Sa journée de ski au Mont-Sainte-Anne a failli lui coûter la vie

Luc Lawrence souffre de maux de tête importants à la suite de la commotion cérébrale subie dans la télécabine du Mont-Sainte-Anne.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Dumas
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
D’abord l’arrêt, ensuite la secousse. Le tout n’aura duré que quelques secondes, mais elles ont semblé interminables pour Luc Lawrence, qui a été projeté à l’extérieur de sa télécabine sous les yeux de ses deux fils et de sa conjointe, vendredi dernier au Mont-Sainte-Anne. Il s’en est fallu de peu pour qu’il fasse une chute de plusieurs mètres et s’écrase sur la piste.
Il était dans une télécabine au moment de l’arrêt brusque de la remontée mécanique survenu vendredi, au Mont-Sainte-Anne.
Luc Lawrence a la vie sauve, mais il ne sort pas indemne de l’accident pour autant.
Souffrant d’une commotion cérébrale, il est en arrêt de travail pour les deux prochaines semaines.

Le fils de Luc Lawrence s'en tire avec une entorse au genou qui l'empêchera de travailler pendant au moins six semaines.
Photo : Radio-Canada / Courtoisie
Son fils, blessé aussi
Son fils, lui, a subi une entorse à un genou. Il ne pourra pas retrouver son gagne-pain avant 6 à 8 semaines.
Je me rappelle qu’il y a eu une grosse secousse et un arrêt soudain, dit Luc Lawrence. On s’est sentis projetés vers la montagne tandis que notre télécabine oscillait vers le sommet. Pendant tout ce temps, je me rappelle que nous tapions vraiment violemment contre les poulies.

Luc Lawrence conserve des marques de sa mésaventure au Mont-Sainte-Anne vendredi dernier. Il a dû être hospitalisé après l'arrêt brusque de la remontée mécanique.
Photo : Radio-Canada / Courtoisie
Dès l’arrêt brusque de la remontée mécanique, il se souvient que sa tête a frappé le coin de la télécabine.
Il a perdu connaissance sous l’impact. Au moment de reprendre ses esprits, Luc Lawrence avait la tête en bas, plusieurs mètres de vide sous lui.
Expulsé de la télécabine
Son corps a été expulsé de la télécabine. La secousse a été d'une telle violence que la fenêtre protectrice a tout simplement sorti de son cadre.
Je voyais que je pouvais m’agripper à l’échelle de secours sur le poteau, explique Luc Lawrence. À un moment je me demandais si je devais lâcher le rebord de la télécabine pour tenter de m’accrocher à l’échelle. Pendant ce temps-là, la télécabine oscillait toujours.
Son aîné lui retenait un pied, tandis que son cadet lui tenait la main. Aidé par les trois autres passagers de la télécabine, il a pu regagner un lieu sûr.
Les sanglots dans la voix lors d’une entrevue à Première heure, Luc Lawrence dit vouloir entrer en contact avec ces bons samaritains.
J’aimerais au moins les remercier, tout simplement leur dire merci de m’avoir aidé.

Luc Lawrence souffre de maux de tête importants à la suite de la commotion cérébrale subie dans la télécabine du Mont-Sainte-Anne.
Photo : Radio-Canada
Laissé à lui-même
Trois jours après l’accident, il déplore l’attitude de la station du Mont-Sainte-Anne, qui l’a envoyé à l’hôpital sans s’enquérir de la situation par la suite.
« Il a fallu que je m’arrange avec ma conjointe pour aller récupérer mon char, dit Luc Lawrence. Pendant ce temps-là, pas un appel, aucun suivi, zéro raccompagnement, alors même que la station a pris nos numéros de téléphone au moment de nous débarquer des télécabines. »
Luc Lawrence indique qu’une responsable du Mont-Sainte-Anne l’a appelé dans les minutes qui ont suivi son entrevue à la radio de Radio-Canada lundi matin.
Il rapporte que la dame a expliqué qu’il y avait à peu près 300 skieurs à rappeler et qu’il s’agissait d’un processus qui demandait du temps.
Lui et sa famille n’écartent pas d’intenter un recours en justice pour obtenir un dédommagement.
Il attend, comme d’autres blessés avec qui il tente d’entrer en contact, de connaître les conclusions de l’enquête lancée par le Mont-Sainte-Anne pour déterminer la cause de l’accident.
Lundi matin, la station de ski n’avait toujours pas indiqué ce qui avait pu provoquer l’arrêt soudain de la remontée qui a blessé 21 skieurs.
Avec la collaboration de Jean-François Dumas