COVID-19 : le monde de l’enseignement s’inquiète pour la suite

Dimanche, la fermeture des écoles a été prolongée jusqu'au 4 mai.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La prolongation de la fermeture des écoles chamboule la vie des familles et des enseignants, mais ces mesures ont été globalement bien accueillies par les fédérations d’enseignants du Québec. Par contre, des voix demandent déjà des précisions sur les modalités des cours en ligne qui doivent se tenir dans les cégeps et les universités pour poursuivre l’année.
Bien qu'exceptionnelles, la fermeture des établissements scolaires jusqu’au 4 mai et la suspension des examens du ministère ont soulagé les acteurs de l’enseignement.
C’est le cas de Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec : L’annonce, c’est sans surprise. Toute autre décision aurait été irresponsable. Elle est accueillie favorablement, pour la santé de tous.
Dans une lettre ouverte, plusieurs fédérations, dont l’Association québécoise du personnel de direction des écoles, saluent aussi le courage du gouvernement [...] depuis le début de la crise
. Elles demandent également à Québec que ce qui reste de l’année scolaire ne soit pas annulé.
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Poursuivre les cours à distance pour limiter le décrochage scolaire
Le ministère dit préparer un site Internet avec du contenu éducatif et les parents recevront par courriel des travaux optionnels que les élèves pourront réaliser à la maison.
Les signataires de la lettre ouverte réclament plus largement de pouvoir poursuivre les services éducatifs à distance durant la fermeture des écoles. Toutes les études démontrent qu’une longue période d’inactivité scolaire a un impact négatif sur la réussite des élèves, particulièrement celle des élèves en difficulté
, écrivent-ils. Imaginons l’impact de cinq mois ou plus, si nous laissons nos élèves à eux-mêmes sans le moindre accompagnement du système scolaire.
Ils estiment qu’en assurant des services éducatifs à distance, en débloquant des fonds lors de la prochaine année scolaire pour les élèves en difficulté et en modifiant les programmes pour combler ces mois d’absence en cours, le risque d’échec des élèves pourra être limité.
Catherine Beauvais Saint-Pierre, présidente de l’Alliance des professeurs de Montréal, affirme que l’enseignement en ligne peut contribuer à élargir le fossé entre les élèves. Dans les milieux défavorisés, ça va être plus dur d’avoir accès à ces travaux-là ou d’être accompagnés pour les faire
, selon elle.
Des voix s’élèvent pour souligner les limites des cours en ligne
Québec promet que des cours seront offerts en ligne dans les cégeps et les universités afin que les étudiants puissent terminer leur session.
Une proposition qui soulève les inquiétudes de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ).
Caroline Quesnel déplore que le sort des établissements postsecondaires n’ait pas été exposé dans le détail lors des annonces ministérielles, dimanche. En fait, on ne peut pas mettre tous les cégeps dans le même sac
, dit-elle. Que ce soit le type de cours, le type de cégep, les étudiants qui s’y trouvent, l’accessibilité à Internet. Il y a vraiment une grande variété. [...] On met en garde [contre] des solutions immédiates, rapides, prenons le temps de nous concerter et de voir les solutions.
Une pétition, signée par plus de 20 000 internautes, demande le passage des étudiants au niveau supérieur sans qu’ils aient à suivre des cours en ligne et sans examen.
Nous vivons actuellement dans un contexte peu propice à l’apprentissage. Plusieurs étudiants sont aux prises avec une grande détresse psychologique; certaines ont perdu leur emploi ou leur résidence; [...] À cela s’ajoutent les étudiants ne se qualifiant pas pour le chômage ou pour les prêts et bourses, celles et ceux qui n’ont pas la chance d’avoir le matériel nécessaire pour suivre des cours en ligne à la maison, et les femmes aux prises avec un conjoint violent.
Ses signataires demandent donc à suspendre la session d’hiver et que les cours soient crédités sans notes finales, dans les cégeps, collèges et universités. En cela, le ministère offrirait, selon eux, une solution globale et équitable pour toute la communauté étudiante
.
Selon le communiqué du gouvernement, les élèves pourront reprendre place dans les cégeps et universités à partir de la session d’automne 2020.