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COVID 19 : le cri d'alarme de Niki Ashton pour les Premières Nations

Niki Ashton

Niki Ashton

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La députée néo-démocrate de Churchill-Keewatinook Aski, au Manitoba, lance un dri d'alarme et dénonce le manque de préparation du gouvernement fédéral à l'égard des Premières Nations face au nouveau coronavirus.

On parle de la réalité canadienne, mais c’est une tout autre réalité que vivent plusieurs Premières Nations, particulièrement chez nous. Au Manitoba, les Premières Nations sont isolées et n’ont pas l’infrastructure nécessaire pour faire face à une crise, affirme Niki Ashton.

La députée affirme que la situation actuelle lui rappelle l'épisode du H1N1 en 2009, qui a forcé les Premières Nations du Manitoba à déclarer l’état d’urgence.

Niki Ashton raconte que lors de la crise de 2009, il y a eu des appels pour qu'un hôpital de campagne puisse desservir les Premières Nations éloignées du nord de la province, dont les membres malades avaient été envoyés par avion à Winnipeg pour y suivre des traitements. Maintenant, avec cette nouvelle menace de COVID-19, le besoin d'un hôpital de campagne émerge à nouveau, explique-t-elle.

Elle critique l'incapacité du gouvernement à résoudre les problèmes persistants de logement, d'infrastructure et de qualité de l'eau qui, dit-elle, contribuent à répandre le virus dans ces communautés.

Nous devons communiquer avec les communautés sur le terrain, identifier les principales lacunes ici, dit-elle. Je parle aux dirigeants qui sont sur le terrain, et ils disent que personne ne leur parle, ajoutant que quand des communications ont lieu, ce n'est pas pour du concret.

Le directeur général du Conseil des Premières Nations de Matawa, David Paul Achneepineskum, représente plusieurs communautés isolées du nord de l’Ontario.

Un homme autochtone en train de signer un document.

Le directeur général du Conseil des Premières Nations de Matawa, David Paul Achneepineskum.

Photo : CBC/Heather Kitching

Il explique que la COVID-19 représente une menace potentiellement dévastatrice pour des communautés qui ont déjà connu une dure saison de grippe et qui vivent dans des logements surpeuplés en raison de la pénurie de logements.

Environ 60 personnes des neuf communautés représentées par son organisme, y compris certains de ses employés, ont participé à Sudbury à un congrès minier où des gens ont été infectés.

David Paul Achneepineskum explique que son organisation a tout de suite mis en place des mesures préventives pour lutter contre le nouveau coronavirus. Lui et 12 de ses collègues ayant participé au congrès travailleront de leur maison au cours des deux prochaines semaines, dit-il.

J’ai peur que cela soit très dévastateur. À l’heure actuelle, nos communautés sont déjà en situation de crise, déclare-t-il. Je suis préoccupé par nos Anciens, par ceux qui ont un système immunitaire faible et ceux qui sont diabétiques.

Le directeur général dit avoir contacté le Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay, pour les mettre au courant de la situation. Il indique que le centre a fourni des informations qui ont été distribuées aux membres des communautés.

L’auto-isolement : difficile dans des logements surpeuplés

À Neskantaga, une communauté isolée située à environ 400 km au nord de Thunder Bay, le chef Chris Moonias explique qu’un total de six personnes ont aussi participé au congrès de Sudbury.

Lors d'une réunion communautaire mardi, le personnel infirmier de Neskantaga a fait une présentation sur la COVID-19, axée sur les mesures préventives afin d’éviter d’attraper ou de propager le virus.

Mais Chris Moonias déclare que les mesures préventives pourraient ne pas être suffisantes dans des Premières Nations éloignées qui font face à une pénurie de logements.

« Comment pouvons-nous nous préparer si on nous demande de nous mettre en situation d'isolement quand deux ou trois familles vivent dans une maison? Comment allez-vous vous isoler? »

— Une citation de  Le chef Chris Moonias

Chris Moonias affirme avoir demandé au personnel de la santé de sa communauté de commencer à s'approvisionner en nourriture sèche, désinfectants et autres produits, au cas où les chaînes d'approvisionnement seraient touchées par l'épidémie.

Services aux Autochtones affirme travailler avec les communautés

Le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, assure que la direction générale de la santé de son ministère est consciente des défis que posent les logements surpeuplés dans les Premières Nations et que les responsables ont tiré des leçons de la pandémie de H1N1.

Dans des situations où les logements sont surpeuplés, ça devient beaucoup plus difficile de s'isoler et il nous faut une stratégie pour répondre à cela, dit-il.

Marc Miller derrière un pupitre.

Le ministère des Services aux Autochtones Marc Miller dit que son ministère collabore avec les communautés pour les préparer à la COVID-19.

Photo : The Canadian Press / Adrian Wyld

Les communautés autochtones du Canada ont des défis particuliers que les non-Autochtones n'ont pas en ce qui concerne l'exposition à la COVID-19. Avec notre expérience du H1N1, nous savons que la surpopulation constitue une menace réelle pour la santé des gens, affirme Marc Miller. Nous avons une approche pour joindre les communautés, communiquer directement avec elles, avec les chefs, les services de santé et le public.

Mercredi, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé un investissement de 1 milliard de dollars pour faire face à la pandémie. Environ 100 millions de dollars seront utilisés pour une surveillance fédérale accrue, des tests au Laboratoire national de microbiologie et un soutien continu pour les Premières Nations et les Inuits.

Marc Miller précise que des sommes du dernier budget sont disponibles, en plus des fonds annoncés mercredi pour faire face à toute éclosion dans les Premières Nations.

Le ministère des Services aux Autochtones déclare que le ministère vient en aide aux stations de soins infirmiers pour les équiper en matériel, médicaments et équipement de santé.

Par ailleurs, le Ministère indique qu'il travaille avec les parties prenantes pour que les Premières Nations soient intégrées dans les plans provinciaux.

Avec des informations de CBC

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