La mécanique de vélo : un service essentiel, estime un commerçant

La mécanique de vélo devrait-elle être considérée comme un service essentiel? Un commerçant du quartier Saint-Jean-Baptiste en a la conviction. C’est pourquoi Julien Roy a décidé d’ignorer la directive gouvernementale et de garder son atelier de réparation de vélo ouvert.

Même si le gouvernement du Québec n’a pas explicitement accordé le statut de service essentiel aux boutiques de vélos, le propriétaire des Vélos-Roy-O à Québec a pris la décision de continuer à servir sa clientèle.

Nous, on se voit vraiment comme un service aussi essentiel que les garages automobiles. Notre atelier est vraiment basé sur la réparation et le service.

En quarantaine depuis son retour d’Espagne le 16 mars, Julien Roy a confié les rênes de son entreprise à son gérant et à un technicien qui assurent le service tout en respectant plusieurs mesures pour éviter de propager le virus.

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Il explique qu’une bonne partie des vélos que son commerce répare et entretient permettent à des gens d’offrir à leur tour un service essentiel en ce temps de crise.

Dans notre clientèle, nous avons plusieurs personnes qui font de la livraison à vélo, que ce soit pour les restaurants ou des épiceries. On a aussi des travailleurs de la santé qui se déplacent à vélo et qui ont besoin de nos services.

Le propriétaire de l’entreprise n’a pas été surpris de ne pas être considéré au même titre que les garages automobiles, même s’il estime que les directives ne sont pas tout à fait claires en ce qui a trait aux ateliers de réparations de vélo.

Il y a une espèce de flou en ce moment dans la catégorie des stations-services et des garages qui comprend aussi les équipements spécialisés pour la livraison.

On considère que les vélos et les vélos cargo, ça fait partie de cela.

Le vélo : idéal en temps de crise

Vendredi matin, des organismes et regroupements comme Vélo Québec et Accès transports viables ont interpellé les autorités municipales et gouvernementales pour qu’elles permettent notamment aux cyclistes de se déplacer en plus grand nombre.

Elle ont entre autres demandé que les pistes cyclables soient ouvertes plus tôt que le 1^er mai, date d’ouverture habituelle et aussi que les boutiques et ateliers mécaniques soient ajoutés aux services essentiels.

On se prive d’un mode de transport qui permet aux gens d’être autonomes et efficaces, plaide la PDG Suzanne Lareau, alors que les services de transports en commun ont diminué leur offre de services, considérant qu’il est difficile de conserver une distanciation sociale.

En ce moment, on reçoit beaucoup d’appels de gens qui ne sont pas capables de faire réparer leur vélo ou qui sont incapables d’aller chercher leur vélo qu’ils avaient entreposé chez un marchand parce qu’il est fermé.

M^me Lareau dit avoir discuté jeudi avec le cabinet du ministre des Transports François Bonnardel et elle espère maintenant que son message sera entendu au bureau du premier ministre.

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Baisse de 20 %

De son côté, Julien Roy ne craint pas les représailles de la part du gouvernement ou d’être la cible d’une contestation citoyenne.

C’est un risque qu’on était prêts à prendre, mes employés et moi, lorsque nous avons pris la décision de demeurer ouverts. Nous débattrons alors de la pertinence de rester en opération si quelqu’un vient nous en parler.

Pour l’instant, l’entrepreneur dit encaisser une baisse de 20 % de son chiffre d’affaires comparativement aux années précédentes. Mais il n’est pas prêt à jeter tout le blâme sur le coronavirus.

C’est un peu au ralenti, mais ce n’est pas mort. Ce qui nous fait dire qu’il y a encore des gens qui ont besoin de leur vélo. La météo est changeante en mars, ce qui pourrait expliquer la baisse. On verra au cours des prochaines semaines, si la pandémie nous a vraiment affectés ou pas.