Coronavirus : l'Ohio reporte sa primaire démocrate malgré un ordre de la cour

Des électeurs quittent un bureau de vote de Medina, en Ohio, le 16 mars 2020, après avoir voté par anticipation à l’élection primaire de cet État.
Photo : Reuters / Aaron Josefczyk
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouverneur de l’Ohio a indiqué lundi en soirée que la primaire démocrate prévue mardi n’aurait pas lieu, malgré la décision d'une cour de comté de l'État, qui avait jugé que l'élu devait aller de l'avant.
En cette période où nous sommes confrontés à une crise de santé publique sans précédent, la tenue d'une élection demain [mardi] obligerait les employés des bureaux de vote et les électeurs à se placer dans une situation de risque sanitaire inacceptable susceptible de leur faire contracter le coronavirus
, a écrit sur Twitter le gouverneur de l'État, le républicain Mike Devine.
Pour cette raison, [la directrice du département de la Santé de l'Ohio, la Dre Amy Acton] ordonnera la fermeture des bureaux de vote en raison de la crise sanitaire
, a-t-il expliqué.
Le secrétaire d'État de l'Ohio se tournera pour sa part vers les tribunaux pour étendre les possibilités de vote afin que tous les électeurs qui le souhaitent puissent voter
, a-t-il indiqué.
Dans un communiqué diffusé peu de temps auparavant, il avait déclaré que les électeurs ne devaient pas être contraints de choisir entre leur santé et l'exercice de leurs droits constitutionnels
, insistant sur la fragilité des personnes âgées ou malades.
« La seule chose plus importante qu'une élection libre et équitable est la santé et la sécurité des citoyens de l'Ohio. »
Avant qu'il n'expose clairement sa position sur Twitter, les médias arrivaient toutefois à des conclusions différentes quant à sa décision.
En après-midi, le gouverneur Devine avait exprimé son souhait de voir le scrutin reporté au 2 juin en raison des inquiétudes entourant la COVID-19.
Le juge Richard Frye s'était cependant prononcé contre la tenue d'un vote à une date ultérieure, invoquant le terrible précédent
que créerait l'intervention d'un juge pour réécrire le code électoral de l'Ohio à 12 heures de l'ouverture prévue des bureaux de vote.
Rien ne garantit que la situation permettra un vote en juin prochain, avait aussi souligné le magistrat démocrate.
En après-midi, le président Trump a d'ailleurs estimé que la pandémie pourrait perdurer jusqu'en juillet ou en août, ou même au-delà. La Maison-Blanche a en outre resserré plusieurs de ses directives, recommandant entre autres aux Américains d'éviter les regroupements de plus de 10 personnes.
Les trois autres États devant tenir des primaires mardi, soit la Floride, l'Illinois et l'Arizona, entendent pour leur part aller de l'avant avec le scrutin – du moins pour l'instant –, estimant être en mesure de garantir la sécurité de leurs citoyens.
Au cours des derniers jours, le gouverneur de l'Ohio s'est valu les louanges des élus des deux partis pour sa gestion de la crise.
La semaine dernière, les candidats démocrates Joe Biden et Bernie Sanders ont renoncé à tenir leurs rassemblements partisans en Ohio à l'issue du « mini super mardi » après que le gouverneur a appelé à l'annulation des événements de masse par mesure préventive.
Depuis, l'État a formellement interdit les rassemblements de 50 personnes ou plus.
L'Ohio recense 38 cas connus de COVID-19 et ne déplore aucun mort, selon l'Université Johns Hopkins. Un bilan modeste en comparaison des 4700 cas connus de COVID-19 et 85 morts dans l'ensemble du pays.
Jusqu'ici, deux autres États, la Louisiane et la Géorgie, avaient déjà reporté de plusieurs semaines leurs primaires.
Biden remporte l'État de Washington
Une semaine après la primaire de l'État de Washington, les médias ont par ailleurs projeté par ailleurs la victoire de l'ancien vice-président Joe Biden dans cet État, que convoitait particulièrement le sénateur indépendant Bernie Sanders.
Après dépouillement des voix dans 95 % des bureaux de vote, le premier obtient 37,9 % des voix, et le deuxième 36,4 %, ce qui leur confère respectivement 43 et 41 délégués.
Les résultats définitifs se sont fait attendre, puisque le vote s'y déroulait exclusivement par la poste.
Désormais grand favori, Joe Biden a donc remporté cinq des six États en jeu mardi dernier.
Le soir même, il était sorti victorieux au Michigan, grand prix de la soirée, ainsi qu'au Missouri, au Mississippi et en Idaho, devançant le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders par des marges importantes. Ce dernier a dû se contenter du Dakota du Nord, qu'il a remporté facilement.
Joe Biden cumule dorénavant 898 délégués, contre 745 pour son rival, selon le site Politico.
Pour gagner la course, un candidat doit gagner la moitié des 3979 délégués attribués au fil des mois à l’issue des scrutins qui se seront déroulés dans tous les États et territoires américains, soit 1991.
M. Sanders devrait impérativement remporter des États par une forte marge s'il veut renverser la tendance.
À l'échelle nationale, le meneur recueille 56,4 % des intentions de vote selon la moyenne des sondages compilés par RealClearPolitics, devant son rival, qui n'obtient que 33,2 % des appuis.
Le site de journalisme de données FiveThirtyEight, qui établit ses prévisions à partir de simulations découlant entre autres des sondages et des résultats obtenus jusqu'ici, estime désormais que M. Biden a plus de 99 % des chances de sortir victorieux du duel qui l’oppose à Bernie Sanders.