Transport aérien en région : l'aide de Québec bien accueillie

Pascan Aviation continue de desservir le secteur de Fermont, avec cinq vols par semaine se rendant à l'aéroport de Wabush.
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'aide de 40 millions de dollars annoncée par Québec pour assurer le transport aérien des marchandises de première nécessité et du personnel affecté aux services essentiels dans les régions comme la Côte-Nord et les Îles-de-la-Madeleine était très attendue par les élus et les transporteurs locaux.
Cette aide permettra notamment à Pascan Aviation de survivre à la crise provoquée par la pandémie de la COVID-19, selon le copropriétaire de l'entreprise, Yani Gagnon.
Sans dévoiler de chiffres, M. Gagnon admet que Pascan Aviation connaît un déficit financier depuis le début de la crise. Comme 99,999 % des transporteurs à l'échelle mondiale
, estime-t-il.
« C'est une crise qui fait mal au niveau financier, et d'avoir un programme comme ça pour assurer que le déficit d'exploitation va être épongé, ça assure la pérennité du service en région. »
La diminution soudaine et significative des voyages a fait chuter les revenus des transporteurs aériens, mais ceux-ci doivent maintenir un minimum de liaisons, ne serait-ce que pour assurer le transport de marchandises essentielles telles que les denrées alimentaires et les médicaments, et les déplacements liés aux soins de santé urgents.
La pandémie a même engendré des coûts d'exploitation supplémentaires pour les transporteurs.
Air Liaison, qui dessert notamment l'île d'Anticosti, doit maintenant nettoyer ses appareils avant et après chaque vol, selon le préfet de la MRC
de Minganie, Luc Noël.Ça rassure les gens qui prennent l'avion et ça évite la propagation, mais c'est des coûts supplémentaires
, souligne le préfet.
Le Programme d'aide pour le maintien des services aériens régionaux essentiels en période d'urgence sanitaire dévoilé mercredi est donc accueilli à bras ouverts par les élus nord-côtiers, d'autant plus que le navire Bella Desgagnés, qui débute sa saison le 6 avril, ne transportera aucun passager jusqu'à nouvel ordre.
En Basse-Côte, les déplacements se faisaient souvent avec l'arrivée du Bella Desgagnés, mais il y a des gens qui doivent circuler quand même, que ce soit pour des chirurgies ou autres choses. Les gens continuent d'être malades
, ajoute la députée de Duplessis, Lorraine Richard.
« Justement cette semaine, on a une jeune maman qui vient d'accoucher donc il faut un transfert par avion pour qu'elle puisse retourner à la maison. »
La députée ajoute que les transporteurs aériens qui desservent les communautés isolées sont de petites entreprises qui n'ont pas les moyens d'absorber des déficits aussi importants que ceux engendrés par la pandémie.
C'est un service extrêmement essentiel pour une population telle que la nôtre, donc que le gouvernement annonce qu'il contribue avec une aide financière pour que ceux-ci puissent continuer d'opérer, c'est une bonne nouvelle. On en a besoin
, affirme Mme Richard.
Encore des questions en suspens
De son côté, le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, estime que l'annonce aurait dû survenir plus tôt, mais salue le fait que l'aide offerte par Québec soit rétroactive au 13 mars 2020.
Depuis une semaine qu'on nous annonce que le transport aérien dans les régions non desservies par Air Canada va pouvoir être soutenu par le gouvernement. Le programme enfin est annoncé, maintenant vivement qu'on le mette en oeuvre
, lance-t-il.
À compter du 1er avril, les Îles-de-la-Madeleine ne sont en effet plus desservies par Air Canada, mais seulement par Pascan Aviation. Cette annonce avait laissé les Madelinots dans un flou inquiétant, selon le député, qui ajoute que certains détails restent à être précisés.
Il y a encore un peu de travail à faire, pour continuer les dessertes, oui vers les Îles-de-la-Madeleine, mais évaluer le besoin d'une desserte à Gaspé ou à Bonaventure, le maintien de ces escales-là, pour des raisons de transport de marchandises de première nécessité, tout ça reste à être convenu
, précise M. Arseneau.
« C'est un peu complexe à l'heure actuelle de savoir précisément jusqu'où le gouvernement va accepter de déployer des services dans une région comme la nôtre. »
Par exemple, Pascan Aviation a réduit son offre sur l'archipel à un aller-retour par jour, sept jours sur sept, mais M. Arseneau aimerait que deux allers-retours quotidiens soient mis en place, notamment pour que les Madelinots revenant de l'étranger ne se retrouvent pas dans le même appareil que les travailleurs de la santé.
Le député dit espérer que les ententes entre Québec et les transporteurs régionaux seront ficelées rapidement.