Une armée de couturières québécoises se mobilise contre le coronavirus
1200 couturières amateurs et professionnelles se portent volontaires pour fabriquer des accessoires médicaux.

L'appel a été lancé par Camille Goyette-Gingras, co-fondatrice de la Coop Couturières Pop.
Photo : Courtoisie Sylviane Robini
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une immense vague de mobilisation se met en place depuis trois jours, grâce à l'initiative d'une coopérative de Montréal. Les couturières veulent répondre à l'appel à l'aide du gouvernement fédéral afin de créer une force de production pour des chemises d'hôpitaux, voire des masques chirurgicaux.
« Couturières unies contre COVID-19! » C'est ainsi que la Coop Couturières Pop a lancé son appel à l'action sur les réseaux sociaux vendredi. Le message est devenu viral et depuis, l'initiative a reçu l'engagement de plus de 1200 volontaires.
Des petites entreprises de couture veulent y participer, de même que des travailleuses autonomes privées de contrat dans le contexte actuel. Il y a aussi beaucoup de couturières amateurs qui veulent servir la cause.
Ça nous donne une capacité de production vraiment exceptionnelle
, se réjouit la cofondatrice de la Coop Camille Goyette-Gingras.
L'idée a émergé vendredi, quand Ottawa a sollicité l'aide des entreprises canadiennes dans la lutte contre le coronavirus. Le gouvernement cherche à augmenter la production locale de fournitures médicales, notamment des masques, des gants et des chemises d'hôpitaux.
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« Télécouture »
Les volontaires doivent faire connaître l'équipement dont elles disposent. Les couturières oeuvrent souvent comme travailleuses autonomes à la maison et elles ont une machinerie industrielle à leur domicile
, explique Camille Goyette-Gingras.
Pour celles qui n'ont pas de machines, des prêts d'équipements sont prévus. Les couturières seront même payées si la Coop obtient un contrat d'Ottawa.
La coopérative est en train de planifier son réseau de couturières sur le territoire afin de coordonner la production future, sans avoir à regrouper les travailleuses dans un même lieu.
On prépare une carte pour identifier des points de concentration
, dit Camille Goyette-Gingras. On portera les pièces avec le mode de transport le plus efficace possible. Une fois qu'elles auront terminé, elles pourront nous rappeler pour qu'on aille récupérer les marchandises. On est en train de mobiliser des téléphonistes pour gérer tout ça.
Les couturières moins expérimentées, on pourrait leur faire faire les opérations les plus simples.
La Coop pense que la majeure partie de la production sera constituée de chemises d'hôpitaux, mais il pourrait aussi y avoir des masques. Ce ne seront pas des N95, mais il y a aussi des besoins pour des masques chirurgicaux et ils ne sont pas toujours stériles
, explique Camille Goyette-Gingras.
En France, des milliers de couturières se mobilisent également pour produire des masques face à la pénurie qui frappe le pays.
Le Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble Alpes a diffusé sur Internet une procédure de fabrication pour des masques en tissu. Un modèle qui n'est pas destiné aux soignants qui prennent en charge les malades de la COVID-19, mais qui pourrait servir aux personnels mobilisés qui ne se trouvent pas en première ligne, ainsi qu'au public qui présente des symptômes.
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