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« Un cancer ne dure pas 15 semaines » : il réclame de plus longues prestations

William Morrissette est assis à sa table de cuisine et il remplit un formulaire.

William Morrissette réclame des changements à l'assurance-emploi pour les personnes atteintes de maladie grave.

Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Hughes

Radio-Canada

Un Néo-Brunswickois en rémission d’un cancer juge insuffisante la durée maximum des prestations d’assurance-emploi en cas de maladie grave. Et il n’est pas le seul. Mercredi dernier, tous les partis d'opposition à Ottawa ont voté en faveur d'une motion visant à faire passer ces prestations de 15 à 50 semaines.

William Morrissette, en convalescence depuis un an, se remet d’un cancer du côlon. Ce sont ses proches et son frère jumeau qui ont subvenu à ses besoins durant cette dernière année difficile sur tous les plans, dont sur le portefeuille.

C'est ça mon combat, c'est pas le cancer. Parce que le cancer, ça ne dure pas juste 15 semaines.

Une citation de William Morrissette

Moins que l'aide financière régulière

Le nombre maximum de semaines au cours desquelles les chômeurs réguliers peuvent recevoir des prestations peut varier de 14 à 45 semaines. Mais dans le cas de maladies graves, le nombre maximum chute à 15 semaines.

Les prestations de maladie de l'assurance-emploi peuvent vous offrir jusqu'à 15 semaines d'aide financière si vous ne pouvez pas travailler pour des raisons médicales. Vous pourriez recevoir 55 % de votre rémunération jusqu'à un maximum de 573 $ par semaine, peut-on lire sur le site du gouvernement du Canada.

Selon le Néo-Brunswickois, ce double standard n'a aucun sens.

Si c'est 50 semaines pour un travailleur régulier, ça devrait être 50 semaines pour quelqu’un qui est dans l'incapacité de travailler pour une autre raison, croit M. Morrissette.

Une motion adoptée à l'unanimité par l'opposition

Tous les partis d'opposition à Ottawa abondent dans le même sens. Ils ont adopté une motion du Bloc québécois mercredi dernier pour que les prestations en cas de maladie grave augmentent à 50 semaines.

Marie-Hélène Dubé, de 15semaines.ca (Nouvelle fenêtre), milite pour cette cause depuis une dizaine d'années. La campagne a d'ailleurs déjà amassé plus de 600 000 signatures en ligne. Mme Dubé voit l'adoption de cette motion d’un bon oeil.

J'ai l'impression qu'on s'approche de l'objectif, parce qu'on a le momentum présentement. On voit les partis de l'opposition qui font front commun pour faire changer cette loi-là qui est inchangée depuis 1971 pour placer le gouvernement libéral devant ses responsabilités.

Mais les libéraux au pouvoir restent campés sur leurs positions. Ils se sont engagés à prolonger la prestation en campagne électorale, mais à 26 semaines et non à 50.

Gros plan sur les mains d'un homme qui tient un livret sur une table avec des médicaments.

Ceux qui luttent contre un cancer ont déjà suffisamment de tracas et ne devraient pas avoir à se soucier de leurs finances personnelles, estime William Morrissette.

Photo : Radio-Canada

Des soucis de trop

Le survivant affirme qu’il se serait bien passé de tous ces tracas financiers lorsqu'il était rongé par le cancer. Après une année à boucler des budgets trop serrés, il aurait obtenu environ 400 dollars de plus par mois s'il avait touché des prestations pendant 50 semaines.

Le stress financier ne serait pas aussi pesant. Tu remplis aux deux semaines, "maladie, maladie", ça rentre tout seul. Là, présentement, c'est les trois autres qui me font vivre.

Une citation de William Morrissette

Les bloquistes, les néo-démocrates et les conservateurs souhaitent que cette mesure soit adoptée dès le dépôt du prochain budget du gouvernement Trudeau. William Morissette espère que les partis mettront leur allégeance de côté pour mettre la santé des Canadiens en avant-plan.

C'est le moment de mettre le côté politique de côté. Parce qu'on s'entend que la maladie ça n'a pas d'allégeance, ça n'a pas de couleur pis c'est bien de voir les gens se serrer les coudes pour qu'enfin les citoyens peuvent se soigner dans la dignité, lance-t-il.

Sa dernière opération en janvier a finalement été un succès. Le travailleur du secteur hôtelier devrait être en mesure de reprendre l'emploi le mois prochain.

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