Revenir au pays : un casse-tête pour des dizaines de Bas-Laurentiens

La forte demande de billets d'avion a entraîné une flambée des prix dans certaines compagnies aériennes.
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Au moins une cinquantaine de personnes de la région éprouvent actuellement des difficultés pour revenir au pays, au moment où, partout dans le monde, des mesures draconiennes sont mises en place pour contrer l’épidémie de coronavirus.
C’est une fin de vacances très triste
, affirment les Louperivois Jean de Lorimier et Suzon St-Laurent, qui se sont rendus en Espagne le 20 février dernier, dans un tout autre contexte.
Depuis le début du mois de mars, le nombre de cas confirmés de personnes ayant contracté la COVID-19 a explosé dans ce pays, qui est maintenant le quatrième le plus touché dans la planète, derrière la Chine, l’Italie et l’Iran.
Nous sommes confinés à l'hôtel, qui se vide peu à peu. Nos sorties sont limitées à l'épicerie, la pharmacie. Une simple marche peut provoquer un avertissement de la part des policiers, circulant régulièrement.
Les deux voyageurs ont tenté de devancer leur retour de voyage. Après avoir passé plusieurs heures au téléphone avec leurs assureurs et des transporteurs aériens, ils finissent par trouver un vol, auquel on leur interdira finalement l’embarquement.
Une fois rendu à l'aéroport, on nous coupe l'accès, étant donné que l'escale prévue à Chicago était interdite (et toutes les autres aux États-Unis) depuis peu. Nous sommes revenus à l'hôtel
, raconte M. De Lorimier, qui doit maintenant se contenter de son vol initial, prévu le 20 mars.
Pérou : frontières fermées, citoyens confinés
M. de Lorimier et Mme St-Laurent sont loin d’être les seuls dans cette situation inédite.
C’est le cas également de la famille de la Rimouskoise Sarah Toulouse, qui devait revenir au Québec à la fin du mois après trois ans de coopération internationale.
Sarah Toulouse a elle aussi tenté à plusieurs reprises de devancer son retour, ainsi que celui de son conjoint et de leurs quatre enfants en voyant comment évoluait la situation entourant la COVID-19.
Lorsque le Pérou a annoncé la fermeture de ses frontières, le 15 mars, il ne restait que quelques heures à sa famille pour quitter le pays.
Le peu de billets disponibles pour le vol partant dans la nuit est passé de 1000 $ à 12 000 $ en l’espace de quelques minutes. Impossible pour nous.
Actuellement, Sarah Toulouse ne sait toujours pas à quel moment elle pourra rentrer au Canada.
Nous sommes en confinement à domicile et pouvons sortir, un seul adulte à la fois uniquement, pour aller à l’épicerie ou à la pharmacie les plus proches. Depuis mercredi, un couvre-feu de 20 h à 5 h a été imposé
, raconte-t-elle.
Vers le rapatriement des Canadiens à l’étranger
Selon les députés de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, et de Montmagny–L’Islet–Kamouraska–Rivière-du-Loup, Bernard Généreux, au moins une cinquantaine de Bas-Laurentiens qui se trouvent au Guatemala, en France, en Espagne, au Pérou et au Maroc, notamment, ont sollicité leur aide pour rentrer au pays.
Cependant, des milliers de Canadiens tentent actuellement d’obtenir de l’aide d’Ottawa, qui gère probablement la plus grande opération consulaire de l’histoire du Canada
, a souligné vendredi matin le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne.
Il n’y a rien de normal. Il y a des espaces aériens qui ferment, des frontières qui ferment, des aéroports qui ferment et ça, ça change à une vitesse grand V.
Cette situation complique le travail de son ministère, dit-il, puisque le droit de passage doit être négocié à la pièce avec chaque pays.
Il rappelle aux Canadiens qui se trouvent à l'étranger l'importance de s'inscrire sur le site voyage.gc.ca (Nouvelle fenêtre) afin de permettre au gouvernement de coordonner des opérations de rapatriement.
En attendant, des centaines de Québécois sont coincés à l’étranger, prisonniers
de leur hôtel et bien loin de l’esprit des vacances.