Projet de loi pour criminaliser les thérapies de conversion : « une bonne nouvelle »

En février 2019, des participants ont dénoncé les thérapies de conversion et l'interdiction de donner du sang à Ottawa (archives).
Photo : Radio-Canada
« Finalement, le respect et l’acceptation de l’être humain [seraient] reconnus dans la loi. C’est vraiment une bonne nouvelle [...], qui apporterait un changement dans la vie des gens », s’exclame Francine Proulx-Kenzle, bénévole pour l’organisme PFLAG Canada, qui vient en aide à la famille et aux amis des personnes qui se questionnent sur la diversité sexuelle ou l’identité de genre au pays.
Lundi, le gouvernement fédéral a déposé un projet de loi visant à criminaliser plusieurs aspects des thérapies visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne adulte contre son gré. Les adultes consentants pourraient toutefois y participer.
Selon Francine Proulx-Kenzle, cette pratique est une atteinte aux droits de la personne, car on empêche quelqu’un d’être qui il est, de s’épanouir.
« En se faisant imposer une façon d’être, on se fait enlever notre dignité et nos droits. »
PFLAG Canada se tourne vers les proches de ces personnes en questionnement qui traversent des épreuves difficiles. Les parents ne peuvent pas tenir pour acquis que tout va bien. Pour eux, c’est [une situation] tellement nouvelle que c’est normal d’avoir plusieurs questions. Nous ne pouvons pas tout comprendre. Nous devons nous sensibiliser, aller au-delà de nos préjugés et rester ouverts.
Francine Proulx-Kenzle a elle-même bénéficié de soins de l’organisme il y a une dizaine années lorsque son fils Jérémy, âgé de 26 ans, est sorti du placard. Nous étions prêts à l’accepter. Ce que PFLAG Canada a fait pour nous : répondre aux questions parce que nous n’avions pas beaucoup d’information.
L’ouverture d’esprit dans une province conservatrice
Avoir des proches ouverts d’esprit est un luxe que certaines personnes se questionnant sur leur identité n’ont pas eu, affirme Francine Proulx-Kenzle. Au Canada, certaines provinces, comme la Saskatchewan, sont reconnues comme étant plus conservatrices, reconnaît-elle, d'autant plus que certaines communautés rurales ont peut-être moins d’options à offrir.
Il y a encore du travail à faire, car il y a une certaine incompréhension, mais il y a tout de même des endroits sécuritaires pour accueillir un jeune à grandir et à s’épanouir. Par exemple, l’Université de Regina fait un excellent travail avec le mouvement UR Pride pour sensibiliser les jeunes et les parents.
Selon elle, la clé est d’en parler pour briser les tabous et [faire en sorte] qu’un être humain, peu importe où il se trouve dans le monde, il puisse se sentir accepté et aimé
, a conclu Francine Proulx-Kenzle lors de son passage au micro de l'émission Point du Jour.