Cercle de feu : deux Premières Nations s'allient à Ford pour la construction d'une route

Le chef de la Première Nation Webequie Cornelius Wabasse, le chef de la Première Nation Marten Falls Bruce Achneepineskum et le premier ministre de l'Ontario Doug Ford ont signé l'entente au congrès annuel de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs lundi.
Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette
Le gouvernement de l'Ontario et deux Premières Nations du nord de la province ont conclu une entente visant à développer deux tronçons de la route reliant le Grand Nord ontarien à la route 11.
La route permettrait également l’accès au Cercle de feu, un gisement minier convoité par la province depuis une douzaine d’années.
Notre gouvernement est fier de s'associer aux Premières Nations de Marten Falls et de Webequie pour favoriser la construction d'une infrastructure routière fiable en toute saison et concrétiser notre objectif commun d'assurer la prospérité économique de la région
, a souligné le ministre de l'Énergie, du Développement du Nord et des Mines et ministre des Affaires autochtones, Greg Rickford par voie de communiqué.
Les Premières Nations de Marten Falls et la Première Nation de Webequie, toutes deux signataires de l'entente, ont ajouté être favorables au développement durable de leur territoire puisque le projet apporte de nouvelles perspectives à leurs communautés.
Division au sein des Premières Nations de Matawa
Pour que le tracé de la route puisse être complété, les neuf Premières Nations de Matawa de la région du Cercle de feu doivent donner leur accord.
Mais le projet ne fait pas l'unanimité au sein des Premières Nations de Matawa.
Le chef de la Première Nation Neskantaga, Chris Moonias, dit que sa communauté s’oppose au développement de la route. Il déplore que le gouvernement Ford ne les ait pas consultés depuis son arrivée au pouvoir.
« Notre communauté va protéger son territoire. Nous ferons obstacle à la route s’il le faut. »
Il ajoute que la route vers le Cercle de feu scinde le territoire traditionnel de la communauté en deux.
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Trois pas en arrière, deux pas en avant
Michael Mantha, porte-parole de l'opposition pour le développement du Nord et Mines, estime pour sa part que le gouvernement Ford ne fait que prétendre avancer sur le dossier.
Il rappelle que trois Premières Nations, dont celles Marten Falls et de Webequie, avaient signé une entente avec le précédent gouvernement libéral pour le développement d’une route vers le Cercle de feu en 2017.
« Faire trois pas en arrière et deux pas en avant ne signifie pas que l’on progresse. À ce rythme, l’accès au cercle de feu risque de ne jamais être construit »
Le gouvernement Ford a également mis fin en août dernier à la table de concertation régionale visant à guider les pourparlers entre la province et les Premières Nations de Matawa concernant l’exploitation minière. Celui-ci a expliqué vouloir plutôt signer une série d'ententes bilatérales avec chacune d'entre elles.
Pas que des opposants
De son côté, le maire de Greenstone applaudit la signature de l’entente avec les Premières Nations de Marten Falls et de Webequie.
C’est une excellente nouvelle
, a dit Rénald Beaulieu, qui était présent au moment de l’annonce de lundi.
M. Beaulieu a rappelé que des pas de géants avaient été réalisés par le gouvernement Ford dans le développement minier.
Sa municipalité mise sur l’ouverture d’une mine d’or à ciel ouvert, propriété de Greenstone Gold.
Le projet Hardrock aura une durée de vie d’environ 15 ans.
Aucune date n’a encore été officialisée pour le début des travaux de construction.
Noront Resources vise 2024
Noront Resources est le principal investisseur dans le Cercle de feu.
Dans un communiqué, la compagnie minière souligne son appui à l’entente signée lundi.
Habituellement, c’est la mine qui construit les routes d’accès, cependant dans le Cercle de feu ce sont les Premières Nations qui sont les maîtres d’œuvre
, explique l’entreprise.
Noront dit appuyer le concept.
« Et puisque la route passera sur les terres ancestrales, il est logique que les communautés autochtones décident où et comment cette route sera construite. »
La minière entend modifier son projet Eagle’s Nest de façon à satisfaire les Premières Nations, conclut le directeur général Alan Coutts.
Elle vise la construction de la mine l’an prochain et souhaite exploiter les premiers gisements dès 2024.
La construction d’une nouvelle usine de ferrochrome est prévue en 2025 à Sault-Sainte-Marie.