La récolte d'asperges du Québec menacée

La récolte d'asperges du Québec est menacée, faute de main-d'oeuvre.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Alors que « manger local » est à la mode, la crise de la COVID-19 menace plusieurs récoltes, dont celle de l’asperge, la première à se pointer le bout du nez dans les champs au printemps.
L’asperge est à la terre ce que le crabe est à la mer : tous deux donnent le coup d’envoi de la consommation de produits frais au Québec.
Or, la récolte prévue pour la mi-mai pourrait bien être compromise cette année, faute de bras.
Si on n'a pas de travailleurs, les asperges vont rester dans le champ
, affirme François Blouin, producteur d’asperges à l’île d'Orléans.
Même constat dans Chaudière-Appalaches, où le seul producteur d’asperges pourrait ne pas être en mesure de fournir les épiceries de la région s’il ne trouve personne pour récolter ses 17 tonnes d’asperges. Marcel Fortin estime qu’il pourrait être contraint d'abandonner 70 % de sa production.
Les deux producteurs sont en attente de travailleurs étrangers temporaires, mais la crise de la COVID-19 les laisse dans l’incertitude.
François Blouin devait accueillir une dizaine de travailleurs guatémaltèques à la mi-avril, mais il n’a aucune idée quand ceux-ci pourront prendre l’avion, en raison de la fermeture des frontières pour une durée indéterminée.
Puis, à leur arrivée, ils devront être en isolement pendant 14 jours. Pas question de les mettre au travail, selon les lignes directrices pour les employeurs de travailleurs étrangers temporaires concernant la COVID-19 publiées le 27 mars.
M. Blouin prévoit aussi doubler le nombre de logements qu'il loue pour héberger ces travailleurs afin de respecter les règles de distanciation physique.
Les Québécois aux champs
Le gouvernement provincial finalise en ce moment une grande campagne de recrutement de main-d’œuvre québécoise qui sera lancée sous peu, confirme Geneviève Lamonde d’Agricarrières.
L’objectif sera de convaincre notamment les chômeurs de l'hôtellerie, de la restauration et les étudiants de prêter main-forte dans les champs. Pour ce faire, le gouvernement compte leur proposer des incitatifs.
François Blouin se réjouit de cette initiative, mais il souligne qu'il s'agit d’une solution à court terme. Quand le confinement va être terminé, on va perdre ce monde-là
, prévoit-il.
Si les Québécois répondent présents à l’invitation qui sera lancée, ils pourraient néanmoins contribuer à sauver la récolte d’asperges en attendant l’arrivée des travailleurs étrangers et la fin de leur quarantaine.