Coronavirus : Qu’est-ce qui explique que les enfants soient moins à risque?

Le risque de COVID-19 chez les enfants demeure faible, soulignent les médecins.
Photo : Radio-Canada / Noémie Moukanda
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Avec le premier cas d'enfant infecté par le coronavirus au Canada, un néonatologiste de Colombie-Britannique rappelle que les mineurs ne sont pas vraiment à risque.
Le Dr Pascal Lavoie de l’hôpital des femmes de la Colombie-Britannique souligne que « les enfants sont beaucoup moins susceptibles [d’être infectés par la COVID-19], en tout cas la maladie tend à être beaucoup plus légère chez [eux] que chez les adultes ».
Effectivement, seuls 2 % des personnes contaminées par le coronavirus dans le monde sont mineures.
Selon lui, il ne faut pas nécessairement s'alarmer de ce premier cas chez un enfant. D’ailleurs, la COVID-19 n’est pas la seule infection virale qui épargne plus les enfants que les adultes, explique le médecin.
L’exemple le plus connu reste la varicelle, qui est beaucoup plus sévère chez l’adulte que chez l’enfant.
Ce qu’il faut comprendre, c'est que dans les infections virales respiratoires, il y a le virus qui nous rend malades et il y a aussi la réponse que notre corps produit en se défendant contre le virus.
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Le rôle du système immunitaire
Le Dr Lavoie précise qu’en effet les enfants ont une réponse immunitaire différente des adultes. C’est possible qu’ils soient protégés parce qu’ils répondent moins agressivement, donc ils causent moins de dommages à leurs poumons
.
Il ajoute qu’il est toutefois difficile d’affirmer que c’est ainsi que le système immunitaire de ces jeunes fonctionne concernant la COVID-19, car ce coronavirus n’a pas encore révélé tous ses secrets et tous ses aspects n’ont pas été étudiés.
Intuitivement, on a tendance à croire que les enfants sont plus vulnérables parce qu’ils ont des voies respiratoires plus fragiles.
Lorsque notre corps entre en contact avec un virus, il y a toute une réponse inflammatoire qui est produite. Et cette réponse inflammatoire a pour but de se débarrasser du virus
, explique-t-il.
Dans certains cas, la réponse inflammatoire peut être trop forte et causer une pathologie. C'est une des façons dont les virus se répandent. Donc on se met à tousser, à éternuer, à cracher
, explique le Dr Pascal Lavoie.
Il semble que les enfants soient relativement protégés, pas qu’ils ne peuvent pas tomber malades, mais le risque de maladie grave chez les enfants de tout âge est beaucoup plus faible.
Étant donné que les bébés ont un système immunitaire qui répond moins fortement au virus, cela peut parfois les avantager
, car ils ne génèrent pas une prolifération du virus et présentent plutôt une maladie qui est plus légère
.
Cependant, les symptômes de ce nouveau coronavirus demeurent les mêmes que chez les adultes, avec quelques variations selon l’âge.
Garder un œil sur les symptômes
Le Dr Pascal Lavoie demande donc aux parents de surveiller si leur enfant est fiévreux, a le nez congestionné ou tousse.
Chez un enfant plus vieux, ça peut être, en plus, des malaises, [des] maux de tête et de la fatigue. Chez le jeune bébé, en plus de la toux, de la congestion nasale et de la fièvre, cela peut également se manifester par le fait que l’enfant ne boit pas comme d’habitude.
Alors il faut consulter un médecin, recommande le néonatologiste, pour déterminer s’il s’agit de la COVID-19 ou non. Les tests de dépistage sont similaires à ceux qui sont effectués chez une personne plus âgée.
Toutefois, avertit-il, ce ne sont pas tous les enfants qui vont présenter ces symptômes bien que l’on sache aujourd’hui que le coronavirus peut révéler ces symptômes même chez les nourrissons
.
Comme les autorités sanitaires le répètent depuis des semaines, le Dr Lavoie insiste sur les mesures de précaution à prendre pour éviter la propagation du coronavirus, à savoir se laver fréquemment les mains et rester à la maison si l’on ne se sent pas bien.