Le Nouveau-Brunswick déclare l’état d’urgence

Le gouvernement annonce de nouvelles mesures.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, décrète l’état d’urgence afin de lutter contre la propagation de la COVID-19. Cette mesure exceptionnelle accorde notamment au gouvernement le pouvoir d'ordonner aux entreprises de fermer et aux citoyens de respecter l'isolement et la distanciation sociale.
Selon la Loi sur les mesures d’urgence (Nouvelle fenêtre), une ordonnance oblige les entreprises, leurs employés et les membres du public à agir afin d’aplatir la courbe, explique Blaine Higgs.
Le premier ministre assure que son gouvernement est bien conscient de la gravité de cette mesure, mais qu'il ne voit pas d'autre possibilité, étant donné le non-respect de plusieurs des recommandations sanitaires.
« C’est devenu évident que trop de gens au Nouveau-Brunswick ne suivent pas les recommandations de notre médecin-hygiéniste en chef ou les ignorent de manière délibérée. »
Des règles plus sévères
L'état d'urgence sanitaire signifie le durcissement de plusieurs mesures.
Tout d'abord, les employeurs doivent circonscrire leurs activités pour que seuls les employés essentiels soient réquisitionnés.
En vertu de l'article 12 de la Loi sur les mesures d'urgence, les universités et les écoles publiques seront fermées
, explique M. Higgs. Les entreprises ouvertes au public doivent fermer leurs bureaux, mais peuvent continuer à faire de la vente en ligne.
À partir de maintenant, les rassemblements sont limités à un maximum de 10 personnes. De plus, bars, cinémas, gyms, centres sportifs et d'amusement, bibliothèques, musées, salons d'esthétique et de coiffure et salles de spectacles doivent cesser d'admettre le public, déclare le premier ministre.
Quant aux restaurants, ils pourront seulement offrir des services de livraison ou de plats à emporter.
Quelles entreprises doivent fermer?
Toutes les entreprises qui servent le public doivent fermer, sauf les services essentiels. Les entreprises qui sont capables d'offrir une séparation de 6 pieds (2 mètres) à leurs employés, comme celles des secteurs manufacturier ou agricole, peuvent rester ouvertes.
Les travaux de rénovation et de construction non essentiels doivent cesser. Les travaux publics et les activités des entreprises du secteur de la construction peuvent se poursuivre, mais toujours en se limitant à l'essentiel.
Les hôtels, les motels et les gîtes offriront toujours des hébergements.
Jusqu'au 31 mai, les propriétaires d'immeubles ne pourront plus évincer de locataires en cas de non-paiement de loyer. De plus, les licences, immatriculations, certificats et permis délivrés par le gouvernement du Nouveau-Brunswick demeureront valides.
Distanciation sociale et isolement obligatoires
Les travailleurs qui ne sont pas essentiels doivent rester à la maison, précise le premier ministre. Si certaines personnes doivent sortir de leur foyer, elles doivent maintenir une distance d'au moins six pieds avec les autres.
De plus, les Néo-Brunswickois qui ne respectent pas les ordres du gouvernement en matière d’isolement et de distanciation sociale s'exposent à des sanctions.
« Toute personne qui a voyagé à l'étranger doit maintenant s'isoler durant 14 jours en vertu de la loi. »
Contrairement à Terre-Neuve-et-Labrador, qui a annoncé à ses citoyens qu'ils s'exposaient à des amendes salées et à des peines d'emprisonnement s'ils ignoraient les ordres, le Nouveau-Brunswick se ménage une marge une manœuvre dans l'interprétation de son ordonnance.
Les fautifs seraient « en théorie » passibles de peines d'emprisonnement, mais ce n'est pas notre intention
, précise Blaine Higgs. Il dit plutôt faire confiance à la coopération de la population. Les ordres doivent juste être suivis
, répète-t-il. Il ajoute qu'il surveillera la situation et la réévaluera en fonction de la réaction des gens.
Maintien des services essentiels
Les services suivants seront toutefois maintenus : les épiceries, les pharmacies, les bureaux de poste, les institutions financières, les dépanneurs, les fournisseurs de nourriture pour animaux, les quincailleries, les garages de réparation de voitures, les stations à essence et les succursales d’alcool et de cannabis.
Les entreprises qui resteront ouvertes devront prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l'aseptisation des lieux.
Elles devront aussi interdire l'accès à leur établissement aux personnes qui présentent des symptômes s'apparentant à ceux de la COVID-19. La gouvernement prépare un questionnaire que les employeurs pourront utiliser pour trier les travailleurs, les clients et autres membres du public avant de les laisser entrer.
Le Nouveau-Brunswick est la troisième province atlantique à décréter l'état d'urgence pour lutter contre la propagation de la COVID-19, après l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador.