Et si Ottawa rompait le contrat avec le consortium responsable du train léger?

Le contrat qui lie la Ville d'Ottawa et le consortium responsable de l'entretien du train léger est d'une durée de 30 ans (archives).
Photo : Radio-Canada / Jérémie Bergeron
Des conseillers municipaux d’Ottawa insatisfaits du train léger et de ses nombreux problèmes croient qu’il faut considérer l’option d’annuler le contrat avec le Groupe de transport Rideau (GTR), responsable de l’entretien du train. Une telle initiative pourrait toutefois avoir des répercussions nombreuses et complexes sur la Ville.
Les plus récents problèmes du train léger en lien avec les aléas de l'hiver ont amené la conseillère du quartier Gloucester-Nepean-Sud à se demander s’il ne vaudrait pas mieux mettre un terme au contrat avec GTR
, tout simplement.C’est évident que nous avons un citron ; un train qui n’est pas équipé pour nos hivers
, a dénoncé Carol Anne Meehan.
« Je ne sais pas combien ça va nous coûter, mais je pense que de continuer avec cette entreprise va être beaucoup plus cher que ce que nous voyons en ce moment. »
Le conseiller du quartier Kitchissippi, Jeff Leiper, croit quant à lui qu’il faut donner au GTR
en une période probatoire et établir un échéancier. Si, au terme de cet échéancier, le GTR n’a pas fait ses preuves, le conseil devra décider s’il laisse tomber le fournisseur de services ou non.Le contrat d’entretien qui lie la Ville d’Ottawa et le consortium est d’une durée de 30 ans. Le directeur général d’OC Transpo, John Manconi, a écarté du revers de la main la possibilité de rouvrir le contrat avec le GTR
, lorsqu’interrogé sur cet enjeu jeudi.À lire aussi :
Un processus complexe, une réaction populiste
De vouloir terminer le contrat sur cette base très courte d’une période d’essai n’est pas suffisant pour ne pas être sujet à des pénalités et des conséquences
, a prévenu pour sa part le professeur de gestion et de droit à l’Université d’Ottawa Gilles LeVasseur.
Ce dernier est d’avis que les élus qui remettent en question publiquement le contrat avec le GTR
le font pour des raisons politiques sans considérer toutes les ramifications de l’annulation du contrat.« C’est une réaction populiste à une situation qui affecte le quotidien des gens. »
Il est cependant possible de mettre un terme au contrat, à condition de pouvoir payer les pénalités et les frais qui s’imposent et justifier pourquoi il y a cette terminaison de contrat
, a indiqué le professeur.
Aux frais et aux pénalités s’ajoute un autre problème : qui pourrait prendre la relève du fournisseur si la Ville met un terme au contrat?
C’est beau de dire qu’on veut terminer une relation avec une partie prenante, mais il faut qu’une autre partie soit capable d’assurer [le service] immédiatement avec les ressources, avec les connaissances de la technologie et les compétences pour réparer les problèmes immédiatement, pas dans six mois
, a-t-il souligné.
M. LeVasseur a également noté que si la Ville d’Ottawa décide de mettre un terme à son entente avec le GTR
, il est fort probable que l’entreprise ne veuille pas fournir certaines informations par rapport à ses systèmes à un autre fournisseur afin de protéger sa propriété intellectuelle.Difficile donc pour une autre compagnie d’assurer le service requis si elle n’a pas les outils pour bien comprendre les problèmes qu’elle doit résoudre.
Avec les informations de Gilles Taillon