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Réforme en santé : le C. A. de Vitalité réévaluera son processus de décision

Norma McGraw devant un micro.

Norma McGraw a démissionné à titre de vice-présidente du conseil d'administration du Réseau de santé Vitalité, le 24 février. Elle a annoncé sa décision en conférence de presse deux jours plus tard, le 26 février.

Photo : Radio-Canada

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Trois membres du conseil d’administration (C. A.) du Réseau de santé Vitalité ont demandé la tenue d’une rencontre visant à revoir le processus de décision qui a mené à la réforme en santé au Nouveau-Brunswick. Cette rencontre à huis clos, qui aura lieu le 13 mars, réunira les membres actuels du C. A., ce qui exclut la vice-présidente, Norma McGraw, qui a démissionné cette semaine.

Mme McGraw dit n'avoir jamais voté sur cette réforme, contrairement à ce qu’ont affirmé publiquement le président-directeur général de Vitalité, Gilles Lanteigne, et la présidente du conseil d’administration, Michelyne Paulin.

Elle a été appuyée par deux anciens collègues : Jean-Marie Nadeau et, selon ce que rapporte l'Acadie Nouvelle, Sonia Roy.

Mme McGraw dit être reconnaissante de ces nouveaux appuis et croit qu'il y en aura d'autres. Je voudrais remercier mes collègues, je suis sûre que mes autres collègues sont avec moi en cœur. C'est leur responsabilité à eux autres de voir comment ils veulent continuer avec ce conseil-là. Je pense qu'il a besoin de prendre sa place, le conseil a besoin de se tenir debout puis dire à la présidente : ''à partir de maintenant vous devez nous consulter davantage'', soutient-elle.

Neuf membres muets

Le C. A. compte 13 membres du public, sans la présidente et la vice-présidente. Selon le site de Vitalité, il compte aussi trois employés, dont le PDG Gilles Lanteigne, ce qui porte à 17 le nombre de membres actifs. Radio-Canada a réussi à joindre neuf d’entre eux. Seuls trois membres ont accepté de parler ouvertement, soit Jean-Marie Nadeau, Brenda Martin et Sonia Roy. Radio-Canada n’a pas réussi à joindre Mme Roy, qui a fait sa déclaration à l’Acadie Nouvelle.

Jean-Marie Nadeau affirme n’avoir jamais été informé dans le détail de la réforme en santé défendue par Vitalité.

Jean-Marie Nadeau assis à une table devant un ordinateur portable.

Jean-Marie Nadeau est membre du conseil d'administration du Réseau de santé Vitalité. Il est aussi connu en tant qu'essayiste et patriote acadien.

Photo : Radio-Canada / Francis Pilon

On est des pots de fleurs dans le salon. On a aucun pouvoir, on est juste là pour décorer la pièce. Mais je vais rester en selle pour déposer formellement une proposition lors de la réunion pour qu'on enlève la clause des fermetures d'urgences, déplore M. Nadeau.

Brenda Martin dit pour sa part qu’elle a appris ça [la fermeture des urgences la nuit] dans les nouvelles. Mme Martin précise qu’elle n’était pas à la réunion à huis clos du 10 décembre durant laquelle, selon le PDG de Vitalité Gilles Lanteigne, le vote a eu lieu. Cette révélation jette le doute sur la circulation de l’information à l’égard d’une si grande résolution en amont du vote.

Wesley Knight, Pauline Bourque, Gabrielle Godin, Émeril Haché, Lucille Auffray et Anne Soucie ont tous indiqué qu’ils ne pouvaient se prononcer sur la question par souci de confidentialité. Radio-Canada n’a réussi à joindre Gaitan Michaud , Denis Pelletier, Claire Savoie et Rita Godbout.

Wesley Knight assure qu’il ne tentera pas de se faire réélire au sein de cette organisation en mai. Sa décision est-elle reliée à la crise actuelle? No comment, lance-t-il en riant. M. Knight refuse lui aussi d’en dire davantage.

La démission de Gilles Lanteigne exigée

De son côté, le PDG de Vitalité, Gilles Lanteigne, a réagi par écrit vendredi. Il considère que les sorties publiques des trois membres qui ont critiqué l'organisation vont à l'encontre du sceau de confidentialité du conseil. Selon lui, cette transgression a miné la confiance de certains membres.

gilles lanteigne

Le président-directeur général du Réseau de santé Vitalité, Gilles Lanteigne, lors d'une comparution devant un comité de députés, le mercredi 19 février.

Photo : Radio-Canada / Jacques Poitras

Énoncé de Gilles Lanteigne

La réunion du 10 décembre s’est déroulée à huis clos. Par conséquent, nous ne pouvons divulguer la résolution qui y a été adoptée. Chaque membre du conseil doit exercer ses fonctions en respectant un sceau de confidentialité. Les récentes sorties médiatiques démontrent que ce sceau a été transgressé. [...] Le travail au cours des prochains jours sera certes ardu, puisque la confiance de bien des gens semble avoir été minée par les récentes déclarations publiques. Toutefois, je reste avec la certitude que le conseil d’administration saura mettre de côté les opinions divergentes et continuera de travailler de pair avec ses différents partenaires pour l’amélioration des soins de santé de la population du Nouveau-Brunswick.

La démission de Gilles Lanteigne est exigée par le maire de Tracadie et de Sussex, par la Ville de Caraquet, par la Commission des services régionaux de la Péninsule et par le groupe Égalité santé en français.

Le premier ministre inquiet

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, trouve inquiétant que règne un tel manque de cohérence au sein du C. A. de Vitalité.

J'avais certainement compris que les conseils des réseaux Vitalité et Horizon avaient soutenu une résolution visant à faire avancer les réformes en santé, indique-t-il.

Blaine Higgs en entrevue devant les drapeaux du Nouveau-Brunswick, du Canada et de l'Acadie.

Le premier ministre Blaine Higgs espère que les communautés auront des solutions à proposer pour relever les défis du système des soins de santé.

Photo : Radio-Canada

M. Higgs dit qu’il a toujours eu confiance en la présidente du C. A., Michelyne Paulin et que c’est la raison pour laquelle il n’a jamais remis en question la validité des informations qu’il a reçues.

C'est Michelyne Paulin qui m'a fait cette déclaration sur la nécessité d’améliorer notre système de santé. Ce que je trouve très important. Je suppose donc que j'avais l'impression que les conseils d'administration étaient entièrement d'accord, je n'ai aucune raison de penser autrement, expose-t-il.

Une réforme avortée

Le plan présenté publiquement le 11 février par le gouvernement de Blaine Higgs vise à améliorer l’accès aux médecins de famille et aux infirmières praticiennes, mais il a été très mal accueilli dans la population, parce qu’il prévoit notamment la fermeture des urgences de six hôpitaux durant la nuit, de minuit à 8 h, et la transformation de 120 lits pour les soins aigus en lits de soins de longue durée.

Ces mesures devaient entrer en vigueur le 11 mars dans les hôpitaux de Caraquet, Grand-Sault, Sainte-Anne-de-Kent, Perth-Andover, Sackville et Sussex. Le changement des heures d’ouverture de ces urgences devait permettre, selon Vitalité et Horizon, d’embaucher une infirmière praticienne dans chacun des six hôpitaux.

L’opposition populaire à cette réforme a mené le gouvernement à la mettre en veilleuse le temps de faire des consultations publiques.

Avec les informations de Rose St-Pierre et de René Landry

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