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Dans les usines de transformation, « les gens ont peur »

Des pinces de crabe reposent dans une usine de transformation.

Plusieurs travailleurs saisonniers travaillent dans les usines de transformation.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les travailleurs d’usines de transformation des produits marins sont inquiets. À l’aube de la saison de pêche, avec la COVID-19, ils se demandent s’il sera sécuritaire d’aller travailler. À contrecoeur, certains proposent de reporter la saison.

On est tous côte à côte, comment veux-tu qu’on n’attrape pas quelque chose? Les personnes à côté de nous, on ne le sait pas si elle est malade, résume Doreen Bezeau. Elle travaille à l’usine de l’Association coopérative des pêcheurs de l’île à Lamèque comme casseuse de crabes.

Elle doute qu’il soit possible de travailler dans une usine de transformation avec le coronavirus qui court. On est 24 casseurs, on peut se cogner le coude ensemble. Imagine-toi comment on n’est pas éloignés.

Elle dit que plusieurs sont inquiets pour leur santé. Même quand tu t’habilles, tu te frappes l’un et l’autre, tellement il y a du monde.

Le gouvernement provincial maintient l’activité dans les usines

Le bureau du ministre provincial des Pêches, Ross Wetmore, a confirmé mardi que les transformateurs ne sont pas tenus d’arrêter leurs activités avec la COVID-19.

Ils doivent cependant appliquer toutes les recommandations de distanciation sociale et d’hygiène de la médecin-hygiéniste en chef, ce qui comprend rester à la maison si un travailleur ressent des symptômes de la COVID-19, a-t-il indiqué dans une déclaration écrite.

Doreen Bezeau dit que cette incertitude est difficile pour les travailleurs. On est-tu réduit d’y aller ? Je pense que oui. Parce que si on ne rentre pas, qu’est-ce qu’il arrive? Arrange-toi avec tes affaires.

« Est-ce qu’on est pris à la gorge? Oui. »

— Une citation de  Doreen Bezeau, travailleuse d’usine
Photo de l'homme de pont, David Jones, mesurant les prises.

Reporter la pêche? Les conséquences économiques seraient importantes la région, mais certains le demande pour combattre la COVID-19.

Photo : Radio-Canada / Héloïse Bargain

Doreen Bezeau précise toutefois qu’elle n’en veut pas à son employeur. Il essaie bien de trouver une solution. Elle croit que la décision doit venir de plus haut. Selon elle, le gouvernement doit accepter de reporter la pêche le temps que la pandémie se calme. Si ce n'est pas réglé, et que c'est dangereux, il faut qu'ils nous envoient à la maison.

« Tout le monde souhaite que ce ne soit pas annulé. Mais tant que le virus est là, c'est vraiment dangereux. »

— Une citation de  Doreen Bezeau, travailleuse d’usine

Les garderies et les écoles sont toutes barrées, où est-ce que tu vas mettre les enfants? ajoute-t-elle. Quand tu arrives à la maison, veux-tu infecter ton enfant?

Travail sécuritaire NB met des balises

Le gouvernement provincial a envoyé des directives aux employeurs. Si une usine ne peut pas offrir une distance sécuritaire de deux mètres entre ses employés, elle peut continuer ses activités en appliquant des mesures de rechange. (Nouvelle fenêtre)

Des barrières physiques, telles que des dispositifs de protection en plastique transparent, peuvent être installées pour éviter que les employés aient des contacts étroits, peut-on lire par exemple sur leur site Internet.

L’organisme gouvernemental ajoute que les employeurs peuvent fournir l’équipement de protection individuelle approprié, ce qui comprend à tout le moins un masque chirurgical, des gants en nitrile et des lunettes de protection ou des écrans faciaux.

De plus en plus d'appels à l'aide

Je reçois beaucoup d’appels, lance Fernand Thibodeau, du comité d’Aide et de soutien aux travailleuses et travailleurs des secteurs saisonniers. Les gens sont beaucoup angoissés [...] les gens ont peurs.

« C’est sûr qu’il faut qu’on fasse rouler l’économie, mais en même temps, est-ce qu’on veut placer nos gens en danger? »

— Une citation de  Fernand Thibodeau, du comité d’Aide et de soutien aux travailleuses et travailleurs des secteurs saisonniers

Le problème est double, explique Fernand Thibodeau. D’une part, les travailleurs craignent de contracter le coronavirus sur leurs lieux de travail. Mais d'autre part, s’ils ne peuvent pas travailler, ils craignent de ne pas pouvoir compter sur les revenus de leur emploi.

Fernand Thibodeau en entrevue

Fernand Thibodeau est très impliqué auprès des travailleurs saisonniers.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

C’est pourquoi Fernand Thibodeau ne ferme pas la porte à ce que l’industrie prenne une pause cette année. Je pense qu’ils doivent se concentrer sur leur santé.

Si c’est le cas, il propose d’étendre l’assurance-emploi pour le reste de l’année pour combler le manque de travail et voudrait que cela soit fait automatiquement pour simplifier tout le processus. Il faut qu’on soit avant-gardiste. Il faut qu’on prépare nos choses avant.

La pêche maintenue, mais la situation évolue

Mardi, le bureau de la ministre des Pêches et des Océans, Bernadette Jordan, ainsi que le député fédéral local, Serge Cormier, ont confirmé que la saison de pêche était toujours prévue.

À ce moment-ci, aucun changement n'a été apporté aux dates d'ouverture et de fermeture des pêches au Nouveau-Brunswick. Nous continuerons de consulter les partenaires de l'industrie et d'évaluer la situation de jour en jour, indiquait le député d’Acadie-Bathurst dans sa déclaration envoyée aux médias.

Si les glaces partent rapidement, la saison de pêche pourrait débuter dès la mi-avril.

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