital, un fauteuil roulant ou un lève-personne et autres choses du genre pour leur permettre de continuer de vivre à la maison confortablement. »
Les organismes de bienfaisance saluent les programmes d’aide d’urgence aux travailleurs et aux entreprises, mais réclament une aide adaptée à leur réalité. Imagine Canada et la Coalition canadienne des organismes de bienfaisance en santé lancent un cri du coeur au gouvernement fédéral.
Le bureau du premier ministre du Canada et le ministère des Finances, responsable des programmes d’aide d’urgence, ne nous ont pas encore répondu à savoir ce qu’ils comptent faire des requêtes des organismes caritatifs.