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COVID-19 : recourir aux entreprises pour désengorger l’assurance-emploi

Un commerce fermé.

On dénombre au moins un million de chômeurs au pays en raison notamment de la fermeture de commerces, liée à la pandémie de coronavirus.

Photo : Radio-Canada / Dominic Martel

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Patrons et syndicats réclament un transfert direct de l’argent destiné aux travailleurs par le gouvernement fédéral aux entreprises qui, elles, se chargeront ensuite de verser les prestations à leurs employés mis à pied dans le contexte de la pandémie de COVID-19.

Cette démarche, disent-ils, permettra de désengorger l’assurance-emploi, qui croule sous les demandes.

Le pays comptait déjà un million de chômeurs avant les dernières annonces de fermetures temporaires d'entreprises ordonnées par le premier ministre du Québec, lundi.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) demande au gouvernement fédéral une subvention salariale plus élevée, soit 75 % des revenus des travailleurs mis à pied.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain et le Conseil du patronat du Québec militent pour des subventions salariales de l'ordre de 100 %.

De leur côté, les Manufacturiers et Exportateurs du Québec estiment que 90 % des entreprises vont fermer leurs portes pendant trois semaines, si rien n’est fait.

L’entreprise connaît ses employés

Le directeur québécois d'Unifor, Renaud Gagné, a demandé au premier ministre François Legault de faire pression sur le gouvernement fédéral pour que cette mesure d'urgence soit adoptée.

Renaud Gagné presse Ottawa de remettre l'argent aux entreprises, qui se chargeront ensuite de verser les prestations à leurs travailleurs mis à pied. Il indique que les employeurs sont au courant de qui est mis à pied.

Il y voit l’unique solution pour que les travailleurs remerciés puissent payer à temps leur loyer, leur hypothèque, leurs mensualités de voiture et leur compte d'électricité.

« Sinon, avec l'engorgement des lignes, ça peut prendre deux ou trois heures, puis des délais de six semaines avant d'obtenir un chèque. »

— Une citation de  Renaud Gagné, directeur québécois d'Unifor

Lundi, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain abondait dans le même sens.

En entrevue à l'émission Le 15-18 diffusée sur ICI Première, son président Michel Leblanc a fortement plaidé pour transférer l’argent vers les entreprises pour qu’elles payent une partie du salaire de leurs employés.

« On va continuer à les payer pendant quelques semaines et le lien de l’emploi va se maintenir. Quand on va pouvoir réintégrer ces employés-là, on va pouvoir redémarrer progressivement la machine. »

— Une citation de  Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Les subventions salariales, qui atteignent de 80 % à 95 % de la rémunération, sont déjà mises en place en Europe, a-t-il rappelé.

Interrogé à ce sujet lors de son point de presse quotidien, le premier ministre du Canada n'a pas répondu directement à la question. Justin Trudeau s'est toutefois dit conscient du fait que les Canadiens ont des paiements urgents à faire.

Quand seront envoyés les chèques?

Nathalie Genest, qui travaille pour une boîte de production à Montréal, fait partie des centaines de milliers de personnes touchées par ce chômage forcé.

Les 35 employés de son entreprise ont reçu la nouvelle vendredi. Elle a déposé une demande d'assurance-emploi mardi. Elle aura droit à 55 % de son revenu brut, jusqu'à un maximum de 573 $ par semaine.

Elle se demande quand elle touchera sa prestation.

« Est-ce que ça va prendre une semaine ou deux avant que je reçoive des nouvelles ou est-ce que ça va prendre 4, 5, 6, 7, 8 semaines? On ne le sait pas. »

— Une citation de  Nathalie Genest

Que ce soit en ligne, par téléphone ou en personne dans un bureau de Service Canada, près de 930 000 personnes au pays ont déposé une demande d'assurance-emploi la semaine dernière, comparativement à 27 000 à la même période l'an dernier. Un nombre qui pourrait encore augmenter avec la fermeture temporaire des entreprises et commerces non essentiels au Québec et en Ontario, a fait remarquer Pierre Céré, porte-parole du Comité national des chômeurs et chômeuses.

Le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, n’a pas donné plus de détails sur la date à laquelle les chèques seront envoyés.

En entrevue à 24•60, M. Duclos a évoqué la mi-avril, alors que l’on avançait plus tôt la date du 6 avril.

On fonctionne à la vitesse grand V. On est en train de mettre en place des mesures qui n’ont jamais été implantées au Canada pour répondre le plus rapidement possible aux besoins [des] sans-emploi, peu importe qu’ils soient admissibles ou non à l’assurance-emploi et peu importe pourquoi ils sont en perte de revenus présentement. On a pour plusieurs de ces mesures l’objectif de le faire dans la première moitié du mois d’avril, a-t-il ajouté.

Il ne faut pas que cette situation perdure

Clément Gignac, vice-président principal et économiste en chef à l'Industrielle Alliance, se garde de parler de récession pour le moment. Il préfère évoquer une contraction de l’activité économique.

Au micro de l'émission Tout un matin diffusée sur les ondes d'ICI Première, il a insisté sur le caractère temporaire des directives du gouvernement québécois.

Il ne faut pas attendre qu’on ait trouvé un vaccin avant de lever la directive, a-t-il dit.

M. Gignac a plaidé pour une meilleure coordination entre Québec, Ottawa et Washington.

Il a rappelé qu’il y a des usines américaines qui sont dépendantes des usines canadiennes. On peut estimer qu’elles sont non essentielles, mais ça crée des dommages collatéraux sur les usines américaines et il faudra voir la réaction de Washington.

Avec les informations de La Presse canadienne

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