Créer un respirateur artificiel en deux semaines pour sauver des vies

Le respirateur artificiel est essentiel dans le traitement des personnes les plus durement frappées par la COVID-19.
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Des ingénieurs et scientifiques du monde entier répondent au défi lancé au Québec pour concevoir un respirateur artificiel qui serait simple et peu coûteux à produire. Car l'appareil médical sauvera la vie de milliers de personnes gravement atteintes de la COVID-19 et les hôpitaux craignent d'en manquer.
Depuis une semaine, Louis-Pierre Fortin et son équipe tentent de mettre au point un ventilateur composé de pièces d’équipement automobile et d’autres composants faciles à trouver.
Devant la crise sanitaire qui se développe partout dans le monde, l’ingénieur mécanique originaire de Charlevoix a voulu mettre la main à la pâte en s'inscrivant au défi de la Fondation de l'Hôpital général de Montréal et de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.
Contrairement à d’autres, j’ai la chance d’avoir de l’expérience en génie médical
, souligne ce résident de Montréal.
Ils sont quatre, dont un médecin, un concepteur d’interface utilisateur et un programmeur de logiciel interne à plancher sur le concept. Des inhalothérapeutes et ingénieurs mécaniques leur prêtent aussi main-forte.
Développer des produits médicaux, ça prend deux ans d’ingénierie avec des équipes de 50 à 100 personnes. Le défi, c’est de développer ça en deux semaines. C’est pas évident
, admet-il.
Mais le temps presse. Plusieurs pays sont à la recherche de milliers de respirateurs artificiels pour répondre à la crise. Au Canada, le gouvernement fédéral a déjà commandé d’autres appareils en prévision d’une hausse de la demande dans les provinces.
« On avait jusqu’à très récemment des emplois à temps plein, on faisait ça surtout le soir et la fin de semaine [...], mais plus on a de temps à mettre là-dessus, plus on va le faire, parce que ça peut sauver des vies. »
Collaboration internationale
Depuis une semaine, plus de 1700 participants de 70 pays se sont inscrits au défi. Ceux qui auront présenté les projets les plus prometteurs mettront la main sur 200 000 $.
Pour la plupart, l’argent n’est pas la motivation première
, affirme la directrice des communications de la Fondation, Sylvie Riendeau.
« Ça ne sert à rien d’avoir une équipe en Allemagne, une en Chine et une à Montréal qui travaillent sur le même projet. Ici, l’échange de points de vue est maximisé, on arrive à de meilleures solutions. »
On reçoit beaucoup de messages de gens qui veulent contribuer, partager une idée. On sent une solidarité entre les chercheurs et la communauté scientifique.
Elle estime que ce défi va accélérer la collaboration internationale.
Un comité d’experts composé d’ingénieurs et de chercheurs va sélectionner les trois projets les plus prometteurs.
Ceux-ci seront disponibles en téléchargement gratuit à travers le monde.
Les personnes intéressées ont jusqu'au 31 mars pour soumettre un projet.