La crise du coronavirus sème l'inquiétude chez les agriculteurs de l'Abitibi-Témiscamingue
À la ferme Nordvie, on ne sait pas si les travailleurs étrangers attendus vont arriver à temps pour le début des travaux.
Photo : Radio-Canada / Tanya Neveu
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À la ferme Nordvie de Saint-Bruno-de-Guigues qui cultive surtout des fraises et des framboises, l'heure est aux préparatifs de la prochaine saison.
Mais l'entreprise qui doit accueillir deux travailleurs du Mexique ne sait pas s'ils vont arriver à temps pour le début des travaux.
Elle risque même de devoir baisser sa production si elle n’a pas suffisamment d'employés, ou pire, de perdre la production dans le champ si l'autocueillette n'est pas autorisée.
Comme ultime recours, elle compte faire appel à la population pour l'aider à cueillir les petits fruits et, là aussi, elle doit obtenir l’autorisation des autorités.
« C'est sûr que c'est tout un casse-tête pour nous en ce moment et c'est sûr qu'il y a plein de choses qui nous inquiètent. »
Est-ce que les points de vente vont être accessibles, parce qu'on est en circuit court, s'il n'y a pas de marchés publics s'il n'y a pas d’autocueillette, on va être mal pris il va falloir se retourner comme un dix cents, comme les restaurateurs font en ce moment à imaginer leur restaurant autrement, donc plein de défis
, dit la copropriétaire Madeleine Olivier.
Un défi que vivent également les propriétaires des Serres de Gallichan en Abitibi-Ouest.
L'entreprise spécialisée dans le domaine ornemental et qui cultive aussi des légumes a réussi à faire venir à temps des travailleurs étrangers temporaires.
Mais là encore, c'est l'angoisse chez les propriétaires qui ne savent pas comment écouler leur production alors que la grosse période de vente devrait débuter en mai.
De toutes les façons, l'entreprise va devoir imaginer une nouvelle manière de faire, explique le copropriétaire de la ferme, Samuel Gadoury Boissé.
Notre production continue, cependant on marche un peu sur des œufs, parce qu'on ne sait pas si on est capable de vendre nos produits sans risquer la santé de notre personnel et nos clients. C'est ce qui reste à savoir
, dit Samuel Gadoury Boissé.
L’alternative qu’on envisage, c’est peut-être de faire un service à l’auto que les gens feraient leurs commandes en ligne ou via courriel et puis on les leur livrerait dans leur auto, ou ils auraient accès à un espace de notre magasin où ils viendraient chercher leur commande sur place; par contre on attend les directives ministérielles à savoir si on peut procéder de cette façon, ce n'est pas clair aussi
, ajoute le copropriétaire.
Selon le président de l'UPA régionale, Pascal Reault, une trentaine de fermes de l'Abitibi-Témiscamingue font appel à des travailleurs étrangers.