Copeaux : « la fin de l’amour, sans hurlement »
Présentée du 10 au 14 mars à La Nouvelle Scène, Copeaux met en scène la lente érosion du sentiment amoureux entre deux êtres.

Les comédiens Frédérique Thérien et Marc-André Charette partagent la vedette dans la pièce «Copeaux».
Photo : Radio-Canada / Olivier Plante
Comme une berge grugée par les vagues, l’amour, parfois, s’effrite avec le temps.
Copeaux, c’est la fin de l’amour, c’est la fin sans grand éclat, c’est la fin sans hurlement. C’est juste une fin tranquille. Et c’est un texte sur ce qui reste après
, explique l’autrice de la pièce, Mishka Lavigne.
La dramaturge gatinoise, fascinée par les relations humaines, a voulu mettre en lumière l’universalité de ce propos en créant deux personnages sans nom.
« Ça aurait pu être joué par deux hommes, deux femmes, ou un homme et une femme. Ces personnages-là, ce sont des archétypes plus que des personnages. »
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L’art visuel comme inspiration
Pour Copeaux, Mishka Lavigne et le metteur en scène Éric Perron désiraient travailler à partir d'art visuel. Quand ils ont découvert l'univers de Stefan Thompson, un artiste d'Ottawa, ça a été le coup de foudre.
Ça offrait tellement de possibilités
, s’émerveille encore l’autrice.
Stefan Thompson crée des œuvres où se côtoient des animaux aux allures parfois fantastiques, parfois quasi humaines. Et il tire son matériel de la nature, dans l'objectif de ramener son empreinte écologique à zéro.
« Si on a un Stefan Thompson sur notre mur, dans 10 ans, ça va peut-être avoir changé de couleur parce que le pigment va s’être oxydé. C’est un art qui bouge dans le temps et qui se transforme. C’est un peu ça qu’on voulait aller chercher avec Copeaux. »
En 2015, imprégnés par cet univers, Mishka Lavigne et Éric Perron ont commencé à travailler avec les comédiens Frédérique Thérien et Marc-André Charette.
Tout le travail des comédiens se faisait sur une base physique, dans le mouvement. C’est ça qui a inspiré le texte
, se souvient la dramaturge.
Et il n'y a pas que la relation des personnages qui s'effrite dans Copeaux. Les costumes et le décor, notamment par leurs déchirures, montrent des signes d'usure. Pendant des années, on s'est demandés dans quoi [les personnages] vivent. La structure défaite, inspirée des œuvres de Thompson, est venue comme ça dans la discussion
, relate le metteur en scène Éric Perron.
Parallèlement, les sons, purs au départ, deviennent de plus en plus manipulés, voire désagrégés, au fil de la pièce.
Tout ça participe à l’univers de Copeaux
, résume Mishka Lavigne.
POUR Y ALLER
Copeaux, de Mishka Lavigne
Du 10 au 14 mars, 19 h 30
La Nouvelle Scène
Avec les informations de Christelle D'Amours et Jean-François Chevrier